fbpx

Saviez-vous que l'histoire des bouquinistes de Paris a commencé il y a 400 ans ?

Bouquinistes Paris © Adobe Stock
Par Alexandre M

Se promener sur les quais de Seine, c’est s’offrir une balade pleine de contemplation, où l’on peut apercevoir les monuments les plus emblématiques de Paris. C’est aussi ressentir au plus près le tumulte de cette vie parisienne, qui vit pleinement dès l’aube jusqu’à tard le soir. Mais une balade sur les quais, c’est avant tout partir à la rencontre d’un patrimoine historique de la Ville Lumière, qui ravit les Parisiens et les touristes depuis bien longtemps…

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

De simples commerçants à monuments de la capitale

Avant d’être fortement liée à la Seine et ses quais, l’histoire des bouquinistes parisiens est avant tout indissociable d’un monument emblématique du cœur de la ville : le Pont-Neuf. Achevé au début du XVIIe siècle, le Pont-Neuf est historique, car il s’agit du premier pont à relier directement les deux rives de la capitale et le premier également à ne pas supporter d’habitations. C’est ainsi qu’il devient le cœur battant de la ville, un véritable centre névralgique, où se concentrent autour diverses activités qui suscitent l’attraction et la curiosité de la population. Très vite, des commerçants en tout genre viennent s’y installer. Si certains ont le droit de s’établir sur des tréteaux ou à même le sol, d’autres ont la formelle interdiction de rester immobiles. Ces vendeurs ambulants proposent alors leurs marchandises dans des petites boîtes portées “à col”. Parmi ces commerçants figurent des vendeurs de livres. À l’origine des bouquinistes, il y a le mot bouquin, forme familière de livre. Imprimé pour la première fois en 1459, il est nommé alors “boucquain” et devient “bouquin” vers la fin du XVIe siècle. Issu du mot flamand “boeckin”, signifiant petit livre, la première apparition du terme “bouquiniste” est relevée dans le Dictionnaire de Trévoux en 1752, avec cette définition : “Qui se dit des vendeurs de vieux livres, de bouquins.” Situés uniquement à leurs débuts sur la rive gauche de Paris, ils investissent peu à peu les deux rives de la Seine, et sont environ 300 lorsqu’éclate la Révolution française.

Les bouquinistes situés sur le quai de Conti © Eugène Atget / CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
Les bouquinistes situés sur le quai de Conti © Eugène Atget / CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Une véritable profession qui a fait son trou à Paris

Un succès colossal et d’autant plus marquant face à la fronde que subissent ces bouquinistes. Tandis qu’une première ordonnance en 1649 interdit les étalages de livres aux abords du Pont-Neuf et qu’une autre, en 1721, les menace de prison, ces commerçants sont mal vus par les libraires de la capitale, qui n’apprécient que très modérément cette nouvelle concurrence. Mais rien n’y fait : les vendeurs ambulants profitent des nouveaux quais construits en bordure de Seine, emménageant systématiquement à un nouvel endroit et, surtout, peuvent compter sur le soutien des habitants et passants, qui apprécient cette nouvelle manière de se procurer un ouvrage. La réconciliation entre bouquinistes et libraires interviendra finalement au XIXe siècle, alors que le métier se professionnalise et devient réglementé. Menacé de disparition lors des travaux de Paris sous le Second Empire, les bouquinistes connaissent une autre bonne nouvelle en 1891, lorsque les fameuses boîtes actuelles sont officialisées, autorisant ainsi les bouquinistes à laisser leurs marchandises la nuit sur le lieu de vente qui leur est concédé. Jusque-là, les livres étaient proposés dans de petites caisses en bois, manipulables facilement. Surtout, celle-ci devait être enlevée tous les soirs de la voie publique bien qu’elle soit lourde et contraignante. Tout aussi indissociables de la figure du bouquiniste, il faut attendre vers 1900 pour que ces fameuses boîtes soient de la même couleur, dite vert wagon, à l’image du premier métropolitain, des fontaines Wallace et des colonnes Morris.

L’assurance de trouver une œuvre d’art © Adobe Stock
L’assurance de trouver une œuvre d’art © Adobe Stock

Un statut menacé par le passé… et serein pour l’avenir ?

Devenus de véritables monuments de Paris, au même titre que le Panthéon ou la Tour Eiffel, les bouquinistes occupent aujourd’hui 3 kilomètres de quais, où l’on peut dénicher une collection de livres anciens ou contemporains, de gravures, de timbres et autres revues. L’occasion, en plus de potentiellement tomber sur des trésors, de contempler le Louvre, l’Institut de France, l’hôtel de la Monnaie, la fontaine Saint-Michel, le pont des Arts, l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame, l’Hôtel de Ville ou encore la Conciergerie. Inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2019, les bouquinistes ont toutefois connu quelques craintes ces derniers temps. Menacés de déplacement pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques qui auront lieu cet été dans la capitale, il n’a fallu attendre que le mois de février dernier pour qu’Emmanuel Macron déclare renoncer à ce déplacement. Fidèles au poste depuis 400 ans, les bouquinistes n’ont donc pas fini d’habiter les quais de Seine et, surtout, de faire le bonheur des lecteurs en quête de petites pépites.

 

À lire également : Les dernières traces de la guillotine peuvent encore être observées à Paris ! Savez-vous où elles se trouvent ?

Image à la une : Bouquinistes Paris © Adobe Stock

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l