Ce château méconnu à 1h de Paris est un joyau du patrimoine médiéval... aux légendes étranges !

Château de Blandy-les-Tours © Département de Seine-et-Marne

Par Alexandre M

Attirant des milliers de visiteurs chaque mois ou plus discrets mais tout aussi intéressants, les châteaux ne sont pas seulement de formidables édifices que l’on s’est tous amusés à dessiner un jour ou l’autre. Il s’agit aussi de vestiges d’époques révolues, qui peuvent nous en dire beaucoup sur les techniques de fabrication, les goûts d’antan ou sur l’influence d’un roi ou d’une famille. Certains châteaux gagnent aussi en renommée pour des raisons plus surnaturelles…

Un formidable joyau du patrimoine médiéval d’Île-de-France

On trouve, à à peu près 70 kilomètres de Paris, l’un des châteaux les plus emblématiques de France : Vaux-le-Vicomte. Cette demeure exceptionnelle imaginée par Nicolas Fouquet qui rendit fou de jalousie Louis XIV, qui s’inspirera fortement de ce château pour imaginer celui de Versailles. Mais non loin de Vaux-le-Vicomte se trouve un autre château, bien plus discret, qui n’en demeure pas moins un formidable édifice historique : le château de Blandy-les-Tours. Un château au style bien différent de Vaux-le-Vicomte, puisqu’il fut construit entre le XIIIe et la seconde moitié du XIVe siècle. Un bâtiment qui fut tout de même un témoin unique de la Guerre de Cent Ans. Bien qu’il existe déjà un premier édifice se résumant à un manoir fortifié et une enceinte irrégulière flanquée de plusieurs tours, le château est renforcé pendant ce conflit emblématique du Moyen Âge. De nouvelles fortifications et structures de défense sont notamment ajoutées, le fossé est agrandi, une nouvelle tour-porte avec pont-levis à flèche est percée dans le mur d’enceinte, trois grosses tours rondes sont édifiées (la tour des Gardes, le nouveau donjon, la tour des Archives) et un chemin de ronde est construit en haut des murailles d’enceinte. Aujourd’hui encore, impossible de ne pas apercevoir le château, notamment avec son donjon de 35 mètres qui surplombe le charmant village de Blandy-les-Tours, près de Melun.

D’un bâtiment prestigieux à une ferme agricole vite délabrée

Lieu de défense pendant la Guerre de Cent Ans, le château de Blandy-les-Tours fait surtout partie de ces édifices qui ont su traverser les époques. Une performance qui a logiquement demandé quelques modifications, de manoir au XIIIe siècle à château résidentiel du XVIIe siècle. Si le tracé de l’enceinte n’a pas évolué, c’est principalement la résidence qui a été aménagée au goût de l’époque, avec la création d’une galerie, des aménagements de confort, la décoration des logis ou encore un jardin d’agrément. La galerie s’adossait à la muraille tandis que des arcades au rez-de-chaussée accueillaient écuries, remise et jeu de paume. De cette construction du XVIe siècle, il ne reste pratiquement rien aujourd’hui. Une constante évolution rendue possible par une succession de propriétaires, tous plus prestigieux les uns que les autres : familles d’Orléans-Longueville, de Bourbon-Soissons, de Savoie ou de Nemours. Soit les plus illustres familles du royaume par le passé. Mais après la gloire vient souvent la déchéance, et cela n’échappe pas au château de Blandy-les-Tours. Au XVIIIe siècle, alors propriété du maréchal Claude Louis Hector de Villars, le château devenu une demeure inutile et coûteuse est transformé en une simple ferme agricole. De nombreux bâtiments intérieurs ont ainsi été modifiés voire détruits pour satisfaire cette nouvelle fonction. Une décision fatale au château, petit à petit abandonné et plongé dans un état de ruine avancée suite à de fortes détériorations.

Un lieu également riche en histoires… à faire peur

Racheté par le Conseil départemental de Seine-et-Marne en 1992, le château de Blandy-les-Tours a connu un long projet de restauration terminé en 2007. Depuis, de nombreux événements sont organisés pour partager la culture au plus grand nombre et perpétuer l’histoire de ce château emblématique d’Île-de-France. Mais si l’on vient à Blandy-les-Tours, c’est aussi pour une autre raison… Derrière ses murs du XIIIe siècle, ce château médiéval abrite également des légendes paranormales terrifiantes, qui en font l’un des lieux les plus hantés de France. On dit que les murailles du château résonnent des cris de Marie d’Harcourt, morte en 1439. Selon la légende, cette dernière préféra se jeter du haut du donjon plutôt que de tomber entre les griffes du terrible Erard de Montargis, un seigneur auteur de meurtres sanglants. Pendant la période de la Toussaint, des spectres apparaîtraient vers minuit et se baladeraient dans les allées, tandis que des hurlements et des bruits de chaînes se seraient fait entendre dans les souterrains. Quant au seigneur fou, il serait maudit éternellement pour ses crimes et son fantôme traverserait toutes les pièces du château vêtu d’un suaire sanglant et d’un poignard, à la recherche d’autres victimes. Comme si cela ne suffisait pas, une autre légende est associée au château francilien : celle de la caverne aux esprits. L’entrée de ce lieu mythique, qui se trouverait près de la plus grosse tour du château, serait en fait le repaire de toutes sortes d’esprits maléfiques. Maintenant que vous êtes prévenus, il ne vous reste plus qu’à vérifier par vous-même !