Ce château du XVIe siècle en voie de réhabilitation a accueilli le tournage d'une chanteuse célèbre !
Ce joyau architectural de 35000 m2, situé dans le Val-d’Oise (95) à moins de 50 km de Paris, est marqué par une importante campagne de réhabilitation. Site de tournage fréquent, notamment dans le cinéma français, c’est la chanteuse Rihanna qui investit les lieux pour réaliser le clip de son titre “Te Amo” en 2010. Mais les origines du château sont bien plus anciennes et son avenir dépend de nombreux enjeux.
Résidence privilégiée des grandes familles de France
Les premières traces d’occupation du site remontent à 960 : une chapelle du nom de Saint-Gildart s’y trouvait supposément, mentionnée dans la carte d’Hugues II de Rouen. Le château de Vigny, lui, apparaît en 1504 : le cardinal d’Amboise, aumônier de Louis XI et premier ministre sous Louis XII, occupe la discrète demeure. Il lègue le castel à son neveu Georges II d’Amboise, archevêque de Rouen, qui s’occupe d’agrandir le domaine. Si la famille Amboise réalise la majorité des travaux d’aménagement, elle n’est pas la seule dynastie à vivre entre les murs du château. Le connétable Anne de Montmorency et sa descendance y séjournent de nombreuses années : une des dernières traces de leur passage est la devise familiale Alpanos (“sans errer ni varier”) gravée dans la pierre à l’entrée du castel. Les dernières familles à occuper son enceinte sont les Ventadour et les Rohan.
Un château de style Renaissance et néogothique
L’architecture du château oscille entre style Renaissance et néogothique : sa façade en moellon et en pierre de taille n’est pas sans rappeler le château de Chaumont-sur-Loire. A l’intérieur, plus de 160 pièces étaient originellement réparties en trois ailes. D’autres caractéristiques telles que les six tours à mâchicoulis et la cour semi-carrée permettent de se rendre compte de la splendeur de l’édifice. Depuis, l’aile droite et la sixième tour ont été détruites. En 1867, le comte Philippe Vitali acquiert le château et entreprend des travaux de restauration. Il rajoute un donjon et une chapelle avec l’aide de l’architecte Charle-Henri Cazaux. Après la Seconde Guerre mondiale, le comte Robert Le Coat de Kerveguen et sa descendance occupent le castel, suivis de la famille Dewavrin. Une société étrangère rachète la demeure en 2001, qui tombe progressivement en désuétude.
Un avenir incertain
L’histoire du castel a été marquée par le passage de nombreuses figures historiques : Louis XI, Henri II, Louis XIII, le cardinal de Richelieu, Adolphe Thiers ou encore Gaston Monnerville séjournent dans le château. Aujourd’hui, l’édifice est privé et cherche un second souffle : le site est jugé prioritaire par la Fondation du Patrimoine et reçoit une aide de 162 000 €. Pour cause : un champignon parasite, la mérule, attaque les structures en bois de l’édifice causant des dégâts importants. Les travaux sont de l’ordre de 6,7 millions d’euros mais une réhabilitation complète est estimée à 25 millions d’euros. Elle permettrait à des emplois de voir le jour : une cuisine professionnelle et des laboratoires de boulangerie et de pâtisserie se trouvent dans les parties rénovées mais sont à l’abandon. A l’extérieur, la mission Bern souhaite utiliser les 20 hectares du parc pour accueillir des événements culturels, comme le festival Nuits Blanches. Affaire à suivre.
A lire également : Ce parc paysager unique à moins d’1 h de Paris abrite un arbre remarquable de plus de 700 m2 !
Image à la une : Château de Vigny © La Demeure Historique
Sources : Château de Vigny, La Demeure Historique, Mairie de Vigny, Mission Patrimoine
Julien Mazzerbo
