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La vente de châteaux à la découpe : une tendance qui inquiète les défenseurs du patrimoine

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La vie de château fait toujours autant rêver certains français ! Depuis la crise sanitaire, les châteaux de campagne se vendent dans des délais records et séduisent des clients fortunés en quête de grands espaces. Zoom sur ce phénomène. 

La vente explose depuis la pandémie

Voilà un secteur qui ne semble pas avoir souffert de la crise sanitaire. Le marché de l’immobilier spécialisé dans les demeures de luxes et les châteaux a été boosté de manière inédite par la pandémie de la Covid-19. Le groupe Mercure, qui avance réaliser une transaction sur trois de châteaux en France, a mesuré une hausse de 30% de son activité en zone rurale en 2020, d’après les informations de Capital

Boudé depuis de nombreuses années, ce secteur attire une nouvelle clientèle aisée et citadine à la recherche d’un espace proche de la nature, calme et à proximité des grandes métropoles. Échaudés par les différents confinements, les franciliens étaient nombreux à plier bagage pour se mettre au vert. En Bourgogne, par exemple, une vingtaine de châteaux trouvent de nouveaux propriétaires par an, pour des prix allant de 500 000 euros à 3,5 millions d’euros d’après nos confrères de France 3 Bourgogne. Avant la crise, l’offre était au rendez-vous, mais la demande peu nombreuse. Les frais de chauffage, d’entretien et de restauration considérables motivaient les propriétaires à se séparer de ces biens, mais inquiétaient les potentiels acheteurs. Il fallait compter six à douze mois pour trouver un acquéreur à ces bâtisses, contre quelques semaines en 2020 et 2021. 

La vente à la découpe : une tendance qui inquiète

Parmi les acheteurs, un nouveau concept émerge depuis quelques années : les sociétés spécialisées dans la vente à la découpe de monuments historiques. C’est notamment le cas de Histoire & Patrimoine, qui a acheté le château de Pontchartrain (Yvelines) afin de le découper en 86 appartements. Cette méthode inquiète à bien des égards. En effet, la société s’appuie sur un dispositif fiscal plutôt avantageux : “en investissant dans un bien classé ou inscrit monument historique, vous bénéficiez d’avantage fiscal totalement déplafonné et les travaux de rénovation sont imputés sur le revenu imposable à 100 %” ont-ils inscrit sur leur site, rapporté par Le Parisien. Toutefois, les défenseurs du patrimoine craignent qu’une trop grande liberté soit accordée dans ce cadre et que des transformations soient réalisées dans ces châteaux, emportant un peu de “l’esprit des lieux”. Interrogé sur la question, Stéphane Bern confirmait son souhait que les obligations des promoteurs soient renforcées pour s’assurer de la conservation des biens. Le spécialiste restait cependant nuancé, indiquant que la vente à la découpe peut être une solution pour sauver des trésors du patrimoine car “ni l’État ni les collectivités n’ont l’argent pour restaurer ces monuments historiques”. À Boulogne-la-Grasse, une mystérieuse bâtisse du XIXème siècle a notamment fait l’objet d’un financement participatif lancé par la société Dartagnans, spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine, afin de permettre à des milliers de personnes de devenir co-châtelains, et ainsi, sauvegarder le site. 

Crédit photo de Une : Pack-Shot / Shutterstock.com
Le domaine de Courson, dans l’Essonne, vient d’être mis en vente.

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