Parmi les avant-gardes du XXe siècle, Marie Laurencin est l’une des grandes figures féminines à laquelle on doit un mouvement singulier : le nymphisme.
Elle voulait être peintre sur porcelaine
Née en 1883 à Paris, Marie Laurencin a grandi avec une jeune mère brodeuse. Son père, le député de l’Union républicaine Alfred Toulet, ne la reconnaît pas comme son enfant, mais se rend régulièrement au foyer et assure les dépenses du ménage. Bien que sa mère désire en faire une institutrice, la jeune femme s’intéresse davantage à l’art, découvert lors d’une visite au musée du Louvre. Elle s’inscrit alors durant trois ans à l’école de Sèvres pour devenir peintre sur porcelaine, et prend en parallèle des cours de peinture avec l’artiste mondaine Madeleine Lemaire.
Elle a vécu au Bateau-Lavoir
Après une première exposition à l’âge de 24 ans, Marie Laurencin commence à fréquenter le milieu artistique et s’installe dans le fameux Bateau-Lavoir de la butte Montmartre. Elle commence alors à fréquenter le poète Guillaume Apollinaire, se lie d’amitié avec Max Jacob et Pablo Picasso, et présente son tableau Fleurs dans un vase au Salon des indépendants en 1907.
Elle représente le nymphisme
À une époque remuée par le fauvisme et le cubisme, Marie Laurencin s’impose avec un style personnel. Inspiré par les mouvements modernes, tout en référant aux figures mythologiques du classicisme, son Å“uvre se reconnaît entre mille, et possède d’ailleurs sa propre désignation, le « nymphisme ». Dans une palette aux tons clairs et brumeux, ses figures féminines adoptent souvent des postures lascives et une attitude joueuse.
Elle mène une vie mondaineÂ
Toute sa vie, Marie Laurencin mène une vie mondaine à Paris. Fréquentant dès sa vingtaine les milieux artistiques et les expositions des avant-gardes, celle-ci garde toutefois une position assez ambiguë durant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’opposée à l’idéologie nazie, l’artiste fréquente certains intellectuels allemands qui sont sympathisants du régime, et continue de côtoyer des lieux occupés comme La Tour d’argent ou Lapérouse. Sans prendre parti, Laurencin soutient au même moment des résistants, dont elle fait le portrait, et lutte pour faire sortir son ami Max Jacob du camp de Drancy.
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Image à la une : Marie Laurencin, Mademoiselle Chanel, 1923