Le somptueux Château de Versailles n’a pas été construit uniquement pour que les rois puissent mener une vie calme à la campagne. Les rois de France en ont fait un lieu où règne le plaisir, à l’abri des rumeurs parisiennes. Des vestiges de ces moments sulfureux nous sont parvenus, comme ce tableau de François Boucher. Après avoir découvert les secrets coquins de la chansonnette “Nous n’irons plus aux bois“, partons dans le Parc-aux-cerfs, où se trouvait la maison close de Louis XV…
La jeune fille allongée, de 1752, représente vraisemblablement Marie-Louise O’Murphy. Elle faisait partie de ce qu’on appelle les petites maîtresses de Louis XV. Ce roi, dit-on, aimait particulièrement les jeunes vierges. L’une des raisons ? Avec ses jeunes pucelles, il ne risquait pas d’attraper de maladie vénérienne… Ces jeunes filles étaient « recrutées » dès l’adolescence, parmi les familles de la petite bourgeoisie.
Contrairement aux maîtresses officielles comme la marquise de Pompadour, elles logeaient non pas dans le château mais dans une maison du quartier du Parc-aux-cerfs de Versailles… C’est d’ailleurs madame de Pompadour qui choisissait les jeunes filles et qui a mis en place ces maisons. Son objectif ? Rester la favorite du roi, tout en satisfaisant les désirs de Louis XV avec qui elle n’avait plus de rapports charnels.
La modèle du tableau, très jeune, faisait partie de ces « résidentes ». Marie-Louise O’Murphy a même eu un enfant de Louis XV alors qu’elle n’avait que 16 ans… Le peintre François Boucher l’utilisa pour sa reprise de son Odalisque brune, peinte huit ans auparavant grâce à un autre modèle. C’est, dit-on, en voyant la peinture de la jeune fille que le roi a voulu la conquérir. Une troisième déclinaison a été faite peu de temps plus tard, à nouveau avec les traits de la petite maîtresse du roi.
Si l’on peut voir l’Odalisque brune au musée du Louvre, il faut se rendre à Munich ou à Cologne pour admirer les fesses rebondies des Odalisques blondes, fruits des plaisirs de Versailles…
Image de Une : portrait de Madame de Pompadour par François Boucher, 1758
À lire également : Le Versailles sulfureux : la chanson libertineÂ