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L’œuvre poétique de la photographe mexicaine Graciela Iturbide s’expose à la Fondation Cartier

Du 12 février au 29 mai, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande exposition française consacrée à l’œuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide. Intitulée Heliotropo 37, elle rassemble plus de 200 images des années 1970 à nos jours.

Une œuvre documentaire et poétique 

Depuis plus de 50 ans, Graciela Iturpide s’est imposée comme l’une des figures majeures de la photographie latino-américaine. Ses images en noir et blanc flirtent avec le documentaire en instillant toujours un regard poétique : « J’ai cherché la surprise dans l’ordinaire, un ordinaire que j’aurais pu trouver n’importe où ailleurs dans le monde ». On connaît surtout ses portraits d’Indiens Seris du désert de Sorona, ou ceux des femmes de Juchitán, mais la photographe se plaît également à capturer les paysages et les objets traditionnels.

Au réalisme magique auquel elle est souvent associée, Iturbide préfère l’idée d’une « dose de poésie et d’imagination » qui imprègne la recherche documentaire d’une tout autre dimension. Ainsi, Heliotropo 37 révèle la diversité de son travail, allant des plus célèbres portraits de l’artiste aux créations plus récentes. Peu à peu, ses clichés se vident de toute présence humaine, et se focalisent davantage sur les matières et les textures. L’artiste y projette un regard métaphysique, qui transcende la simple réalité de l’objet.

A côté de cela, on découvre une série de photographies en couleur inédite, créée spécialement pour l’exposition à la Fondation Cartier. Ces images ont été réalisées à Tecali, un village mexicain où l’on extrait et taille l’albâtre et l’onyx. L’occasion pour l’artiste de délaisser les vues en noir et blanc pour expérimenter cette fois-ci à travers la couleur. On y voit les blocs de pierre en cours de polissage, sur lesquels sont parfois visibles des écritures ou des gravures.

Une riche exposition, dans laquelle on découvre un travail photographique en quête de symboles. En parallèle, une série de photographies de Pablo López Luz documente l’œuvre singulière d’Iturbide, dans une belle scénographie signée Mauricio Rocha.

Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail, 75014 Paris
Du 12 février au 29 mai 2022

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