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Le premier cimetière des chiens au monde se trouve à côté de Paris !

Le premier cimetière des chiens au monde

À Paris on ne présente plus le célèbre cimetière du Père-Lachaise où reposent nombre de personnalités connues et où se prélassent des bébés renards qui font beaucoup parler d’eux. On connaît aussi le cimetière du Montparnasse, ou celui de Montmartre. Mais, à quelques kilomètres de la capitale, connaissez-vous ce cimetière unique et insolite, le premier au monde qui accueille nos animaux de compagnie ?

Le cimetière des chiens ne date pas d’hier !

Cela fait en effet plus de 120 ans que ce cimetière hors du commun accueille les dépouilles de nos petits compagnons. Une avancée qui témoigne de l’évolution de nos rapports avec les animaux qui ont longtemps rempli une fonction utilitaire avant de devenir animaux de compagnie. Dès lors, il est devenu normal de leur offrir de meilleures conditions de vie… et de mort ! D’autant qu’en terme d’hygiène, un vrai problème se posait face à la quantité de dépouilles animales abandonnées au pied des habitations, jetées avec les ordures ou directement dans la Seine.

Portail du cimetière des Chiens d'Asnières
Portail du cimetière des Chiens d’Asnières ©Flickr Thomas Hay

L’ouverture d’un cimetière animalier est devenue possible grâce à la loi du 21 juin 1898 qui prévoit que les animaux domestiques peuvent désormais être enterrés « dans une fosse située autant que possible à cent mètres des habitations et de telle sorte que le cadavre soit recouvert d’une couche de terre ayant au moins un mètre d’épaisseur ». Il est ajouté, à l’époque, qu’on « ne permettra ni cérémonies ni décoration ayant l’air de pasticher les inhumations humaines, ce qui serait manquer au respect dû aux morts. » L’eau a coulé sous les ponts depuis…

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Une entreprise rendue possible aussi grâce à la volonté d’un avocat, Georges Harmois, et d’une journaliste féministe, Marguerite Durand, qui s’empressent alors de créer, le 2 mai 1899, la Société Française Anonyme du Cimetière pour Chiens et autres Animaux Domestiques. Les formalités sont faites, le lieu est trouvé, ne reste plus qu’à concrétiser ce projet insolite.

Un lieu unique et novateur

C’est au nord-ouest de Paris, sur ce qui était à l’époque l’île des Ravageurs, qu’ouvre donc, à la fin de l’été 1899, le premier cimetière pour Chiens. On y entre par un portail de style Art nouveau, conçu par l’architecte parisien Eugène Petit, à qui l’on doit également plusieurs immeubles de la capitale. Le lieu n’est pas uniquement destiné à accueillir les dépouilles des chiens, bien que son nom laisse penser le contraire. Ainsi, la nécropole se compose à l’origine de quatre parties, offrant aux chiens, aux chats et aux oiseaux  leur propre quartier, tandis que les autres animaux sont rassemblés dans un autre.

Le cimetière des chiens
Le cimetière des Chiens ©Flickr Tommie Hansen

Le succès est au rendez-vous, même si certaines critiques se font évidemment entendre de la part de ceux à qui échappe la possibilité de l’existence d’un lien fort, précieux, souvent incomparable entre un maître et son fidèle et aimant compagnon. Le lieu est évidemment chargé d’émotion et de témoignages d’amour, d’hommages parfois coquasses, d’autres fois bouleversants, et l’on vient désormais du monde entier pour y faire enterrer son animal ou simplement visiter ce lieu étonnant.

Un cimetière qui a lui aussi ses célébrités !

En effet, au beau milieu des plus de 90 000 chiens (essentiellement), chats, oiseaux, lapins, hamsters, poissons, souris, tortues, cochons, moutons et autres singes anonymes qui peuplent ce cimetière, quelques animaux célèbres ou appartenant à des personnalités, attirent les curieux. Vous connaissez forcément Rintintin, le mythique Berger allemand, personnage principal de l’ancienne série américaine du même nom ? Eh bien c’est au cimetière des Chiens que son maître, Lee Duncan, l’a fait rapatrier et enterrer à son décès, à l’âge de treize ans.

