Connaissez-vous cette sublime forêt de 815 km2 située à 1h de Paris, jadis prisée pour les chasses royales ?

Souvent décrit comme un pôle hyper-dynamique, avec de grandes villes et de grosses entreprises, on a parfois tendance à oublier que l’Île-de-France est aussi une région que l’on peut associer à la nature. L’Île-de-France compte en effet 50 forêts domaniales, soit 72 500 hectares de forêt, qui abritent 148 sites culturels. Parmi ceux-ci, certains sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme les châteaux de Fontainebleau et de Versailles. Connues pour la richesse de leur patrimoine culturel et historique, ces forêts abritent aussi une biodiversité insoupçonnée dans une région pourtant très urbanisée. Un argument supplémentaire pour découvrir des trésors insoupçonnés…

Un haut-lieu insoupçonné de l’Histoire de France

Saviez-vous par exemple qu’il existe un espace naturel remarquable datant du XVIIe siècle qui n’a pas changé d’un iota, à seulement 1h de Paris ? Il faut pour cela, en partant de la capitale, aller au-delà de Versailles. C’est ainsi que débute le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, étendu sur près de 815 km2 et abritant de nombreux sites historiques comme le château de la Madeleine, le château de Dampierre ou la Tour Anne-de-Bretagne. Mais c’est aussi là que se trouve l’historique forêt de la Madeleine, coincée entre le château de la Madeleine et la commune de Milon-la-Chapelle. Cette forêt départementale fut autrefois un terrain de jeu très prisé, puisque ses grandes allées forestières étaient dessinées pour les chasses royales. On dit même que les chênes auraient servi à la réalisation de la charpente du Château de Versailles sous Louis XIV. L’histoire de France se ressent en effet au cœur du massif forestier de la Madeleine, à commencer par le nom des allées, des carrefours mais aussi des mares. La mare Rohan et la mare Berthe font par exemple référence à la Famille Rohan, dont de nombreux membres ont marqué l’Histoire de France. La forêt d’Evreux a en effet appartenu à plusieurs propriétaires au fil du temps, dont le prince Charles de Rohan, qui donna naissance à Berthe de Rohan.

Une balade reposante en pleine nature au rythme d’un royal emblème

Au fil du temps, les fortes pluies ont creusé de petits canyons, encore bien visibles de part et d’autres des chemins. Des ravins caractéristiques du paysage original de la vallée de Chevreuse qui abritent une flore particulière que l’on trouve habituellement en montagne. C’est d’ailleurs dans cette volonté de valoriser ses espaces naturels et sensibiliser le public à la biodiversité et la richesse de son territoire, qu’il est possible de découvrir la forêt de la Madeleine de manière originale. Il faut pour cela emprunter le parcours nature du “chemin de la Salamandre”, un sentier traversant des ambiances forestières variées, jusqu’à une vaste mare, et jalonné de 5 ateliers d’information et de découverte du milieu forestier. D’une durée de 2 heures environ, le chemin de la Salamandre, parfois assez escarpé au fond de la vallée, permet notamment de découvrir toute la diversité des paysages de cette forêt façonnée par l’eau. Emblème royal, notamment pour François Ier, cet amphibien fait évidemment partie des nombreuses espèces vivant dans la forêt de la Madeleine. La plupart des mares du massif de la Madeleine hébergent en effet des larves de salamandre. Outre les marres et les ravins de fougères, cette balade en pleine nature est aussi l’occasion de déambuler au rythme calme et reposant du Rouillon, un affluent qui alimentait 5 moulins à eau par le passé. 

Un formidable lieu de vie et de reproduction pour de nombreuses espèces

Regorgeant d’espèces animales et végétales, dont certaines sont rares ou menacées d’extinction, les mares forestières sont aussi à l’honneur du sentier de la Petite Nymphe, où pas moins de 6 mares sont à découvrir, notamment la mare solitaire, la mare Rohan, la mare verte ou encore la mare aux fées. Un nom pensé en référence à la Petite nymphe au corps de feu, une sorte de libellule appelée Demoiselle, qui tient son nom de la couleur rouge vif de son abdomen et dont la taille étonnante varie entre 3 et 4 cm. De nombreuses espèces d’amphibiens vivent et se reproduisent au sein de la forêt de la Madeleine et il est d’ailleurs possible de repérer ces charmants habitants, à condition d’être particulièrement discrets. En février-mars, on peut ainsi espérer croiser la Salamandre tachetée ou le Crapaud commun, tandis que le Triton alpestre et le Triton palmé se dévoilent en avril-mai et la Grenouille verte aux alentours de juin-juillet. Plus loin, la Mare aux Biches est assurément la plus fréquentée, la plus connue et la plus grande du réseau. Sa forme rectangulaire et sa profondeur de plus de 4 m témoignent de l’activité d’extraction d’argile qui avait lieu au XIXème siècle mais, dès l’arrêt de l’exploitation, celle-ci s’est naturellement remplie d’eau et est devenue un lieu de détente et de promenade incontournable pour les curieux. 

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Image à la une : Forêt de la Madeleine © Flickr