L’élection de François Mitterrand, en 1981, laisse entrevoir pour Paris d’heureux présages : le premier Président de gauche est bien en passe de devenir celui que l’on surnommera plus tard « Tontonkhamon ». Eh oui, c’est bien lui qui a imaginé le “Projet Grand Louvre”, mettant à disposition du musée l’espace vacant libéré par le Ministère des Finances, qui partait alors pour Bercy. Plus de 22 000 m² d’extension qui vont alors encourager la construction d’une impressionnante pyramide de verre au centre de l’édifice.
La genèse d’un projet pharaonique
Pensé par l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, c’est un projet de très grande ampleur qui voit le jour à cette époque, annonçant déjà la croissance vertigineuse de la fréquentation du musée. Il était donc nécessaire de prévoir un point d’accès central qui fluidifierait l’entrée des visiteurs.
Émerge alors l’idée d’un accès par le sous-sol au milieu de la Cour Napoléon. Mais, le risque est de voir cette entrée se transformer en “une immense station de métro avec un plafond bas”. I.M Pei élabore donc, en 1983, le plan d’une construction pharaonique vitrée qui viendra apporter de la lumière à ces couloirs souterrains.
Une avancée technique considérable
Un travail de fourmis s’amorce en 1985, avec un enjeu de taille : dégoter un verre qui soit à la fois transparent, léger et très résistant. Folie des grandeurs oblige, un verre d’exception, que l’on appela “verre Diamant”, est créé tout spécialement par la manufacture Saint-Gobain. Mais le plus dur est encore à venir : pendant 4 ans, personnel de chantier et architectes bataillent pour aplanir au maximum la surface de la verrière, montant et déformant l‘armature en acier qui cimente le tout.
Le vrai du faux
Amateurs de théories satanistes, passez votre chemin : la légende urbaine a longtemps prêché l’existence de 666 (le chiffre du diable !) panneaux de verre sur la pyramide. Mais ces rumeurs ne sont en réalité qu’affabulations : il y a très exactement 603 losanges et 70 triangles, ce qui nous fait un total de 673 panneaux de verre.
Il se dit également que la pyramide du Louvre est basée sur les proportions de la pyramide de Khéops. Ceci, par contre, est totalement vrai ! Haute de 21,64 mètres, d’une base carrée de 35,24 mètres de côté, il s’agit bel et bien d’une réduction de la plus célèbre pyramide du monde.
Un projet fortement contesté
« Mitteramses » ou « Tontonkhamon ». C’est ainsi que la presse de l’époque appelait François Mitterrand à l’époque de la construction de la pyramide. Car cette dernière était loin de faire l’unanimité ! Beaucoup trouvaient, et trouvent toujours, son style futuriste totalement inadapté. On disait aussi qu’elle risquait de couper la perspective de l’axe historique.
Néanmoins, ce projet s’est plutôt soldé par une réussite : le Louvre continue d’accueillir un nombre croissant de visiteurs chaque année et la Pyramide est devenue un monument parisien à part entière devant lequel il y a toujours foule !
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