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5 brasseries et cafés parisiens mythiques aujourd’hui disparus

Robert Doisneau, Terrasse de café

Aujourd’hui petit flashback : on vous emmène dans l’univers de 5 brasseries et cafés qui ont fait, à leur époque, la renommée de la capitale.

Le Café Anglais

Cet ancien restaurant parisien, situé à l’angle du boulevard des Italiens et de la rue de Marivaux dans le 2e arrondissement, ouvre ses portes en 1802 : le fondateur François Georges Delaunay lui donnera ce nom en l’honneur du traité d’Amiens signé la même année avec l’Angleterre. Après avoir été le lieu de rendez-vous favori des domestiques et des cochers, le Café Anglais rassemble les acteurs et actrices populaires du XIXe siècle. Stendhal commentera même : « trois soupers par semaine au Café Anglais et je suis au courant de ce qui se dit à Paris ». Après plusieurs patrons issus de la même famille, c’est Alexandre Delhomme, bordelais, qui prend la direction du restaurant jusqu’en 1855 et parvient à en faire un des meilleurs de la capitale grâce à l’embauche du chef Adolphe Dugléré. Le Café Anglais devient le plus couru d’Europe et ne disparaîtra qu’en 1913.

Sa façade austère cache un intérieur très décoré : boiseries d’acajou et de noyer et miroirs patinés à la feuille d’or meublent les 22 salons et cabinets particuliers !

Le Café de Foy

Installé dans la rue de Richelieu puis dans les galeries du Palais-Royal, le Café de Foy, tenu par l’ancien officier du même nom, a longtemps occupé tout l’étage d’une maison à hauteur du jardin du Palais-Royal. La mode des terrasses nait en grande partie de ce café, lorsque Joussereau alors nouveau propriétaire, obtient l’autorisation d’installer des chaises – mais pas de tables – dans le jardin. Pendant la Restauration, le Café de Foy devient le lieu de rendez-vous par excellence des ultra-royalistes et abrite une clientèle d’hommes politiques et d’écrivains jusqu’à sa fermeture, en 1874.

Le Café Tortoni

La spécialité du Tortoni ? Les glaces et desserts glacés qui finissent par acquérir une renommée internationale. Fondé sous le Directoire et  installé boulevard des Italiens (décidément), le Café Tortoni connait un vif succès au XIXe siècle et rassemble des hommes politiques, intellectuels, femmes du monde ou encore romanciers tels que les frères Goncourt ou George Sand. Son propriétaire, Gaëtan Velloni, jeune vénitien, fait alors appel à François-Xavier Tortoni pour gérer la maison, qui prendra le nom de ce dernier et verra se succéder trois générations de la même famille. Le Café Tortoni ferme ses portes en 1893, mais son souvenir est encore là, notamment au sein de monuments de la littérature tels que les romans de la Comédie humaine de Balzac, Le Rouge et le Noir de Stendhal, les écrits de Hugo, Proust, Musset ou Dumas

Eugène Charles François Guérard « Devant chez Tortoni » lithographie 1856

 Le Café Guerbois

Niché dans l’ancienne grande rue des Batignolles (qui correspond aujourd’hui au 9 avenue de Clichy) le Café Guerbois représente un lieu d’échanges unique à la fin du XIXe siècle. À deux pas de l’atelier de Manet, chef de file du mouvement impressionniste, le Café devient lieu de réunion des artistes et écrivains qui se retrouvent plusieurs fois par semaine pour discuter des grands piliers du mouvement. C’est donc ici que Degas, Monet, Cézanne, Renoir mais aussi Zola jettent les bases de ce qui deviendra un des mouvements artistiques majeurs de l’époque. En 1875, ces derniers abandonnent le Café Guerbois et migrent au Café de la Nouvelle Athènes, plus proche des ateliers transférés à Pigalle.

Chez Jenny

Fondée en 1932, cette immense brasserie a fermé définitivement ses portes en 2020 au plus grand malheur des amoureux de cuisine alsacienne. Véritable institution du quartier de République, Chez Jenny, du nom de son fondateur, un traiteur alsacien, proposait des spécialités de l’Est et en particulier la fameuse choucroute. Au-delà de sa cuisine, inégalée, la brasserie était également considérée comme l’une des plus belles de la capitale. Le mobilier et la décoration, qui constituaient un superbe hommage au patrimoine de la région ont été vendu aux enchères en juin dernier ; des vues de Strasbourg, des boiseries, des portes sculptées mais aussi les sublimes marqueteries de Charles Spindler ont donc trouvé domicile chez les divers habitués de ce bel endroit qui deviendra bientôt un Bouillon, à l’image du Bouillon Pigalle.

© Chez Jenny

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Image à la Une : Robert Doisneau

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