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4 œuvres d’art célébrant l’amour à découvrir dans les musées parisiens

Par Lisa B

L’amour est la poésie des sens” disait Honoré de Balzac. La passion amoureuse a été une source d’inspiration inépuisable pour les artistes de toutes les époques. Scènes galantes ou érotiques, étreintes fiévreuses ou timides : les émois de l’âme ont été déclinés sous de multiples formes dans l’art. Nous vous proposons de (re)découvrir quatre œuvres cultes qui nous parlent d’amour dans les musées parisiens

Le Baiser au musée Rodin

Dans son Baiser, l’homme taillé en hercule tremble d’amour comme on frémit de peur” écrit Paul Gsell, écrivain et critique d’art à propos de la sculpture d’Auguste Rodin. Comment évoquer l’amour dans l’art sans citer Le Baiser, cette impressionnante sculpture du maître français ?
À l’origine, cette œuvre baptisée La Foi devait orner La porte de l’Enfer, un projet monumental commandé par l’Etat. Bien qu’inspiré du poème tragique L’Enfer dans La Divine Comédie de Dante, Rodin juge le sujet de sa sculpture en contradiction avec sa commande et trop grande pour en faire partie. Il retire finalement Le Baiser du projet en 1886. Ce qui ne devait être qu’un décor devient finalement une œuvre autonome.
Les personnages représentés dans cet élan amoureux sont Francesca da Rimini, une jeune femme mariée et Paolo, son beau-frère et amant, quelques instants avant qu’ils ne soient découverts et assassinés par le mari de Francesca. Le poème comme la sculpture de Rodin, évoque cette attirance fatale entre les deux êtres.
Le nom Le Baiser a été choisi par le public pour son caractère universel. Cela tombait plutôt bien puisque Rodin avait sculpté de manière imprécise les traits des visages des deux amoureux maudits, ne laissant rien paraître de leur identité. Une manière de laisser au public la possibilité de s’identifier à eux

Crédit : Alarico via Shutterstock.com

Le Baiser (vers 1882) d’Auguste Rodin est à retrouver en salle 5, au rez-de-chaussée du musée Rodin. 

Le lit au musée d’Orsay 

Il est l’incarnation du Paris bohème de la Belle Epoque. Henri de Toulouse Lautrec a dépeint la vie quotidienne de Montmartre et de Pigalle, mais aussi les fêtes au rythme du french cancan, les excès, les maisons closes. Il aime représenter les prostituées dont il explore toutes les facettes. Ces femmes qui, parfois peintes dans des scènes lascives, sont indifférentes aux regards de ce spectateur qui se fait voyeur.
Dans le tableau
Le lit, Toulouse Lautrec a choisi un moment de calme et de tendresse, loin de l’agitation parisienne et du travail de ces courtisanes. Deux femmes se font face, leur tête posée sur l’oreiller. Celle de droite observe celle de gauche avec un regard doux. Tout dans leur attitude respire une confiance réciproque. L’espace du tableau est resserré, comme pour renforcer l’intimité des draps

Crédit : RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) Hervé Lewandowski

Le lit (vers 1892) par Henri de Toulouse Lautrec est à retrouver au Niveau supérieur, galerie Françoise Cachin du Musée d’Orsay. 

Les mariés de la Tour Eiffel au Centre Pompidou 

Dans son tableau Les mariés de la Tour Eiffel, Marc Chagall célèbre l’amour qu’il porte à sa femme Bella Rosenfeld, avec qui il partagera 30 années de sa vie. Les deux jeunes mariés en tenue de cérémonie sont représentés sur le dos d’un immense coq surréaliste. Le gallinacé a deux symboliques pour le peintre : c’est un clin d’œil à ses racines juives et à la cérémonie des Kapparot, mais c’est aussi un symbole de la France, son pays de cœur.
La toile est un mélange de rêve et de réalité, d’un passé radieux et d’un avenir incertain. À gauche, le peintre a représenté le souvenir de son union avec Bella, sous un soleil vif et éblouissant. À la gauche des jeunes mariés, un ange et un candélabre renversé témoignent de son angoisse à l’approche d’une nouvelle guerre et de la montée de l’antisémitisme. Chagall a immortalisé sa passion pour son épouse lors d’une période de bonheur qu’il sait fragile et menacée. 

Crédit : Philippe Migeat – Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP

Les mariés de la Tour Eiffel (1939) de Marc Chagall sont à retrouver au Centre Pompidou, au niveau 5, dans la salle 10 Alberto Magnelli. 

Psyché ranimée par le baiser de l’Amour au musée du Louvre

Roméo et Juliette, Adam et Eve… Autant de couples mythiques récurrents dans l’histoire de l’art. Dans son marbre, c’est Psyché et Amour que le sculpteur italien Antonio Canova a décidé de représenter.

Cette légende célèbre de l’Antiquité raconte l’histoire de la jeune fille d’un roi du nom de Psyché, dont la beauté est sans pareille. Vénus, jalouse et offensée, envoie son fils Cupidon (ou Amour) pour qu’il fasse en sorte que la jeune femme tombe amoureuse d’un homme laid et méprisable.  Mais Cupidon ne peut résister au charme de Psyché et envoie sa belle dans un palais à l’écart des Hommes pour vivre leur amour. Afin de ne pas être démasqué, il lui interdit de voir son visage. La curiosité est trop grande pour la jeune Psyché qui, la nuit venue, allume une lampe pour découvrir l’apparence de son amant. Cupidon se réveille à cet instant, quitte la jeune fille sur le champ et annonce sa trahison à sa mère. Pour retrouver celui qu’elle aime, Psyché demande de l’aide à Vénus, qui lui donne quatre épreuves. La dernière d’entre elles est de ramener un flacon d’onguent de beauté des Enfers, en ne l’ouvrant sous aucun prétexte. Vous l’aurez compris, l’histoire de Psyché et Cupidon est aussi une histoire de curiosité. La jeune femme ouvre le flacon et meurt d’avoir respiré l’odeur des Enfers. Amour accourt alors auprès de sa bien-aimée et la ramène à la vie grâce à une de ses flèches. Les deux amoureux vivent heureux et librement grâce à l’accord des dieux.
Canova a choisi de représenter le moment de la résurrection de Psyché, l’instant fugace précédent leur prochain baiser. Un cercle est formé par les bras de la jeune femme, encadrant leurs visages sur le point de se rencontrer. La délicatesse de son œuvre, réalisée à la manière du Nouveau Classicisme, a fait du sculpteur le digne héritier de Michel-Ange et Le Bernin

L’Amour et Psyché à demi couchée ou Psyché ranimée par le baiser de l’Amour (1787 – 1793) de Antonio Canova est à retrouver en salle 403, aile Denon du musée du Louvre. 

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