Stèle de Rintintin - cimetière des chiens d'Asnières
Stèle de Rintintin – cimetière des Chiens d’Asnières

On trouve aussi, à l’entrée du cimetière, un monument à la gloire de Barry, un épagneul des Alpes dont la légende dit qu’il aurait, au début du XIXème siècle, sauvé la vie de 40 personnes égarées dans la montagne avant d’être tuée par la 41ème qui l’aurait confondu avec un loup ! Mais ne cherchez pas sa tombe, vous ne la trouverez pas ! Car le célèbre animal a été naturalisé et est visible au musée d’histoire naturelle de Berne.

Monument funéraire de Barry-cimetière des chiens
Monument funéraire de Barry, cimetière des Chiens d’Asnières ©Wikimedia Tommie Hanse

Des chiens princiers, ou encore des chiens policiers, certains médaillés, d’autres tués au service, ont également trouvé ici leur ultime lieu de repos. Tout comme le chat d’Henri de Rochefort, Kroumir, qui serait mort de chagrin quatre jours après le décès de son maître raconte-t-on ; mais aussi Clément, le chien de Michel Houellebecq ; Sully, le chat d’Alexandre Dumas, ou encore Gribouille, le cheval de Marguerite Durand.

Stèle cimetière des chiens d'Asnières
Stèle du cimetière des Chiens d’Asnières ©Flickr Tommie Hansen

En déambulant dans les allées verdoyantes du cimetière on croise aussi les stèles de Moustache, chien héros des guerres Napoléonienne, Mémère, chienne mascottes des tranchées de la Première Guerre mondiale, ou encore celle du caniche Tipsy, rendue célèbre en 2012 avec une histoire incroyable ! En effet, la tombe du défunt toutou fut profanée pour voler le collier de diamants avec lequel sa propriétaire, une riche américaine, descendante du fondateur des brasseries Budweiser, l’avait fait enterrer en 2003 ! Un collier tout de même estimé à 9000 € ! Quand on aime…

Stèle de Mémère - cimetière des chiens d'Asnières
Stèle de Mémère – cimetière des chiens d’Asnières

Autre anecdote, plus émouvante celle-ci, celle d’un chien errant venu mourir, en 1958, aux portes du cimetière. Il fut le 40 000ème animal à être enterré, la direction du cimetière décida alors d’ériger un monument en son honneur.

Le Père-Lachaise des animaux à Asnières-sur-Seine

Si des dizaines de cimetières pour animaux existent aujourd’hui en France, répondant à une demande croissante des propriétaires d’accompagner ces êtres chers jusque dans la mort, celui d’Asnières-sur-Seine n’en demeure pas moins le plus ancien et le plus typique. Il attire d’ailleurs des milliers de visiteurs du monde entier chaque année.

Stèle du cimetière des chiens d'Asnières
Stèle du cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine ©Flickr Tommie Hansen

Curiosité ultime, on y trouve même la tombe de B., la première abeille influenceuse, “morte à cause des pesticides en protégeant son espèce” ! Un très joli coup de comm pour sensibiliser à la cause des abeilles. Feu B. possède son compte Instagram, ludique et créatif, et récolte des fonds pour la Fondation de France, qui Å“uvre pour la préservation des abeilles.

 

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Sachez enfin, si le cÅ“ur vous en dit, qu’enterrer votre fidèle compagnon au cimetière des Chiens d’Asnières coûte entre 148 et 297 € par an, en fonction de la taille de votre animal. Quant aux mots de la fin, nous les laissons à Victor Hugo : “Regarde ton chien dans les yeux et tu ne pourras affirmer qu’il n’a pas d’âme.”

Le cimetière des chiens

À lire également : Les chiens, marqueurs du temps qui passe

Photo en Une :  Cimetière des chiens ©Wikimedia Commons Tommie Hansen

Mélina Hoffmann

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