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L’évasion rocambolesque de Lavalette des prisons de la Conciergerie

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Si vous êtes fascinés par la série prison break et par les histoires d’évasions spectaculaires, celle du Comte de Lavalette, il y a cela 200 ans, forcera votre respect ! Homme malin et débrouillard, cet ancien proche de Napoléon, condamné à mort par la Restauration, a su faire preuve d’un grand sens de l’astuce pour s’éviter l’échafaud.

Un soutien de l’Empire enfermé à la Conciergerie

Antoine Lavalette est né à Paris, en 1769, dans une famille assez modeste. Lorsque la Révolution française éclate vingt ans plus tard, Lavalette se montre favorable aux idées nouvelles et s’oppose à la monarchie des Bourbon, en servant dans les gardes nationales. Surtout, il fait la connaissance, dès 1796, de Napoléon, le futur empereur, et devient l’un de ses principaux hommes de confiance. Successivement aide de camp de Napoléon en Egypte, chargé de missions diplomatiques secrètes, puis surtout conseiller d’Etat, chargé de l’intérieur, sous le 1er Empire (1804-1814), Lavalette est l’un des soutiens les plus zélés du régime impérial.

C’est logiquement que lorsque la famille des Bourbon est restaurée sur le trône de France, en avril 1814, Lavalette est considéré comme l’un des ennemis à abattre par le pouvoir. Son soutien explicite à la tentative de coup d’Etat raté fomenté par Napoléon, lors des cent-jour, en 1815, aggrave d’ailleurs son cas auprès des « ultras » monarchistes, qui réclament sa tête. Arrêté et conduit à la Conciergerie en novembre, Lavalette est condamné à mort, exécution qui aurait dû avoir lieu le 21 décembre 1815…

Une évasion rusée…

La veille de l’exécution, la femme de Lavalette et sa fille obtiennent une dernière visite du condamné. C’est alors que le plan, mûrement réfléchi en amont par Antoine de Lavalette, se met en exécution : celui-ci demande une entrevue privée avec sa femme et sa fille et en profite pour échanger ses vêtements avec ceux de madame Lavalette. Sorti au bras de sa fille, un mouchoir pour lui cacher le visage, Lavalette réussit à s’extraire, au nez et à la barbe des geôliers… laissant sa femme prendre sa place dans la cellule de la Conciergerie (Lavalette était rusé mais pas très galant)…

L’évadé travesti en femme trouve par la suite refuge dans les combles de l’ancien ministère impérial de l’intérieur puis s’exile en Belgique, où il revêtira l’uniforme britannique. Pendant ce temps-là, sa pauvre femme restera enfermée à la Conciergerie, pendant encore un mois, avant que l’entourloupe ne soit démasquée.

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@Gallica

Finalement gracié en 1822, Antoine de Lavalette, retournera en France, où il y retrouvera sa femme – cette dernière subit, peu après, une dépression liée à cet épisode traumatique et à la perte d’un de leur enfant – et mourut en 1855 après une retraite tranquille, auréolée d’une sacrée réputation d’évadé ! A noter que sa tombe est visible au cimetière du père Lachaise.

Avec la précieuse complicité de sa femme, Antoine de Lavalette est certainement l’auteur de l’une des évasions les plus osées de ces deux derniers siècles !

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Crédit photo de une : CC-BY-SA-3.0, DXR

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