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D’où vient l’expression “tenir le haut du pavé” ?

Ruelle Sourdis

Pour trouver l’origine de l’expression « tenir le haut du pavé », c’est dans les rues sombres et étroites du Paris médiéval qu’il faut se replonger. À cette époque, les égouts sont encore une impensable utopie et les Parisiens se contentent d’un “tout-à-la-rue” peu hygiénique : c’est par la fenêtre, au beau milieu de la rue, que l’on jette ses eaux usées.

Or, au Moyen-Âge, les rues de Paris sont pavées et seulement pourvues d’une rigole centrale dont la capacité d’écoulement vers la Seine est moindre. Les eaux usées y stagnent donc aux côtés des détritus, restes de nourriture et autres excréments jetés depuis les immeubles. Fort heureusement, la chaussée forme un V qui remonte vers les façades des immeubles et le haut du pavé se trouve ainsi un peu plus propre. Les piétons prennent donc l’habitude de circuler près des façades.

Sauf que les rues sont trop étroites pour permettre à plusieurs passants de se croiser sur cette partie supérieure. Et, parce qu’il faut bien que quelqu’un se dévoue, la convenance veut que le plus pauvre se mette au milieu. Le plus riche peut ainsi continuer de marcher sur le « haut du pavé » sans se salir. Si les rues étroites avec rigole centrale ont presque toutes disparu depuis longtemps (il en reste quelques-unes, comme la ruelle Sourdis), l’expression « tenir le haut du pavé » fait toujours référence au statut social élevé de quelqu’un.

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Photo de couverture : la ruelle Sourdis dans le 3e arrondissement,
caractéristique des rues du Moyen-Âge

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