Ce sublime village de pierre perché, classé parmi Les Plus Beaux Villages de France, fut sauvé des ruines par des célébrités

Le superbe village perché dont nous parlons aujourd’hui aurait bien pu avoir un tout autre destin. En effet, cette pépite de la Vallée de la Drôme, classée parmi les Plus Beaux Villages de France, tombait littéralement en ruines avant d’être sauvée de justesse par des célébrités et de faire aujourd’hui le bonheur des artistes…

Une véritable pépite provençale

C’est à l’abri de ses remparts que ce petit havre de paix construit à flanc de colline dévoile son charme pittoresque. Niché entre Valence et Montélimar, en région Auvergne-Rhône-Alpes, le village fait régulièrement parler de lui. Il a rejoint, en 1998, le classement des Plus Beaux Villages de France, et s’est inscrit dans la liste des 14 villages préférés des français en 2018, année qui a consacré le village de Cassel, dans les Hauts-de-France. L’année dernière, ce fut au tour du guide du Routard de le mentionner dans sa liste des 50 beaux villages de France à visiter, dressée à l’occasion de ses 50 ans.

Avec tout ça, difficile de ne pas avoir envie de partir à la découverte de cette pépite provençale dont l’un des principaux joyaux est son Église Sainte-Foy, avec sa tour carrée qui abrite son clocher. Cet édifice roman du XIIe siècle classé Monument Historique, trône au sommet du village d’où l’on peut contempler un superbe panorama à 180° sur la vallée du Rhône et les monts du Vivarais. Désacralisée, elle est aujourd’hui un lieu culturel qui accueille des expositions d’artistes et des concerts. Sa chapelle Sainte-Lucie, construite au XIXe siècle à la sortie du village, à laquelle la simplicité de l’architecture et l’environnement bucolique confèrent un charme certain.

Un destin entre ombre et lumière

Son dédale de ruelles pavées et calades, ses maisons de pierres et ses portes anciennes témoignent de son passé médiéval, lorsque le bourg castral était la propriété des Adhémar de Monteil, au XIIe siècle, avant d’être cédé à l’évêque de Valence. Si le bourg se développa et s’étendit au dehors d’un premier puis d’un second rempart entre les XIVe et XVIIe siècle, c’est surtout le XIXe siècle qui offrit au village ses heures les plus belles… mais aussi, par la suite, les plus sombres !

C’est d’abord grâce à la sériciculture, la culture du vers à soie, qu’il se développa. En 1835, on y comptait pas moins de cinq fabriques d’ouvraison de la soie. Mais la maladie du ver à soie et la concurrence asiatique firent des ravages, et cette économie déclina progressivement jusqu’à disparaître à la fin du XIXe siècle. Dans le même temps, le phylloxera détruisit quant à lui le vignoble, et l’arrivée du chemin de fer rendit Saulce, qui appartenait jusqu’alors à la commune de Mirmande, plus attrayante, si bien qu’elle devint une commune indépendante en 1860.

Mirmande, un village sauvé de justesse

Le siècle suivant menace l’existence du village qui tombe en ruines. C’est d’abord l’église Sainte-Foy, laissée à l’abandon, qui commence à s’écrouler, puis, une loi étonnante entre en vigueur et condamne le reste du village. En effet, les maisons n’ayant pas de toit se voient exonérées d’impôt ! Beaucoup de propriétaires ayant déserté le village s’empressent alors de faire découvrir les maisons qu’ils possèdent encore dans le village afin qu’elles tombent rapidement en ruines. Leur prix de vente était ensuite déterminé en fonction du nombre de tuiles restantes sur le toit…

Mais alors, comment le village peut-il avoir l’allure et le succès qu’on lui connait aujourd’hui ? Il faut pour ça remercier deux personnalités qui s’y arrêtèrent, eurent un véritable coup de cœur pour Mirmande, et entreprirent de le lui redonner vie. Le premier est le peintre cubiste et écrivain André Lhote (1885 – 1962), qui y vécut, et le second le célèbre vulcanologue Haroun Tazieff, qui fut maire de la commune de 1979 à 1989.

Aujourd’hui peuplée d’artistes et d’artisans d’art qui ont installé leurs ateliers dans de belles maisons en pierre ouvertes au public, la ville de Mirmande ne cesse d’enchanter celles et ceux qui s’y aventurent. Le village a aussi su faire les yeux doux au cinéma puisqu’une grande partie du film réalisé par Nils Tavernier en 2018, L’incroyable histoire du facteur Cheval, avec Jacques Gamblin et Laetitia Casta, y a été tourné.

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Photo en Une : Ruelle dans le haut du village de Mirmande © Wikimedia Morburre

Mélina Hoffmann