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Cette immanquable exposition gratuite arpente le Paris populaire des années 1970 en photos

Enfants dans un terrain vague près de la rue Rampal. L’îlot Rébeval. Quartier de Belleville. Paris (19e arr.). Photographie de François-Xavier Bouchart (1946-1993). © François-Xavier Bouchart / Roger-Viollet
Par Romane Fraysse

Du 7 mars au 1er juin 2024, la galerie Roger-Viollet présente une série de photographies prises par François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia dans le Paris populaire des années 1970.

Des argentiques d’un ancien temps

À travers une soixantaine de photographies prises entre 1967 et 1977 par deux jeunes photographes, François-Xavier Bouchart (1946-1993) et Léon Claude Vénézia (1941-2013), on entre en immersion dans un Paris populaire en passe de disparaître. Plusieurs centaines de ces tirages argentiques pris dans les “villages” de Belleville et Ménilmontant sont entrés en 2024 dans les collections de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), l’occasion pour Roger-Viollet de les mettre en lumière lors d’une exposition.

Bistrot à l’angle de la rue des Solitaires et de la rue Arthur-Rozier. Paris (XIXème arr.), 1967.© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet
Bistrot à l’angle de la rue des Solitaires et de la rue Arthur-Rozier. Paris (XIXème arr.), 1967 – © Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

Reportage dans le Paris populaire

En arpentant les rues du Paris populaire, François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia documentent les petites histoires des quartiers en pleine métamorphose. À travers de petits commerces de proximité, des groupes d’enfants en train de jouer, ou des immeubles insalubres, on découvre aussi des paysages colorés et des architectures rocambolesques, saisies dans des diapositives Kodachrome ou Ektachrome. On suit des adolescents dans un terrain vague, des ouvriers accoudés au comptoir d’un café, des ménagères étendant le linge dans des cours intérieures… Une vie collective, à échelle humaine, qui immortalise toute la poésie d’un Paris révolu.

Enfants jouant sur le terrain vague des Envierges et de la rue Vilin Paris (20e arr.), mai 1967 - © Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet
Enfants jouant sur le terrain vague des Envierges et de la rue Vilin Paris (20e arr.), mai 1967 – © Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

Deux photographes

Eux-mêmes enfants de Paris, François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia ont en commun de s’être intéressés à la métamorphose des quartiers de l’Est parisien. Conscients de capturer des paysages menacés par la gentrification et l’urbanisation de la capitale, les deux photographes révèlent une ville encore hétéroclite, avec des couleurs et des façades qui dénotent, dans des quartiers brassant des habitants d’origines et de confessions différentes. Si François-Xavier Bouchart privilégie des vues d’architecture, Léon Claude Vénézia – qui fut l’assistant de Brassaï – s’intéresse davantage aux expressions marginales, comme les graffitis.

Léon Claude Vénézia, photographie d'ouvriers rue Vilin. Paris (20e arr.), février 1968. © Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet
Léon Claude Vénézia, photographie d’ouvriers rue Vilin. Paris (20e arr.), février 1968. © Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

Galerie Roger-Viollet
6 rue de Seine, 75006 Paris
Du 7 mars au 1er juin 2024

À lire également : Le Paris de Brassaï, des montparnos aux graffitis

Image à la une : Enfants dans un terrain vague près de la rue Rampal. L’îlot Rébeval. Quartier de Belleville. Paris (19e arr.). Photographie de François-Xavier Bouchart (1946-1993).© François-Xavier Bouchart / Roger-Viollet