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Une façade Art déco aux multiples détails

Par Cyrielle

Situé à quelques encablures du confidentiel musée Jean-Jacques Henner et du parc Monceau, le numéro 45 de la rue de Tocqueville est un édifice qui ne passe pas inaperçu. Tout en céramique et mosaïque, doté de couleurs vives et de formes géométriques caractéristiques de l’Art déco, c’est un bâtiment qui mérite qu’on lui prête une attention toute particulière. On vous fait découvrir cet immeuble industriel à la captivante façade.

Les “Procédés Dorel”, une entreprise familiale et innovante

Contrairement à ce que laisse penser l’inscription de son fronton, “Maison fondée en 1900″, le bâtiment ne date pas du début du XXe siècle, mais bien des années 1920, période qui a vu fleurir les édifices Art déco aux quatre coins dans la capitale. Ainsi, c’est en 1923 que le fondateur de la maison Dorel, petite entreprise familiale qui commence tout juste à se faire un nom, décide d’installer son siège social et ses ateliers au 45 rue de Tocqueville. Pour l’occasion, il demande à l’architecte Frédéric Bertrand et au mosaïste Mazzioli de lui construire une jolie bâtisse Art déco.

Fermée dans les années 1970, la société Dorel était spécialisée dans la reproduction de dessins, plans, devis et autres documents industriels et scientifiques. Si, aujourd’hui, cela nous semble banal, il s’agit, pour l’époque, d’un procédé révolutionnaire. En effet, l’imprimante et la photocopieuse n’existent pas encore et l’entreprise gérée par la famille Dorel propose, grâce à un système de reproduction à base de gélatine, un service particulièrement innovant. En 15 minutes, il est possible de reproduire n’importe quel type de document écrit. La société connue sous le nom de “Procédés Dorel” est donc à l’image de l’immeuble dans lequel elle a prospéré : inventive et avant-gardiste.

Procédés Dorel — Réclame de la maison Dorel publiée dans un quotidien de l’époque.

Une façade tout en petits carreaux et petits détails

D’un point de vue architectural, la façade en mosaïque reprend quelques unes des couleurs fétiches de l’Art Déco (l’or, le bleu et l’orangé-rouge) et la structure de l’édifice se positionne dans la droite lignée de ce mouvement des années 1920. Elle donne en effet toute sa place à la symétrie, tout en variant subtilement les motifs de mosaïques. En s’intéressant de plus près à ces derniers, on se rend ainsi compte que chaque étage possède son propre style, sa propre manière d’assembler les petits carreaux colorés.

Aussi, la parfaite géométrie des trois premiers étages n’est débridée que par le bow-window du dernier étage, ajouté quelques années après le reste de la construction afin d’accueillir les appartements de la famille Dorel. On pourrait passer des heures à scruter tous les petits détails qui se cachent au sein de cette immense mosaïque murale !