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Pourquoi cette carte japonaise représentant Paris s'attire les foudres des internautes

Par Lisa B

Depuis quelques semaines, une carte japonaise fait le tour des réseaux sociaux. Intitulée “carte de la sécurité à Paris”, elle représente les arrondissements parisiens en suivant un code couleur qui relève les différents degrés de dangerosité. Relayée par l’eurodéputée du Rassemblement National Annika Bruna, sa source et son contenu font depuis polémique. Explications. 

Une carte de la sécurité de Paris fait polémique

Voici la carte de Paris publiée par l’ambassade du #Japon en France en fonction de la dangerosité des différents quartiers. Il est malheureusement indéniable de constater que la surreprésentation de l’immigration dans le Nord de Paris en est une des causes principales.” écrit Annika Bruna, eurodéputée RN dans un Tweet le 16 février dernier. Suivant ce message,  une image représente Paris divisée par arrondissement, chacun légendé par un code couleur. Sur le côté de la carte, leur signification est inscrite en japonais. Le vert indique des arrondissements de la capitale “globalement sûrs”, le jaune “pickpockets et voleurs de touristes”, le orange “vigilance” et le rouge “déconseillés”

Très vite, de nombreuses polémiques ont émané de cette publication, tant par le contenu de l’image que par le message de l’eurodéputée. Cette dernière indique que la carte provient de l’ambassade du Japon. Contactée par Checknews, service de vérification d’informations de Libération, l’ambassade a formellement démenti en être à l’origine : “[La carte] n’est en aucune façon une publication de notre représentation diplomatique ni d’aucune autre instance officielle du gouvernement japonais”. Les internautes n’ont pas manqué de souligner l’erreur d’Annika Bruna, usant ce contenu à des fins politiques et idéologiques. 

Loin d’être officielle, la source est indiquée en bas à gauche de la carte : un blog du nom de Sakaotoko. L’illustration a été publiée dans un billet le 14 janvier 2017. Son auteur serait un habitant de Paris ayant étudié “la politique de la ville” à Sciences-Po. Pour établir cette classification des arrondissements, il aurait usé de ses propres “enquêtes de terrain” ainsi que de “données statistiques” issues des Zones urbaines sensibles (ZUS) définies par les pouvoirs publics français.

Le contenu de la carte, jugé cliché et loin de la réalité, a également interpellé les internautes. Les 18, 19 et 20e arrondissements sont classés en zone “rouge” par le blogueur quand les 9, 10, 11 et 12e arrondissements sont en orange. Les 5, 6, 7, 13, 14, 15, 16e et une partie du 17e ont eu la chance d’être colorisés en vert. Le média Le Bonbon rappelle quant à lui que le 16e arrondissement connaît un fort taux de vols à la tire et le 15e est là où la délinquance des mineurs est la plus importante. “T’as plus de chance de te faire voler ton portefeuille en terrasse dans le Marais que d’avoir des ennuis à la chapelle ou à Marx Dormoy. Il ne faut pas confondre sentiments et réalités” écrit quant à lui un utilisateur de Twitter, contestant cette classification.

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