Tout le monde connaît la Sorbonne, de réputation, ou parce que sa chapelle fait partie des monuments incontournables du quartier latin. Mais connaissons-nous réellement son histoire ? On parie que certains éléments du passé de cette université de renommée mondiale vont vous étonner !
Un collège pour les jeunes sans fortune
À sa création par Robert de Sorbon en 1257, la Sorbonne n’a rien du prestigieux établissement que nous connaissons aujourd’hui. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une école à proprement parler, mais plutôt d’un lieu de vie pensé pour des jeunes élèves désargentés. En effet, à cette époque, ces derniers commencent à affluer en masse sur la montagne Sainte-Geneviève. Si la plupart se voient dispenser des cours en plein air, une vingtaine d’entre eux a le privilège de suivre gratuitement les enseignements de maîtres en théologie. Ils sont alors hébergés dans des bâtiments austères, certes, mais situés à proximité immédiate de leur lieu d’études. « Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement », voilà comment Robert de Sorbon, qui était aussi le chapelain de Saint-Louis, définissait son projet.
… Devenu vite lieu de prestige
Très vite, le collège devient un lieu de débats intellectuels de haute volée et les corporations universitaires sont fréquemment consultées par les rois, évêques et magistrats, qui se laissent volontiers influencer par cette “bonne parole”. D’une vingtaine de pensionnaires à sa création, la Sorbonne accueille quelques 20 000 étudiants à la fin du Moyen-âge. Dès 1554, le collège endosse le rôle de tribunal ecclésiastique en plus de sa fonction de faculté de théologie. Malgré des locaux toujours très austères, la Sorbonne jouit d’une excellente réputation, en partie due à la présence en son sein d’une bibliothèque de prestige, alimentée par les dons de sorbonistes. C’est d’ailleurs là que fut installée la première imprimerie de France en 1471…
Un bâtiment transformé par Richelieu
Au début du XVIIème siècle, la Sorbonne est encore un ensemble de bâtiments disparates qui s’étend le long de la rue Coupe-Gueule, l’actuelle rue de la Sorbonne. Elle comporte une chapelle datant du XIVème. Richelieu en prend la tête en 1622, après y avoir été étudiant. Il charge l’architecte Jacques Lemercier d’y entreprendre d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement. La Sorbonne double alors de volume et le style gothique de son architecture est délaissé au profit d’un style plus classique. Le cardinal, qui souhaite aussi préparer le lieu qui accueillera son futur tombeau, ordonne aussi la construction d’une nouvelle chapelle. Il faudra attendre 1653 pour que cette dernière soit achevée. Aujourd’hui encore, comme il l’avait souhaité, son corps y repose dans un mausolée de marbre.
La Sorbonne de la Révolution à nos jours
Après avoir fermé ses portes à la Révolution et été investie durant quelques années par des ateliers d’artistes, la Sorbonne devient le siège des facultés des sciences, des lettres et de théologie, ainsi que celui du rectorat de l’académie de Paris sous Napoléon. On y vient pour suivre des cours de latin, de grec, d’histoire ancienne ou de philosophie…. Dès 1885, de nouveaux travaux d’agrandissement sont menés. La surface totale est considérablement étendue et se constitue d’un immense îlot de bâtiments situés entre les rues Saint-Jacques, Cujas, des Écoles et de la Sorbonne. Onze ans plus tard, forte de cette nouvelle assise, la Sorbonne devient le siège de la nouvelle université de Paris, personne morale regroupant les facultés de droit, lettres, médecine et sciences. Mais après avoir été un lieu de vives contestations étudiantes lors de mai 1968, l’Université est réorganisée en Universités autonomes.