Ce superbe village médiéval perdu entre les montagnes est surnommé “le Tibet français”

Partir en séjour, le temps d’un week-end ou de plusieurs semaines, c’est la promesse d’opter pour une destination dépaysante, aux décors et à l’atmosphère bien différents de notre quotidien. Que l’on préfère la douceur de la campagne, le calme de la montagne ou la fraîcheur de la mer, pas de panique : il y a tellement de paysages variés en France qu’il y en aura forcément pour tous les goûts. Même s’il faut parfois bien chercher avant de tomber sur cet endroit incroyable, celui qui nous transporte littéralement dans un autre monde, une autre époque…

Une architecture et un emplacement propices au dépaysement

La France est réputée pour de nombreuses choses, notamment ses villages. Que ce soit pour leur douceur de vivre, leurs spécialités artisanales ou culinaires ou leur architecture bien spécifique, ces villages peuvent très vite être renommés. En matière d’architecture, certains nous renvoient par exemple en plein Moyen-Âge, d’autres évoquent un décor plus italien et, enfin, d’autres jouent la carte du village perché. Et parmi tous ces lieux aussi atypiques que dépaysants, connaissez-vous le “Tibet français” ? C’est au sein des Alpes-Maritimes, à moins d’1h30 de Nice, qu’il faut prendre de la hauteur pour admirer un village, véritable monument à lui tout seul : Saorge. En voyant pour la première fois ce petit village de moins de 500 habitants isolé dans les montagnes près de la frontière italienne, le choix de ce surnom se comprend très vite. Commune aux allures de village tibétain, Saorge est en fait une ancienne forteresse accrochée au flanc de la montagne, comme un amphithéâtre au-dessus des gorges de la Roya. Il suffit d’emprunter son dédale de ruelles et ses passages voûtés typiquement médiévaux pour imaginer l’importance que pouvait avoir cet emplacement au Moyen-Âge.

Une ancienne place forte d’importance

Plonger dans l’histoire de Saorge, c’est d’abord remonter jusqu’aux temps de la Rome Antique. De cette présence romaine, il subsiste aujourd’hui une pierre obituaire découverte au château de Malemorte, que l’on peut contempler sur le mur sud de l’église Saint-Sauveur, où figurent les noms d’un édile et de membres de la tribu Falerna. Toutefois, la première citation du village n’apparaît qu’au Xème siècle, lorsqu’il fait partie du comté de Vintimille. Suite à un accord entre les comtes de Vintimille et d’Anjou pour faire face à la menace de Gênes, le village est fortifié et contrôle la vallée de la Roya. Autrefois défendue par trois châteaux, la place forte de Saorge, réputée imprenable, était d’ailleurs surnommée “le verrou de la Roya”. Appartenant successivement au comté de Vintimille, au Comté de Provence et au Comté de Nice, c’est lorsque la région est rattachée à la Savoie à la fin du XIVe siècle, que Saorge devient une place de première importance. En effet, le village sert alors à contrôler la route de Nice à Turin par le col de Tende. En 1860, Saorge devient français avec le rattachement du comté de Nice à la France.

Des trésor architecturaux comme l’unique couvent baroque de France

Malgré une très faible population et un accès pas forcément évident, Saorge fait partie de ces lieux très prisés, notamment en été. Il faut dire que plusieurs (bonnes) raisons poussent à découvrir cet étonnant village, à commencer par son architecture pour le moins surprenante. Étape importante de la “Route du Baroque et des orgues historiques de la Vallée de la Roya”, cette ancienne place forte coche par exemple toutes les cases du village provençal perché : hautes maisons parfois très colorées, ruelles qui serpentent dans le village, passages voûtés, petites places avec fontaine, lavoirs ou encore chapelles. Et comment ne pas parler de l’église baroque, anciennement romane, où se trouve un orgue fabriqué en Italie, apporté par bateau jusqu’à Nice et monté à Saorge à dos de mulets en pièces détachées en 1847. Parmi les monuments les plus notables, difficile de ne pas évoquer le monastère franciscain. Planté au bout d’un petit chemin qui monte dans les montagnes depuis le village, il s’agit de l’unique couvent baroque de France. Pièces maîtresses, le cloître et le réfectoire comportent de sublimes boiseries sculptées et des décors peints du 17e et 18e siècles, qui illustrent la vie de Saint-François d’Assise, sans oublier quelques trompe-l’œil et cadrans solaires. Géré par le Centre des Monuments Nationaux, l’endroit est aujourd’hui une maison d’écrivains et de littérature où pendant quelques jours ou mois, des écrivains, compositeurs ou scénaristes viennent y travailler et puiser l’inspiration.

La région parfaite pour profiter d’un bol d’air pur

Endroit idéal pour décompresser et profiter d’un calme apaisant, Saorge est aussi la destination pour les amoureux de randonnées qui aiment prendre de la hauteur. Le village peut en effet être le point de départ de belles balades qui permettent d’aller toujours plus haut pour admirer ce que l’on appelle historiquement le verrou de la Roya et quelques merveilles comme les ruines du château de Malmort ou le vallon de la Bendola et son canyon. Quelles que soient les envies, le choix est plutôt vaste en ce qui concerne les activités : la randonnée dans le Parc National du Mercantour à la découverte des gravures préhistoriques pour les grands marcheurs, une virée à bord du train des Merveilles qui relie Nice à Tende via Saorge pour les passionnés de trains ou un peu de fraîcheur avec du canyoning dans le torrent de la Maglia. De quoi rendre le séjour à Saorge, aussi court soit-il, inoubliable !

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Image à la une : Saorge © Rolf