De sublimes vallées et des montagnes majestueuses, un climat délicieusement agréable toute l’année, un patrimoine historique impressionnant, des spécialités locales à découvrir absolument et une ferveur locale comme nulle part ailleurs… le Pays Basque est une région avec tellement d’atouts que tous les lister pourrait prendre des heures ! Une destination où il y en a pour tous les goûts, que l’on préfère arpenter les grands marchés animés comme ceux de Bayonne, Biarritz, Saint Jean de Luz ou les plus petits de villages où les producteurs fermiers viennent vendre leurs produits ou que l’on assouvisse sa soif de sport, avec de la randonnée, de la spéléologie, du canyoning ou du VTT sur la route des grands cols. Mais aux portes de l’Espagne, le Pays Basque est aussi une terre riche d’histoires, et certains villages sont toujours là pour nous replonger dans le passé…
Une ancienne bastide aujourd’hui village de carte postale
Le Sud-Ouest de la France concentre un nombre important de villages labellisés “Plus Beaux Villages de France” et, parmi eux, des villages à la physionomie singulière : les bastides. Ces “villes nouvelles” édifiées entre le XIIIe et le XIVe siècle selon un plan régulier ont façonné le paysage urbain et architectural de l’Aquitaine et de l’Occitanie, sur fond de lutte d’influence entre les royaumes de France et d’Angleterre. Caractéristique commune à la majorité des bastides, bien qu’il existe toujours des particularités : une silhouette de forme carrée ou rectangulaire à l’intérieure de laquelle un réseau de ruelles parallèles et perpendiculaires converge vers une place centrale bordée d’arcades. Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, le village d’Aïnhoa fait partie de ces bastides remarquables du Sud-Ouest. Classée parmi les plus beaux villages de France, cette ancienne bastide fondée au XIIIe siècle est une étape incontournable de tout séjour au Pays basque, ne serait-ce que pour sa longue et unique rue, jalonnée de pittoresques maisons blanches à colombages rouges et verts, et son église du XIIIe siècle, dressée au centre du village, au clocher carré à quatre étages. Outre les amateurs d’architecture, l’intérieur de cette église Notre-Dame de l’Assomption saura en attirer plus d’un, grâce notamment à son magnifique retable doré et ses deux étages de galeries en bois. Autour de l’édifice, le cimetière paysager abrite même des stèles discoïdales et tabulaires datées des XVIe et XVIIe siècles.
Un village déjà adoré à l’époque par Napoléon III
Des stèles qui ont de quoi nous renvoyer à un passé sombre. Aïnhoa fut en effet détruite durant la Guerre de Trente Ans (1618-1648) par les Espagnols, puis reconstruite. Il ne subsiste aujourd’hui de l’époque antérieure à cette destruction que l’église et la maison Machitorénéa. Pendant la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion, l’église servait d’ailleurs de refuge aux habitants du village. Aujourd’hui, difficile d’imaginer que ce village fut totalement détruit il y a 400 ans, tant les moindres recoins respirent le bon-vivre. Il suffit de simplement marcher au rythme de ces maisons rouges et vertes. À quelques pas de l’église, on découvre par exemple la place du fronton d’Aïnhoa, dédié à la pelote basque depuis 1849. Arpenter le long de la rue principale d’Aïnhoa, c’est aussi profiter des bonnes odeurs émanant des restaurants et des boutiques d’artisans. Pain d’épice, produits au lait d’ânesses, objets en cuir et boutiques souvenirs… ne pas faire un petit arrêt pour admirer le savoir-faire local et repartir avec un petit cadeau est une mission quasiment impossible. Plus loin, dans le quartier de Dantxaria, la fontaine Alhaxurruta est un superbe petit lavoir que l’empereur Napoléon III et sa femme l’Impératrice Eugénie avaient déjà remarqué lors de leur passage à Aïnhoa en 1858. Entre le cœur du village et le quartier de Dantxaria, on peut d’ailleurs faire une petite pause gourmande à la ferme Segida, un producteur de piment d’Espelette AOP et éleveur de porcs charcutiers depuis plus de 20 ans.
Une terre idéale pour assouvir ses envies de randonnées et de grand air
À l’image de la région, la vie est aussi festive dans le village, grâce notamment à de nombreuses animations : force basque, danses basques, fêtes du village au mois d’août et la fête de la palombe qui se déroule tous les ans au mois d’octobre. Si l’on vient au Pays Basque, c’est aussi en tant qu’amoureux de la nature. Les alentours d’Aïnhoa offrent par exemple de belles perspectives aux amateurs de randonnées, que l’on préfère les sorties familiales ou plus sportives, grâce aux tronçons du GR10 à proximité ou la randonnée de la chapelle Notre-Dame de l’Aubépine. L’occasion d’assister à l’un des plus beaux panoramas de la région sur le cirque de Xareta et la vallée de la Nivelle jusqu’à l’océan Atlantique. Après avoir parcouru la forêt d’Aïnhoa et le sentier des Contrebandiers à la recherche de quelques frissons, une balade dans les environs est aussi l’opportunité de découvrir de superbes villages, comme Sare, où l’on peut emprunter le Train de la Rhune, l’un des rares chemins de fer à crémaillère de France encore en service et qui nous offre une vue imprenable sur les massif Pyrénéens. Enfin, autre destination incontournable : Cambo-les-Bains, où il est possible de visiter la magnifique maison d’Edmond Rostand ou de finir sa journée en beauté dans les eaux chaudes des thermes. Les amateurs d’activités nautiques ne sont d’ailleurs pas en reste dans la région, avec la proximité de la côte basque et de stations balnéaires emblématiques comme Saint-Jean-de-Luz ou Biarritz ou la possibilité de se jeter à l’eau grâce aux sorties en rafting à Itxassou ou dans le lac de Saint-Pée-sur-Nivelle.
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Image à la une : Aïnhoa © Adobe Stock