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Les improbables occupants de ce bâtiment aux sculptures très sensuelles

Hotel de police Daumesnil
Par Camille Beau

À première vue, ce bâtiment est austère à souhait, mais il suffit de lever un peu les yeux pour découvrir sa touche d’originalité. Situé au 80 avenue Daumesnil, il présente, sur les deux derniers étages de sa façade extérieure, 13 sculptures identiques, copies de l’”Esclave mourant” de Michel-Ange, dont l’original s’admire au musée du Louvre. Une façade audacieuse et un peu transgressive, qui étonne plus d’un passant !

Une façade audacieuse

Lorsqu’est entreprise la construction, en 1985, du bâtiment destiné à accueillir un commissariat au rez-de-chaussée et des habitations aux étages supérieurs, l’architecte Manuel Nuñez Yanowski lance l’idée de décorer la façade avec les atlantes géants. Si le Président de l’époque, François Mitterrand, y est favorable, le projet est vite abandonné, mais l’idée est reprise quand l’édifice sort enfin de terre dès 1991. C’est ainsi qu’est née ce bâtiment farfelu, mais qui est habillé à merveille avec ces atlantes déshabillés et dans une position lassive. Qu’on aime ou pas, juste pour découvrir le commissariat le plus étonnant de la capitale, on irait presque se rendre à la police de notre plein gré !

© parisisinvisible

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inscription

Qui se veut provocatrice ?

Peut-être êtes-vous des amateurs d’art, et avez-vous reconnu cette oeuvre conservée au musée du Louvre, réalisée il y a maintenant plusieurs siècles. Datant de 1516, L‘esclave mourant de Michel-Ange a été réalisée en parallèle de l’esclave rebelle, toutes deux destinées initialement au tombeau du pape Jules II (encore plus surprenant). Mais loin de vouloir être charnelles, ces deux sculptures étaient en fait des métaphores, dont la signification est d’ailleurs discutée. D’après les biographes de Michel-Ange, Vasari et Condivi, ils représenteraient soit les provinces soumises à l’autorité du souverain pontife, soit les Arts affligés par la mort du pape. Quoi qu’il en soit, on trouve tout de même qu’il s’agit de l’une des statues d’homme les plus sensuelles de l’artiste.

Hotel de police Paris
© parisisinvisible

Ici, la représentation n’est que partielle, car si les sculptures sont dénudées, elle ne laissent pas apparaitre leur sexe “pour ne pas choquer les politiques” précise l’architecte de l’époque : un choix tout de même audacieux pour la façade d’un temple de la bonne conduite ! Pour la petite anecdote,  la moitié des statues tournent leur regard… vers la place de la Bastille, à l’emplacement d’une ancienne prison parisienne très symbolique !

Photo de une : ©AdobeStock)