Centre de la vie universitaire et intellectuelle depuis des siècles, le Quartier Latin est aujourd’hui de plus en plus déserté par les érudits. A la place des librairies, dont le nombre a chuté de 43% en 20 ans selon l’Apur (l’Atelier parisien d’urbanisme), les Ve et VIe arrondissements se voient peuplés d’enseignes franchisées tel que Sephora ou Levi’s. En cause, la concurrence de la vente en ligne; mais surtout la hausse des loyers dans le quartier.
Des librairies mythiques disparaissent
De Gibert-Joseph, installé sur six étages, aux petites librairies spécialisées, le Quartier Latin possède son lot de boutiques de livres mythiques. Mais le centre de Paris s’étant peu à peu embourgeoisé, il s’est vidé de ses habitants -et plus précisément de ses étudiants- pour se tourner vers le tourisme. Aujourd’hui, le quartier est envahi de grands groupes commerciaux qui font exploser le prix de l’immobilier. Déjà mises à mal par le manque de client et par la concurrence de la vente en ligne, certaines librairies doivent fermer boutique, malmenées par des loyers trop élevés.
Comme pour illustrer ce phénomène, Gibert-Jeune, l’un des plus anciens vendeurs du pays, a annoncé la fermeture prochaine de quatre des six boutiques de son groupe installées sur la place Saint-Michel. De son côté, Boulinier a dû déménager son magasin principal vers un local plus petit. Pour préserver “le commerce culturel”, la Mairie de Paris – à travers sa société d’économie mixte Semaest – souhaite mettre en place des loyers “légèrement en dessous” des prix du marché, mais aussi réorganiser certaines librairies en boutiques de proximité, dont semblent être friands bon nombre de clients.
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