Ce joli village historique a accueilli plus de 80 tournages depuis 1945

Par Alexandre M

Terre attractive pour les hommes depuis la nuit des temps, le Périgord fait partie de ces régions fascinantes, dont l’histoire se conjugue avec des lieux tous plus marquants les uns que les autres. Surtout, le Périgord est reconnu pour se décliner en quatre territoires multicolores : le vert, le pourpre, le blanc et le noir. Tirant son nom de ses fameux chênes verts aux troncs très sombres, ce dernier est assurément le plus riche des quatre, car peuplé de grottes et cavernes abritant des histoires millénaires, mais aussi des forteresses suspendues entre terre et ciel et des villages médiévaux qui attirent chaque année des milliers de curieux.

Un musée du médiéval à ciel ouvert

Au titre des villes à ne pas louper en visitant la région, impossible de ne pas citer cette merveille nichée dans la Vallée de la Dordogne, qui fait le bonheur des bons vivants et des amateurs de belles pierres et qui, surtout, demeure la capitale du Périgord noir : Sarlat-la-Canéda. Un véritable joyau avec lequel on ne rigole pas, car protégé du modernisme par la loi Malraux, et qui demeure ainsi l’un des plus beaux ensembles médiévaux de France, et même d’Europe. Tel un musée à ciel ouvert, c’est en se promenant dans les ruelles de la cité médiévale que l’on découvre tour à tour de formidables vestiges de cette époque, comme la Maison Natale d’Etienne de la Boëtie, célèbre écrivain du XVIe siècle, le jardin des Enfeus, le Présidial, l’ancienne église Sainte-Marie, l’Hôtel Plamon et de nombreux autres édifices des XIIe au XVIIe siècle. Une liste des plus alléchantes, à laquelle on peut ajouter la Cathédrale Saint-Sacerdos, édifiée au XIIe siècle et haut lieu d’histoire et d’architecture à Sarlat-la-Canéda. Cette ancienne église abbatiale attire les curieux pour ses façades élégantes et empreintes d’histoire, mais aussi pour sa nef et son architecture gothique remarquable, qui font de la cathédrale un véritable emblème du patrimoine de Sarlat et du Périgord Noir.

La cathédrale Saint-Sacerdos, l’un des joyaux médiévaux du village © Marmontel

Un véritable régal pour les yeux et l’estomac

C’est bien simple : un séjour à Sarlat-la-Canéda est l’assurance d’en prendre plein la vue puisqu’on dénombre une soixantaine de monuments classés. La cité médiévale est tout simplement réputée pour avoir la plus forte densité de monuments historiques au monde. Parmi les expériences à ne pas louper, l’ancienne église Sainte-Marie abrite un formidable trésor : un belvédère d’exception. Pour y accéder, il suffit d’emprunter l’ascenseur panoramique aux parois de verre, réalisé par l’architecte Jean Nouvel, et, une fois au sommet, on ne peut que se délecter de la vue imprenable sur les toits de lauze de la ville médiévale, son église et ses ruelles pavées qui témoignent du patrimoine historique du Périgord Noir. En redescendant de cet impressionnant point perché, une autre expérience indissociable de la ville se trouve aux pieds du belvédère : le marché couvert. Véritable emblème de la cité médiévale, cet espace, également conçu par l’architecte Jean Nouvel, est tout simplement le paradis des amateurs de gastronomie et de produits régionaux. Des fromages artisanaux aux pommes de terre sarladaises, en passant par les célèbres truffes du Périgord, le marché couvert de Sarlat est une véritable célébration de la cuisine du Périgord et un formidable bain de saveurs. À moins que l’on ne soit tentés de cuisiner toutes ces merveilles soi-même, l’une des meilleures solutions de prolonger ce voyage gastronomique de rêve est de s’offrir un moment convivial dans un restaurant du centre.

Terrain de jeu préféré de films de cape et d’épée

Terre d’histoire et de gastronomie, Sarlat sait aussi faire honneur à l’art, comme en témoignent les nombreux festivals qui se tiennent dans la cité tout au long de l’année. Bien avant le traditionnel marché de Noël, Sarlat sait faire honneur à son patrimoine, que ce soit à travers la fête de la Truffe et du foie gras, les Journées du Terroir, les marchés aux Truffes ou encore Le Festival Fest’oie, autour du foie gras de canard et d’oie fin février. Mais l’un des grands rendez-vous de l’année a lieu à la mi-novembre, avec le Festival international du Film. Organisé depuis 1991, ce festival est un événement très particulier, qui consiste en l’accueil de lycéens de classe terminale avec “spécialité cinéma”, venus de toute la France. Dans le cadre de la préparation de leur futur baccalauréat, l’occasion leur est donnée de rencontrer les réalisateurs, scénaristes, techniciens, acteurs, ainsi que des critiques, historiens ou enseignants du cinéma présents à Sarlat durant le festival. Il faut dire que, tout comme l’Histoire ou la gastronomie, le cinéma est un sujet avec lequel on ne plaisante pas à Sarlat-la-Canéda. Avec ses ruelles pavées et son atmosphère médiévale, la capitale du Périgord Noir, troisième centre de tournage en France, a accueilli des tournages emblématiques, comme La Fille de D’Artagnan avec Sophie Marceau, Cendrillon (1997), le Jeanne d’Arc de Luc Besson (1998) ou encore Cartouche (2009) d’Henri Helman. Même Ridley Scott a succombé aux charmes de Sarlat pour son épopée Les Duellistes, sortie en 1977.