Savez-vous ce que renferme cette impressionnante construction à Paris ? Elle est inspirée d’un monument très célèbre…

Par Alexandre M

On peut se balader dans Paris pour différentes raisons : partir à la découverte d’un quartier méconnu, arpenter les différents ponts de la capitale pour une balade thématique ou tout simplement se laisser porter par l’atmosphère de la ville et accepter de se perdre. Mais pour les amoureux de belles architectures, Paris est une très bonne raison de marcher plusieurs kilomètres, tant les bâtiments marquants ne sont pas en reste. Prenons par exemple le 2ème arrondissement, où se trouve notamment plusieurs passages couverts comme la Galerie Vivienne. Connaissez-vous cet édifice de toute beauté situé juste à côté ?

Des trésors architecturaux à tous les niveaux

Situé entre les prestigieux Palais Brongniart et Opéra Garnier, occupant près d’un hectare dans le quartier et autrefois siège de la plus grande banque du XXe siècle : vous aurez sans doute reconnu le Centorial. L’édifice est construit en 1876 pour le Crédit Lyonnais sous la supervision des architectes William Bouwens, Félix Narjoux et Victor Laloux. Pour créer un bâtiment digne de ce nom et impressionner les futurs clients investisseurs, on ne lésine pas sur les moyens. Sa façade côté boulevard des Italiens s’inspire du Pavillon de l’Horloge du Louvre : en plus des colonnes corinthiennes, deux serliennes (motif courant à la Renaissance), pastichent celle du pavillon de l’Horloge. De plus, le fronton cintré au sommet du pavillon est une allégorie sculptée par Camille Lefèvre : la ville de Lyon (la banque) distribue des crédits devant le Rhône (le Commerce) et la Seine (l’Industrie). L’intérieur du bâtiment est quant à lui mis en valeur grâce à un escalier à double révolution, où l’on peut monter et descendre sans se croiser comme au château Chambord. Sans oublier sa majestueuse verrière de 27 mètres de long sur 13 mètres de large, réalisée par les ateliers Eiffel.

Un lieu qui a marqué l’histoire de la capitale aux XIXe et XX e siècles

Pendant de nombreuses décennies, le bâtiment fait la fierté de la banque et du quartier parisien. Même lorsque la Première Guerre mondiale et que le Centorial est aussi victime des bombardements. En effet, le mur côté rue de Choiseul conserve une marque du conflit, avec la trace d’une “bombe d’avion” datant du 30 janvier 1918. Le siège du Crédit Lyonnais marque considérablement l’histoire de Paris, puisqu’il devient le lieu des premiers essais d’éclairage au gaz à Paris, des premières installations électriques, puis des premiers équipements informatiques, qui coûteront toutefois la destruction d’un magnifique hall réalisé par les ateliers Gustave Eiffel. Mais un autre événement vient frapper plus durement le Centorial en 1996 : un terrible incendie, que l’on dit volontaire. Malgré 600 pompiers mobilisés et 19 heures de lutte, le feu ravage cette année-là une grande partie du bâtiment. Malgré la catastrophe, on y voit alors l’occasion de faire une grande rénovation des lieux à travers un vaste chantier qui coûtera tout de même plus de 71 millions d’euros. Le Crédit Lyonnais vend alors la partie côté rue du Quatre Septembre à l’assureur AIG, qui le renomme “Le Centorial”. Une nouvelle appellation qui permet effectivement de conserver les initiales CL sur la façade.

Un centre d’affaires qui continue de rugir

Classé au patrimoine historique, à proximité des grands magasins et des grands hôtels parisiens, le Centorial est aujourd’hui l’un des grands centres d’affaires prestigieux de la capitale, avec plus de 37 500 m² de surfaces utiles de bureaux. Surtout, l’immeuble regroupe aujourd’hui des univers de tous horizons. Il a ainsi servi à plusieurs reprises de cadre prestigieux pour des défilés de Haute-Couture, le quotidien Les Échos y a installé sa rédaction en 2006, ou encore l’EDHEC qui y a établi son campus parisien en 2012. Plus récemment, en 2016, c’est La Foundry, centre d’innovation et espace communautaire et de partage de General Electric qui a occupé 2 300 m² au sein de cette merveille architecturale en pleine capitale.