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"Faire de l'art vivant, tel est mon but" : cet artiste français du XIXe siècle est le chef de file de...

Par Paris ZigZag

Il est le représentant du réalisme pictural : Gustave Courbet est un artiste à part, tant dans ses engagements socialistes que dans son art en opposition à tout idéalisme.

Il vient d’une famille d’agriculteurs aisés

L’attachement de Gustave Courbet à la terre ne vient pas de nulle part. En effet, ses parents sont des propriétaires terriens, détenant une ferme et des terres au village de Flagey (Doubs). Ses parents y élèvent des bovins et gèrent un vignoble de plus de six hectares situé sur les terres d’Ornans. Né le 10 juin 1819, le jeune Jean Désiré Gustave grandit dans ce milieu aux côtés de trois sœurs.

Gustave Courbet par Nadar, dans les années 1860 - © BnF
Gustave Courbet par Nadar, dans les années 1860 – © BnF

Il se forme tôt au dessin

En 1831, Gustave Courbet suit tout d’abord des cours de dessin avec le professeur Claude-Antoine Beau, qui fut par ailleurs l’élève d’Antoine-Jean Gros. Celui-ci poursuit ses études au collège royal de Besançon où il suit avec attention les cours de dessin de Charles-Antoine Flajoulot, un ancien élève de Jacques-Louis David. Délaissant peu à peu ses études, celui-ci se plaît à suivre son maître dans l’enceinte de l’école des beaux-arts et s’oppose à la carrière d’ingénieur désirée par ses parents. Installé à Paris dès 1839, celui-ci est déterminé à devenir peintre, et se rend au musée du Louvre pour copier les oeuvres de Géricault, qu’il admire tant.

Eugène Feyen, Courbet peignant dans le parc du séminaire d’Ornans, 1864 © Musée départemental Gustave Courbet / Pierre Guenat
Eugène Feyen, Courbet peignant dans le parc du séminaire d’Ornans, 1864 © Musée départemental Gustave Courbet / Pierre Guenat

Il est chef de file de la peinture réaliste

Malgré qu’il ait acquis une certaine réputation, Courbet se voit refuser plusieurs de ses tableaux au Salon de 1855, dont Un enterrement à Ornans. Furieux, celui-ci décide d’ouvrir une exposition personnelle au même moment, et fait construire un pavillon de briques et bois sur l’avenue Montaigne pour présenter 40 œuvres de ses oeuvres. Ce “Pavillon du réalisme” est alors l’occasion de défendre sa vision de l’art. À ce propos, il écrit dans le catalogue d’exposition : “Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Être à même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation, être non seulement un peintre, mais encore un homme, en un mot, faire de l’art vivant, tel est mon but”. Rejetant toute forme d’idéalisme, Courbet souhaite avant tout peindre le réel tel qu’il existe, privilégiant des sujets sociétaux.

Le Pavillon du réalisme, 1855. DR
Le Pavillon du réalisme, 1855. DR

Il s’est engagé durant la Commune

Proche l’anarchiste Mikhaïl Bakounine, Gustave Courbet s’engage durant la Commune de Paris, dès le . Il est d’ailleurs élu au conseil de la Commune par le 6e arrondissement et devient le président de la Fédération des artistes. Après un appel lancé par Jules Vallès dans Le Cri du peuple, certains témoignages affirment qu’il aurait fait partie des insurgés présents lors de la destruction de la colonne Vendôme. Arrêté et emprisonné après la Semaine sanglante, celui-ci déclare : “Je me suis constamment occupé de la question sociale et des philosophies qui s’y rattachent, marchant dans ma voie parallèlement à mon camarade Proudhon. […] J’ai lutté contre toutes les formes de gouvernement autoritaire et de droit divin, voulant que l’homme se gouverne lui-même selon ses besoins, à son profit direct et suivant sa conception propre”.

Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1949-1950 - © Google Arts & Culture
Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1949-1950 – © Google Arts & Culture

Il a peint plus de 1 000 toiles

Gustave Courbet a été extrêmement prolifique, puisqu’il a peint plus d’un millier de toiles, dont les deux tiers représentent des paysages. Il a aussi créé de nombreux dessins, aquarelles, et sculptures. On le connaît notamment pour L’Origine du monde, tableau présentant le pubis d’une femme en gros plan, sans idéaliser son corps. Cette oeuvre, qui a choqué ses contemporains, est un bel exemple de la volonté de désacraliser notre représentation du réel.

Gustave Courbet, L'Origine du monde, 1866
Gustave Courbet, L’Origine du monde, 1866

À lire également : 1855 : quand Gustave Courbet crée son « Pavillon du réalisme » en marge des salons

Image à la une : Gustave Courbet, L’atelier du peintre, 1854-1855