Ce château médiéval à l’architecture unique en Europe a inspiré Viollet-le-Duc ou encore Lawrence d’Arabie !

Des ponts-levis, des tours toutes plus imposantes les unes ques les autres, des collections d’objets et des tapisseries dignes des plus beaux musées ou des jardins prêts à recevoir les plus belles réceptions… Lorsque l’on aime les châteaux, la France est assurément une destination idéale pour assouvir cette passion. Que l’on préfère les édifices médiévaux à ceux de la Renaissance, ou que l’on préfère un château au bord de l’eau ou en plein cœur d’un village, il y a forcément le château idéal que l’on souhaite découvrir. Imaginons par exemple que l’on souhaite voir un château-fort nous renvoyant en plein Moyen Âge, situé sur un éperon rocheux et dominant la vallée par son donjon…

Le château-fort parfait… mais pas pour la bonne époque !

Pas besoin de le dessiner ou de l’imaginer dans sa tête puisque ce château existe bel et bien ! Direction la région Nouvelle Aquitaine et plus précisément le département du Lot-et-Garonne pour admirer un formidable vestige du XIIIe siècle, fortement remanié au XVe, et inscrit au titre des monuments historiques : le château de Bonaguil. En parfait état de conservation, voici un aller-simple des plus immersifs jusqu’au Moyen Âge, grâce à son aspect mais aussi son histoire rocambolesque. Littéralement tombé amoureux de ce château datant du XIIIe siècle, le Baron Bérenger de Roquefeuil est un homme fortuné et peut être un peu mégalomane qui va réaliser 40 ans de travaux pour transformer le petit château initial en une puissante et magistrale forteresse, prête à en découdre. Avec cette architecture fortifiée et très défensive, fièrement posté sur son rocher pour inspirer le respect, ce château est pensé pour forcer l’ennemi à battre en retraite. Le château compte alors 6 tours, 2 enceintes fortifiées, 7 pont-levis avec fossés, 13 tours et tourelles, sans oublier des meurtrières. En résumé, le château médiéval par excellence. Seul petit problème : la Guerre de Cent Ans est déjà loin derrière…

Du Moyen Âge à Hollywood, il n’y a qu’un pas

Très vite obsolète, encore plus à une époque, au début de la Renaissance, où les grandes familles nobles ainsi que le roi et ses proches commencent à construire les premiers châteaux de la Loire ou, dans le royaume, transformer des forteresses médiévales en résidences d’agrément. C’est d’ailleurs ce que “subit” le château de Bonaguil au XVIIIe siècle, lorsque la Comtesse Marguerite de Fumel le fait aménager pour jouir de plus de confort lors de ses visites et finalement y vivre et finir ses jours. Après avoir modernisé le logis et démantelé les ponts levis, la propriétaire du château fait construire des terrasses où elle donnera de somptueuses fêtes. De plus, pour profiter d’une meilleure vue sur la vallée du Thezou, elle fait abattre une partie des remparts et investit les ailes sud, car mieux exposées. Abîmé après la Révolution, comme de nombreuses demeures de ce type car symboles d’un passé dont plus personne ne voulait garder de souvenir, le château de Bonaguil n’en reste pas moins majestueux. Et avec une telle silhouette et allure, il eût été étonnant que le château de Bonaguil ne soit pas une source d’inspiration. La fameuse silhouette du Lot-et-Garonne aux proportions gigantesques apparaît en effet dans le décor de plusieurs films. En plus d’être apparu dans des productions plus modestes, une image de synthèse reproduisant la façade château figure tout de même dans le film Prince of Persia : Les Sables du Temps. Avant cela, le château inspira des hommes de renom, comme Eugène Viollet-le-Duc, dont “la beauté des ruines” le poussa presque à vouloir devenir propriétaire, ou Lawrence d’Arabie, qui resta un mois et deux jours en tant qu’archéologue, entre 1907 et 1908. 

Une visite pleine d’aventure et de magie

Un géant de pierre qu’il est possible de visiter de fond en comble. Avertissement avant d’entamer la visite : en tant que site ancien, le Château de Bonaguil est parsemé d’escaliers, parfois difficiles à emprunter, et des bonnes chaussures de marche sont fortement recommandées. Passée la première enceinte, d’où l’on aperçoit les meurtrières et les canonnières, qui reflète parfaitement la vocation défensive originelle, on accède à la cour basse en passant l’un des 7 ponts-levis de Bonaguil, rendus plus praticables par la Comtesse. Après avoir fait un détour par la Grosse Tour de Bonaguil, le clou du spectacle survient en visitant le Donjon. Une fois au sommet, impossible de ne pas immortaliser le moment avec une photo sur les paysages boisés qui entourent la forteresse. “De surprises en surprises”, tel pourrait être le mot d’ordre du château à l’entrée. Car visiter le site de Bonaguil, encore plus en famille, est l’assurance d’une expérience mémorable. Devinettes, dessins et mots fléchés sont au programme en imprimant au préalable le Livret Jeux de Bonaguil. Pour des sensations fortes, le parcours Tèrra Aventura “La Caverne du Dragon” pousse les plus curieux dans une chasse au trésor tout autour du Château de Bonaguil. D’autres activités comme le tir à l’arc ou la balade contée sont également le meilleur moyen de replonger au Moyen Âge. Enfin, pour clôturer cette visite sur une touche de magie, le parcours Lumières est à l’honneur une fois la nuit tombée. En suivant les projections lumineuses et sonores du sentier qui mène du château de Bonaguil jusqu’au cœur du village, un formidable voyage attend petits et grands…

Château de Bonaguil
47500 Saint-Front-sur-Lémance
Tarifs : Gratuit jusqu’à 5 ans / De 6 à 12 ans : 5 euros / De 13 à 17 ans : 7,50 euros / À partir de 18 ans : 9,50 euros

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Image à la une : Château de Bonaguil © Adobe Stock