Au croisement des 4e, 11e et 12e arrondissements, le quartier de Bastille demeure très apprécié des Parisiens et des curieux, notamment pour les nombreux visages qu’il offre. Tantôt populaire, tantôt bobo ou arty, le quartier peut compter sur les nombreux cafés et bars présents pour endiabler les soirées parisiennes. Bien entendu, on apprécie aussi ses rues plus discrètes, certaines peuplées de galeries d’art, ou ses invitations au calme et à la nature, à l’image de la célèbre coulée verte René-Dumont, ancienne voie ferrée aujourd’hui paradis des promeneurs.
Un grand nom de la brasserie parisienne
Riche en activités et d’endroits à découvrir lors d’une virée dans la capitale, le quartier de la Bastille ne manque pas non plus de bons restaurants. Que l’on préfère la cuisine traditionnelle, la cuisine nippone ou que l’on veuille prolonger la balade avec un délicieux sandwich, il y a forcément une adresse qui convient à tous les goûts. Pour un bon moment entre amis à déguster de la bonne cuisine française, le tout pour un budget peu onéreux, il faut se rendre à 500m à peine du Square Trousseau, aménagé sur les ruines de l’hospice des Enfants-Trouvés. C’est dans ce quartier friand de restaurants que se trouve le Bistrot du Peintre, établissement existant depuis 1902. Bien loin d’être une brasserie comme les autres, il s’agit avant tout d’un lieu chargé d’histoire. À l’époque de son ouverture, l’établissement répond au nom de “À Jean Pierre” et il s’agit alors d’un café liquoriste. Tour à tour renommé “Au vrai Saumur” à la moitié du XXe siècle, “Au carrefour” dans les années 70, puis “La Palette Bastille” dans les années 80, le restaurant trouve son nom actuel dans les années 90, en rendant hommage au bouillonnement artistique propre au quartier. Ayant commencé comme serveur, l’Auvergnat Hervé Bonal dirige l’endroit de 1993 à 1999, avant de le racheter en 2003.
Un charme d’antan que l’on ressent à peine entrés
Outre son histoire plus que centenaire, ce qui rend instantanément ce lieu si emblématique, c’est bel et bien sa décoration. Dans un parfait style Art Nouveau, on découvre des boiseries, de la mosaïque au sol, des plafonds peints, des lustres et miroirs magnifiques, de vieilles enseignes et des faïences. Les peintures sur le plafond font quant à elles honneur au nom de l’établissement. Refait à neuf en 2012, tout en préservant cet esprit Art Nouveau, l’établissement est une parfaite machine à voyager dans le temps, dont on ne se lasse pas d’admirer les moindres détails. Rien d’étonnant à ce que le décor intérieur et la façade soient même inscrits aux Monuments Historiques. Mention spéciale à la terrasse, qui fait le bonheur des clients lorsque les beaux jours arrivent, qui peuvent ainsi profiter de “l’agitation” enivrante du quartier, tout admirant la façade boisée du bistrot et en dégustant les petits plats de la maison. En résumé, Le Bistrot du Peintre résume à merveille ce que doit être une brasserie depuis toujours : ces établissements accueillants de taille modeste et chaleureux où, à toute heure du jour, le client trouve son premier café, son plat du midi ou simplement ses amis autour d’un verre. Non loin de la Bastille, Le Bistrot du Peintre continue donc d’incarner dignement l’un des plus anciens faubourgs de Paris.
L’efficacité et la générosité de la brasserie dans les assiettes
Tradition toujours, mais cette fois dans les assiettes. À la carte de l’établissement, on retrouve tous les grands classiques d’une bonne brasserie parisienne, avec deux mots d’ordre : du gourmand et du généreux. Si la carte change 3 ou 4 fois par an, les clients peuvent retrouver quotidiennement un menu du jour différent proposé avec une entrée, une salade, deux plats et un dessert à l’ardoise. Classique oblige, la dégustation peut commencer par un os à la moelle accompagné de pain grillé et de sel de Guérande ou une soupe à l’oignon, avant de passer au plat de résistance. Que l’on soit plutôt poisson, avec de la dorade royale, du tartare de saumon ou du dos de cabillaud, ou que l’on opte pour la viande ou la volaille (cuisse de canard confite, suprême de poulet, tartare de bœuf), sans oublier les indémodables pot-au-feu et andouillette, aucun de ces mets n’excède 22 euros. Pour conclure, toujours sur une idée de gourmandise et de générosité, impossible de ne pas se laisser tenter par un dessert. Tandis que les plus belles saveurs de fromages sont dignement représentées (Saint-Nectaire, Bleu d’Auvergne, Brie de Meaux), la simple vue de la carte des desserts maison a de quoi faire tourner la tête. Fondant au chocolat, cœur coulant au caramel au beurre salé, tarte au citron revisitée, baba au rhum maison ou encore tarte à l’orange confite, sans oublier les habituelles coupes glacées et profiteroles des brasseries parisiennes… Autant de merveilles mises en valeur par une carte de vins et alcools des plus surprenantes. Entre vins prestigieux et découverte du patrimoine viticole de toutes les régions de France guidée par le propriétaire du lieu, rien d’étonnant à ce que ce moment hors du temps ne demande qu’à être prolongé.
Le Bistrot du Peintre
116 avenue Ledru Rollin
75011 Paris
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Image à la une : Le Bistrot du Peintre © Adobe Stock