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Les plus belles expositions parisiennes à découvrir durant l’été

Par Romane Fraysse

L’été promet d’être chaud ! Quoi de mieux qu’un petit tour parmi les œuvres pour découvrir des artistes plus ou moins célèbres, que les musées se plaisent à révéler sous de multiples facettes ? Pour le début de la saison estivale, nous avons sélectionné 8 expositions immanquables à découvrir durant les beaux jours parisiens.

Célébrer l’inimitable Simon Hantaï

Pour le centenaire de Simon Hantaï, la Fondation Louis Vuitton lui rend un vibrant hommage dans cette rétrospective inédite regroupant plus de 130 œuvres de l’artiste. Si certains de ses œuvres pliées et colorées sont désormais célèbres, le parcours propose ici de se concentrer sur les années 1957-2000 en mettant en lumière des toiles jamais exposées, et pour la plupart, de grand format. En parallèle, on découvre les influences artistiques du peintre, avec une sélection d’œuvres de Henri Matisse et Jackson Pollock, mais aussi des jeunes artistes rencontrés à la Cité des Fleurs, à l’instar de Michel Parmentier et Daniel Buren. Pour l’occasion, ce dernier a conçu une œuvre intitulée Mur(s) pour Simon, travaux in situ et en six mouvements afin de rendre hommage à celui qui fut son ami et son mentor.

Fondation Louis Vuitton
8 avenue du Mahatma Gandhi, 75016 Paris
Jusqu’au 29 août 2022

Rendre sa voix à Romy Schneider

Quarante ans après la disparition de Romy Schneider, la Cinémathèque française décide de rendre hommage à l’icône du cinéma, tout comme à la femme moderne. Loin de vouloir romancer sa vie des habituelles tragédies qui l’entourent, le parcours souhaite au contraire détacher l’actrice d’un portrait sexiste et stéréotypé, sous les traits habituels de la beauté éternelle, de la femme névrosée et jamais remise de ses amours mortes. Romy Schneider n’est pourtant pas une héroïne de roman à l’eau de rose, ni une égérie de marque : elle est une interprète talentueuse, qui a eu un vrai goût du risque dans son choix de carrière. Cette exposition dévoile ainsi des extraits de ses films avec Alain Cavalier, Claude Sautet, Luchino Visconti, ou Orson Welles, mais aussi ses textes, ses interviews radios et télévisés, son journal et quelques making-of de tournages.

Cinémathèque française
51 rue de Bercy, 75012 Paris
Jusqu’au 31 juillet 2022

Explorer la jeunesse de Christo

Si Christo a disparu il y a deux ans, la galerie Gagosian décide de le faire renaître dans sa folle jeunesse, avant qu’il en devienne célèbre en s’attaquant aux monuments ! Le lieu vous ouvre en effet ses portes gratuitement pour découvrir les premières œuvres de l’artiste, que Larry Gagosian admire depuis sa découverte dans les années 1970 : « Je suis ravi maintenant, près de cinquante ans plus tard, de m’associer à la succession de Christo et de présenter à nouveau son travail. Ces premières œuvres d’art ont joué un rôle central à la fois dans le développement de la vision de Christo et dans l’histoire de l’art ». En présentant de manière inédite des sculptures réalisées à Paris entre 1958 et 1963, l’exposition dévoile ses séries Surfaces d’Empaquetage et Cratères restées méconnues.

Galerie Gagosian
4 rue de Ponthieu, 75008 Paris
Jusqu’au 8 octobre 2022

Rencontrer les pionnières de l’art

Eh oui, en 2022, nous sommes obligés de monter une exposition pour que le public « rencontre » les pionnières de l’art. Car jusqu’ici, quelles artistes femmes de l’art moderne savions-nous citer à part Berthe Morisot, Sonia Delaunay, Niki de Saint Phalle et Frida Kahlo ? Malheureusement, peu. A travers la présentation de peintures, sculptures, photographies, films et textes, le parcours dévoile le rôle primordial, et jusqu’ici méconnu, des femmes dans les mouvements d’avant-garde de la fin du XIX et du début du XXe siècle. Accédant enfin aux écoles d’art, ces pionnières pouvaient être désignées comme des artistes, posséder des ateliers et représenter des corps nus. Même si Tamara de Lempicka, Tarsila do Amaral ou Chana Orloff restent des exceptions dans une société encore machiste, elles sont les premières à revendiquer une indépendance, tant dans leur tenue et dans leur sexualité que dans leur choix d’époux. Cette exposition essentielle, on la doit ainsi à la commissaire Camille Morineau, qui est également la directrice de l’association AWARE militant pour les femmes artistes.

