Cette drôle d’histoire commence en 1920. Bien que la Première Guerre mondiale soit terminée depuis 2 ans, le conflit est toujours aussi présent dans les mémoires. Depuis plusieurs années, on cherche en effet à honorer les nombreuses victimes de cette guerre. Alors qu’on évoque dans un premier temps le Panthéon pour accueillir la dépouille d’un des soldats morts au combat, c’est finalement l’Arc de Triomphe qui est retenu. Reste à choisir un soldat en particulier… Une cérémonie de réflexion est donc organisée dans la citadelle de Verdun. Cette réunion très spéciale est présidée par André Maginot, ministre des Pensions à l’époque et lui-même mutilé de guerre.
Le 10 novembre 1920, le ministre est donc en compagnie du 132e régiment d’infanterie, devant 8 cercueils de soldats français morts au combat, arrivés la veille dans la citadelle. Alors qu’il tient un bouquet d’œillets blancs et rouges, il se tourne vers un membre du régiment et lui demande de choisir parmi les 8 victimes. C’est donc à Auguste Thin, jeune engagé volontaire et fils d’un soldat mort à la guerre, que revient cette importante mission symbolique. Devant un tel choix, le jeune soldat a alors recours à un stratagème. Il appartient au 6e corps et au 132e régiment, ce qui, quand on additionne les trois chiffres, renvoie encore au chiffre 6. Sa décision est prise, le cercueil choisi sera donc le 6e.
Une fois choisi, le cercueil du soldat inconnu quitte donc Verdun dans la foulée. Il est transporté jusqu’à Paris en train. Le cercueil fait une entrée solennelle sous l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1920, mais ne sera mis en terre que le 28 janvier 1921, en présence des autorités civiles, militaires et de personnalités telles que Foch, Joffre ou encore Pétain, qui se sont illustrés pendant la Première Guerre mondiale.
Depuis, le lieu est le théâtre de cérémonies d’hommages aux victimes de ce conflit et accueille le reste de l’année des millions de visiteurs.