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La spéculation immobilière met à mal le quartier prisé des Abbesses

Par Romane Fraysse

Dans le quartier des Abbesses, les riverains se plaignent de l’attitude d’un promoteur immobilier qui “chasse les habitants” dérangés par des chantiers qui n’en finissent plus.

La vente à la découpe malmène le quartier montmartrois

Depuis plusieurs années, les riverains dénoncent les conséquences désastreuses de la spéculation immobilière dans ce quartier prisé de Montmartre. Leurs accusations se portent notamment sur un certain Cédric Charpentier, patron d’une entreprise familiale fondée en 1973. Le promoteur immobilier a lancé des travaux au 2 rue Robert-Planquette, au 13 de la rue Lepic et au 5 rue Houdon, en vue de revendre les immeubles en plusieurs lots. Selon eux, ce dernier mettrait à mal les Abbesses, en faisant fuir ses habitants épuisés par les nuisances sonores.

Fin novembre, plusieurs riverains s’étaient rassemblés au cœur du quartier pour protester contre ces pratiques désastreuses. De son côté, Cédric Charpentier a insisté sur la légalité de ses démarches. Mais face aux réactions, le promoteur a déclaré au Parisien qu’il n’exercerait plus cette vente à la découpe dans le 18e arrondissement. Celui-ci a d’ailleurs accepté de revendre une vingtaine de logements sur les trois adresses à 8 000€ le mètre carré. Ian Brossat, l’adjoint à la mairie de Paris, indique quant à lui être en discussion pour “qu’un bailleur social puisse racheter les logements où il y a encore des occupants”.

De son côté, le premier adjoint Emmanuel Grégoire dénonce une “attitude agressive” de ces promoteurs. “Les anciens logements sont refaits, découpés en plus petites surfaces et vendus au prix fort. Cette pratique participe à retirer des biens accessibles à la population”, souligne-t-il dans Le Parisien. En effet, cette spéculation immobilière fait grandement grimper les prix du quartier, jusqu’à 18 000€ le mètre carré ! Face aux chantiers de l’entreprise Charpentier, la Ville de Paris souhaite réagir, et a même déposé des scellés judiciaires après avoir constaté des infractions concernant les permis de conduire. Les riverains et commerçants espèrent ainsi retrouver la quiétude dans les prochains mois.

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