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Maison Christian Dior : retour sur ses différents couturiers

Le New Look de Christian Dior.
Par Lisa

Depuis sa création en 1947, la maison de Haute-Couture Christian Dior a connu pas moins de sept directeurs-ices artistiques. Discret, rock ou féministe, pendant trois ou trente ans à la tête des collections, ils ont tous marqué la maison Dior de leur créativité, leur vision de la mode et leur respect pour le couturier-fondateur. Retour sur leur histoire. 

Christian Dior, le fondateur

C’est grâce à lui que tout a commencé. Né en Normandie dans une famille d’industriels, Christian Dior arrive à Paris dès l’âge de cinq ans. Son premier vœu de carrière est d’être architecte. Malgré cela, il entre, à la demande de ses parents, à Science Po. À 23 ans et sans diplôme en poche, il ouvre une galerie d’art rue de la Boétie, où il expose les œuvres de ses amis d’avant-garde : Picasso, Braque, Giacometti ou encore Dali. En 1929, bien que passionné, il est contraint de fermer boutique. Son père, qui le soutenait financièrement, est ruiné par le crack boursier.

A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, les pas de Christian Dior le mènent vers le dessin. Cet artiste dans l’âme devient ainsi dessinateur puis modéliste pour Balenciaga ou Nina Ricci. Ce n’est qu’en 1947, dix ans seulement avant sa mort, qu’il fonde sa propre maison de couture au 30, avenue Montaigne. Sa première collection, baptisée Corolle, est une véritable révolution dans le milieu de la mode ! Le couturier vient de créer le New Look, célébrant la vie d’après-guerre et le corps féminin avec des tenues à la taille serrée, des poitrines mises en valeur et des jupes arrivant au mollet. La légende Dior est née ! 

Yves Saint Laurent (1958-1960)

En 1955, Yves Saint Laurent présente des croquis à Michel de Brunhoff. Le rédacteur en chef de Vogue est stupéfait par le talent du jeune homme, et la ressemblance de son travail avec celui de Christian Dior. Le 20 juin 1955, une rencontre est orchestrée entre les deux hommes. Yves Saint Laurent est embauché dans la journée comme assistant de Monsieur Dior, à seulement 19 ans. En 1957, à la disparition du grand couturier, Saint Laurent lui succède à la tête de cet empire de la mode et devient le plus jeune directeur artistique d’une maison de couture. Pas moins de 1400 personnes travaillent désormais sous ses ordres ! 

Pour son premier défilé, Yves Saint Laurent décide de s’émanciper de son maître en proposant des lignes plus souples et avant-gardistes dans une collection baptisée “Trapèze”. Ses tenues, comme celles de Dior avant lui, marquent l’histoire de la mode. Il s’inspire du mouvement beatnik et propose notamment le premier blouson de cuir de la haute couture. “Travailler pour Christian Dior était pour moi la réalisation d’un miracle. J’avais pour lui une admiration sans bornes. […] Il m’a appris les racines de mon art. Je lui dois une grande part de ma vie et, quoi qu’il me soit arrivé depuis, je n’ai jamais oublié les années passées à ses côtés” témoignait Yves Saint Laurent en 1983. 

Marc Bohan (1961-1989)

En 1960, Yves Saint Laurent décide de quitter Dior pour ouvrir sa propre Maison. Son remplaçant est rapidement trouvé, puisqu’il s’agit de Marc Bohan, directeur artistique de la filiale Dior à Londres depuis deux ans. Pendant près de trente ans, Marc Bohan impose son Slim Look avec des silhouettes élégantes, “dans la simplicité, avec une pointe d’insolence, par moments”. Cela ne l’empêche pas de travailler pour des costumes de théâtre, d’opéra ou de scène, dont ceux de Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. “Les femmes du monde et de la jet-set, de Caroline de Monaco à la reine de Jordanie, l’avaient élu pour ses tailleurs de gabardine, ses robes de cocktail en crêpe de Chine, idéales pour les “petits dîners” sans falbalas” écrit Le Monde le 12 mai 1989, lorsque Marc Bohan quitte ses fonctions. 

 

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Gianfranco Ferré (1989-1996)

C’est un italien du nom de Gianfranco Ferré qui succède à Marc Bohan en tant que directeur artistique des collections féminines de Dior en 1989. Malgré une vision très moderne de la mode, Gianfranco Ferré souhaite aussi rendre hommage au fondateur de la maison Dior avec des silhouettes à la taille marquée et de grands nœuds, clin d’œil au New Look. Mais le styliste fait également la part belle aux longues robes de soirées ou aux tenues inspirées de la palette colorée de Paul Cézanne pour sa collection automne-hiver de 1995, par exemple. 

John Galliano (1997-2011)

À l’aube du nouveau millénaire, le styliste britannique John Galliano reprend les rênes des collections féminines de Dior. C’est une nouvelle ère pour la Maison, résolument plus rock et extravagante ! On y découvre des créations audacieuses et tout en volume, ornées de paillettes et pierres scintillantes. Si ses pièces ne sont pas tirées tout droit de son imaginaire, elles sont inspirées par les cultures du monde, à l’instar de sa collection printemps-été 2004 célébrant l’Egypte.

La toute première robe Dior signée par John Galliano est portée par Lady Diana, lors de la soirée d’inauguration de l’exposition Dior au MoMa (Museum of Modern Art) à New York, en 1996. Cette exposition venait célébrer les 50 ans de la maison Dior.  

 

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Raf Simons (2012-2015)

En 2012, le discret Raf Simons devient le sixième directeur artistique de la maison Dior. Pendant trois ans, le styliste belge choisit de réinterpréter les codes Dior “sous toutes les coutures”, dont la femme fleur et le New Look, avec le célèbre tailleur bar. Jugé comme “minimaliste” par certains, il n’en est pas moins inspiré par l’art contemporain en proposant des tenues aussi colorées que audacieuses. 

 

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Maria Grazia Chiuri (2016-…)

Après avoir créé de nombreuses collections chez Fendi et Valentino, Maria Grazia Chiuri prend les commandes des collections féminines Dior en 2016. Elle est ainsi la première femme à occuper ce poste depuis la création de la Maison de Haute-Couture. 

L’Italienne, tout comme ses prédécesseurs, a témoigné de son inspiration pour l’art dans ses créations. En 2018, elle consacre une collection entière au surréalisme et aux artistes si chers à Monsieur Dior. Ses valeurs engagées et féministes transparaissent également dès ses premiers défilés. 

L.B

Crédit image de Une : Le New Look par Christian Dior. Photographie de Willy Maywald (1947)

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