C’est au sein d’un palais parisien proche du Louvre que se cache un restaurant datant du XVIIIe siècle, qui a longtemps été une adresse privilégiée par les gens de lettres et les personnalités politiques, ainsi que les révolutionnaires.
Caché dans le Palais-Royal
Fondé par Richelieu en 1628, le Palais-Cardinal sert par la suite de résidence à la régente Anne d’Autriche et au jeune Louis XIV durant la Fronde : celui-ci devient alors le Palais-Royal. Louis-Philippe d’Orléans, qui y voit le jour le réalise en 1780 une importante opération immobilière conduite par l’architecte Victor Louis, en encadrant le jardin du palais de grandes constructions et galeries qui, durant la Révolution, deviennent le rendez-vous d’une élégante société parisienne par leurs cafés, restaurants, salons de jeu et autres divertissements.
Le café des révolutionnaires
C’est en 1784 qu’un certain café de Chartres est créé dans les jardins parisiens du Palais-Royal. Cette adresse luxueuse rencontre un fort succès, du fait de son emplacement et de ses décors travaillés. Toutefois, sous la Révolution française, il devient le quartier général de plusieurs fameux révolutionnaires, tels que Danton et Marat. On y trouve aussi le duc d’Orléans et la comédienne Mademoiselle Montansier, qui a aménagé son salon de jeu au premier étage. Le café gagne très vite une renommée, notamment avec l’arrivée du chef cuisinier Laguipière, qui mène l’établissement et y crée sa célèbre soupe au potiron qui prendra son nom.
De la haute gastronomie
En 1820, un certain Jean Véfour reprend l’affaire. Il transforme alors le café en un somptueux restaurant gastronomique et lui donne son nom. Le lieu devient alors le rendez-vous du Tout-Paris politique et artistique, on y croise entre autres Napoléon Bonaparte, Joséphine de Beauharnais, Lamartine, Mac Mahon, George Sand, ou Victor Hugo. Fermé durant la guerre, le restaurant est ensuite repris le  par Louis Vaudable, le propriétaire du célèbre fameux Maxim’s, qui décide de lui donner la même splendeur.
Le restaurant, qui se nomme désormais le Grand Véfour, est entièrement redécoré, et devient dès 1948, une nouvelle fois l’adresse favorite des gens de lettres comme Jean Cocteau, Jean Marais, Sacha Guitry, Colette, André Malraux, Louis Aragon, Simone de Beauvoir ou Jean-Paul Sartre. Depuis janvier 2011, c’est le chef Guy Martin qui dirige le restaurant, en proposant des plats aux prix plus abordables dans un lieu historique.
Le Grand Véfour
17 rue de Beaujolais, 75001 Paris
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Image à la une : Salle intérieure du Grand Véfour. DR