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Très endettée par la crise sanitaire, la Ville de Paris envisage une augmentation des taxes

Par Camille Beau

Fortement endettée suite à la crise du Covid-19, la Ville de Paris en appelle à la générosité de l’Etat, dont les aides envers les collectivités sont, selon elle, largement insuffisantes. Le nouvel adjoint à la maire de Paris en charge des Finances, Paul Simondon, a dévoilé au Parisien des chiffres alarmants sur la situation budgétaire de la capitale. La Ville de Paris s’est endettée à hauteur de 565 millions d’euros suite à la crise du Coronavirus : 365 millions sont directement imputables à la crise sanitaire tandis que 200 millions découlent du plan de relance économique.

Une augmentation des dépenses

Dans son entretien avec le quotidien, Paul Simondon évoque les principales dépenses qui ont participé au creusement de cette dette : achat en masse de masques et gel hydro-alcoolique, dépenses liées aux actions de solidarité – augmentation du nombre de personnes éligibles au RSA, aides alimentaires et matérielles à destination des personnes en difficulté -, mais aussi actions de nettoyage et désinfections des lieux, comprenant une augmentation de la masse salariale et des primes accordées.

Des recettes en baisse

Et alors même que les dépenses de la ville explosaient, les recettes fiscales se sont effondrées à cause de la crise sanitaire. On note par exemple un trou dans le budget lié à la fiscalité immobilière et aux frais de notaires (droits de mutation, faute de transactions), un autre creusé par l’absence de taxes de séjour (faute de touristes), mais également des non-entrées d’argent  suite à l’arrêt des fourrières, à la décision prise de rendre le stationnement gratuit, mais surtout à la fermeture brutale de la plupart des équipements municipaux (crèches, cantines, centre de loisirs, piscines, etc.)

Vers une augmentation des taxes ?

Paul Simondon précise qu’une aide de 17 millions d’euros a été accordée par l’État pour compenser la dette. En reprenant le chiffre de 565 millions d’euros, cette aide couvre 3% seulement du coût de la crise sanitaire… On est loin du compte ! Selon lui, une nouvelle stratégie de l’État, qui pousserait les collectivités à maintenir une capacité d’investissement pour remonter la pente, est primordiale. Mais la situation ne risque pas de se débloquer de sitôt : pour tenter de compenser, la Ville de Paris envisage d’ores et déjà la création de nouvelles taxes comme une taxation sur les logements vacants ou encore la mise en place d’un stationnement payant pour les deux-roues motorisés…. Des mesures  qui sont des idées “parmi d’autres”, précise Paul Simondon, l’adjoint aux finances de la Ville de Paris.

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