On les aime nos vieux kiosques à journaux parisiens, avec leurs frises élégantes et leurs dômes à flèches. À tel point que l’arrivée des nouveaux modèles en 2018 a suscité la polémique chez de nombreux réfractaires nostalgiques. Il faut dire que ces petits abris typiques de la capitale agrémentaient les rues et les boulevards depuis maintenant plus de 150 ans. Même les touristes ont eu le temps de s’y attacher ! Retraçons ensemble leur histoire.
Des témoins du Paris haussmannien
On doit décidément beaucoup au baron haussmann… C’est en effet sous son impulsion, et toujours dans le but d’embellir Paris que les premiers kiosques à journaux ont vu le jour, le 15 août 1857. L’architecte français Gabriel Davioud, également à l’origine du théâtre du Châtelet et de la fontaine Saint-Michel, s’est vu chargé d’imaginer des petits pavillons élégants pour remplacer ce qui ressemblait jusqu’à lors à des “chenils”. À l’époque, ils furent réservés aux†‬veuves†‬de‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬ militaires†‬‬et â€â€¬de ‬fonctionnaires†‬‬pour ‬qu’elles â€â€¬puissent â€â€¬toucher†‬un†petit ‬revenu.‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬‬ C’est sur les Grands Boulevards que le premier kiosque a été aménagé, répondant à la volonté d’embourgeoiser l’une des plus grandes artères de Paris. Petite révolution, les nouveaux kiosques, dotés d’un système lumineux, éclairaient à présent la voie publique la nuit !
Un second modèle quelques années plus tard
Mais ces fabrications jolies et novatrices furent remplacées, à peine deux ans plus tard, par d’autres jugées plus belles encore. En 1859, les nouveaux kiosques parisiens étaient encore plus imposants, plus hauts et conçus à partir d’un matériau noble, le bois de chêne. Ce sont ces modèles que l’on retrouvait encore un an auparavant dans les quartiers chics de Paris, même s’ils n’étaient plus d’époque. Ils étaient entourés de frises et surmontés de dômes en écailles de zinc et d’une flèche. À la fin du XIXème siècle, le style et le côté pratique de ces kiosques qui disposent d’un auvent et d’un étalage ont fini par séduire, amenant progressivement à 340 leur nombre dans les années 1880.
Les kiosques parisiens aujourd’hui
Aujourd’hui, on retrouve dans Paris environ 360 kiosques à journaux, soit un peu plus qu’en 1880. Mais tout n’a pas toujours été simple ! En 2004 par exemple, on n’en dénombrait plus que 266 dans la capitale, les kiosquiers faisant faillite ou délaissant une activité jugée difficile et trop peu rentable. Pour endiguer cette perte, la Mairie de Paris a décidé de faire grâce aux kiosquiers de la redevance qu’ils lui versaient jusqu’alors, avant de les autoriser à diversifier leurs produits à la fin de l’année 2011. Parapluies, confiseries, souvenirs, boissons, tickets de métro ou même crêpes sont venus s’ajouter aux titres de presse, attirant une toute autre clientèle ! Un seul impératif pour les kiosquiers : que la presse représente au minimum 2/3 de leur activité.
Désormais, les kiosques à journaux ont presque tous changé d’apparence ! En 2018, la Mairie de Paris a lancé une grande opération de remplacement du modèle classique par des tout nouveaux, plus épurés et plus modernes. En effet, plus de frises, plus de dôme, mais un abri en métal, aluminium et verre recyclables, dont la façade en verre laisse passer la lumière naturelle au fil des saisons. S’inspirant des ateliers d’artistes et des toits parisiens, le lieu est plus accueillant et favorise une prise directe avec le quartier environnant ! Si leur aspect physique ne fait pas l’unanimité, ils ont l’avantage d’être plus spacieux et d’améliorer les conditions de travail des kiosquiers.
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