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
Jusqu’au 10 juillet 2022

Plonger avec Jean Painlevé

Soyons honnêtes, le nom de Jean Painlevé (1902-1989), peu d’entre nous le connaissait jusqu’à ce que le Jeu de Paume décide de lui consacrer cette rétrospective, la première qui lui est dédiée. Proche des surréalistes, ce spécialiste du documentaire scientifique use des techniques cinématographiques comme d’un laboratoire. Aux premières heures du cinéma, il expérimente le cinéma pour mener des observations sur le monde aquatique, tout en y ajoutant des notes artistiques : on retrouve en effet une vraie dynamique dans le montage de ses œuvres. Parmi ses influences, on peut compter Jacques-André Boiffard, Alexander Calder, Ivan Goll, Fernand Léger, Éli Lotar, Pierre Naville, Pierre Prévert ou Jean Vigo. A partir des années 1950, lui et sa compagne Geneviève Hamon réalisent de nombreux films en lien avec les recherches des zoologistes et biologistes de leur temps. À travers une vingtaine de films et une centaine de photographies datées de 1925 à 1982, le parcours nous fait ainsi découvrir plus de 50 ans d’explorations passionnantes.

Jeu de Paume
1 place de la Concorde, 75008 Paris
Jusqu’au 18 septembre 2022

Voyager dans les couleurs fauves de Camoin

Le splendide musée Montmartre promet à lui tout seul une jolie promenade. Avec sa jolie maison d’époque, son grand jardin ensoleillé et son tranquille salon de thé, la visite ne sera jamais perdue. Mais cet été, le lieu s’attaque à l’œuvre d’un artiste peu connu, qui a pourtant eu son atelier à cet endroit même ! Charles Camoin (1879-1965) est plus spécifiquement qualifié de « fauve méditerranéen ». Il a pourtant évolué à Paris, au beau milieu de la bohème montmartroise et de ses avant-gardes. Lié à Matisse, Marquet et Manguin, il a toujours eu à cœur de défendre son indépendance artistique. A travers une centaine de tableaux et de dessins, l’exposition dévoile ainsi cet univers chaleureux peuplé de scène de rue calmes et de paysages apaisants. L’occasion de découvrir l’évolution de l’œuvre de Camoin, qui restera toujours fidèle à son exploration de la sensation colorée.

Musée de Montmartre
12 rue Cortot, 75018 Paris
Jusqu’au 11 septembre 2022

S’émouvoir à travers les toiles

Le musée Marmottan Monet présente une exposition joliment nommée le « Théâtre des émotions ». Aux mains de l’historien de l’art Dominique Lobstein et de l’historien Georges Vigarello, ce parcours a le mérite d’aborder une autre vision de l’histoire de l’art, dans toute sa complexité. Car les deux commissaires tiennent à rappeler que l’émotion reste une notion délicate, qu’ils désirent différencier de la passion furtive. Ici, il est surtout question de dévoiler un approfondissement de l’intériorité dans l’histoire de la peinture. Entre le pudique mouchoir d’une Sainte Madeleine en pleurs et la gueule ouverte de La Suppliante cubiste, le postulat de l’exposition est lancé dès l’ouverture. A travers une sélection d’artistes majeurs, le parcours dévoile 70 peintures, sculptures, photographies et installations à travers un parti pris original.

Le Musée Marmottan Monet
2 rue Louis-Boilly, 75016 Paris
Jusqu’au 21 août 2022

Se rafraîchir auprès des images de Salgado

expo-bambou

Un impressionnant pavillon en bambou campe depuis quelques mois sur le parvis de la Défense. Durant six mois, ce bâtiment conçu par l’architecte colombien Simon Velez présente ainsi une exposition des photographies de l’emblématique Sebastião Salgado pour célébrer l’eau, le bien le plus commun et pourtant le plus menacé. Avec ses splendides photographies en noir et blanc, l’artiste franco-brésilien nous embarque dans des paysages d’Amazonie, d’Islande ou d’Arctique afin de questionner le rapport des différents peuples à l’eau. A la fois militant humaniste et voyageur intrépide, Salgado désire une nouvelle fois mettre en lumière la fragilité de notre écosystème à travers ses quarante-deux clichés superbement mis en scène.

Pavillon Aqua Mater
Parvis de la Défense, 92800 Puteaux
Jusqu’au 22 septembre 2022

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