Une journée à Versailles pour admirer le somptueux château imaginé par le Roi-Soleil, à Giverny sur les traces de Claude Monet, au Mont Saint-Michel pour découvrir l’un des édifices les plus impressionnants de France ou pour flâner dans Bruges le long de ses canaux… les idées de séjours, aussi courts soient-ils, sans trop s’éloigner de Paris sont légion. Pour un week-end, on peut par exemple être tentés de découvrir une ville riche en histoire, qui regorge de monuments remarquable par leur hauteur ou leur richesse et également propice à des virées en pleine nature pour déconnecter. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe une ville qui regroupe toutes ces caractéristiques, et plein d’autres, à seulement 45 minutes en TGV…
Un Hôtel de Ville digne des plus beaux musées
Troisième ville la plus importante du Pas-de-Calais, Arras regorge de lieux et de monuments tous plus marquants les uns que les autres. Avant tout, la préfecture du département est célèbre pour ses deux magnifiques places pavées : la Grand’Place et la place des Héros. Entourées par 150 maisons de style baroque flamand, elles font la fierté des Arrageois et, bien entendu, l’admiration des visiteurs qui souhaitent l’immortaliser en photo. Bordée de galeries couvertes abritant des boutiques gastronomiques et des cafés, la place des Héros peut également compter sur la présence d’un autre atout pour attirer les curieux : l’impressionnant beffroi de l’Hôtel de Ville, inscrit à l’UNESCO et haut de 75 mètres. De quoi s’offrir une vue imprenable sur la ville et la campagne environnante. Une ascension qui reste gravée dans les mémoires, au fur et à mesure que l’on frôle les horloges en oubliant le temps et que le vent du Pays d’Artois souffle tandis que l’on entend sonner le carillon. Indissociable du beffroi, l’Hôtel de ville d’Arras est un bâtiment incroyable, au corps Art déco drapé dans un habit de style gothique flamboyant. Un chef-d’œuvre unique en France qui symbolise la renaissance d’Arras après la Première Guerre mondiale. Motifs au pochoir, vitraux aux formes géométriques, luminaires ou encore grilles en fer forgé : les plus grands artisans d’art des années 20-30 ont travaillé à la renaissance de ce monument, dont les trois salles de l’étage en sont un parfait manifeste. Chef d’œuvre au cœur du chef d’œuvre, l’immense fresque d’Hoffbauer, inspirée par Brueghel L’Ancien, avec ses 800 personnages émerveille autant que la grande toile marouflée de Louis Jaulmes dans la Salle des Mariages ou “La Renaissance d’Arras dans la paix et le travail”, vaste panneau du peintre local Charles Hollart dans la Salle des Conseils.
Un conflit qui a profondément marqué une ville et ses habitants
Indissociable de l’histoire d’Arras, qui fut également une ville rayonnante aux XII et XIIIe siècles, la Première Guerre mondiale est un douloureux souvenir encore très présent dans la commune. Ou plutôt dans ses profondeurs… Situées à 12 mètres sous terre, les boves sont d’anciennes carrières de craie creusées au Xe siècle formant un très grand réseau de galeries. Ayant notamment servi d’abri aux soldats alliés lors de la Première Guerre mondiale avant d’aller combattre vaillamment à la bataille d’Arras en avril 1917, ces galeries souterraines regorge de trésors. Comme la carrière Wellington, composées de galeries creusées par des tunneliers néo-zélandais, qui fut la cachette de 24 000 soldats anglais et aujourd’hui un site mémorial de premier ordre. Lors de la Bataille d’Arras du 9 avril au 16 mai 1917, l’Artois est le théâtre d’affrontements redoutables, lorsque les Britanniques et leurs Alliés du Commonwealth engagent une entreprise de diversion pour permettre à l’armée française de mener une offensive dans l’Aisne. Plus de cent ans plus tard, les traces de cette bataille majeure sont encore palpables, à l’image du parcours mémoriel passant par le Parc Mémorial du Canada (Vimy), le monument de la 37e division britannique et le mémorial terre-neuvien (Monchy-le-Preux), la statue du “Digger” australien, le Musée Jean et Denise Letaille (Bullecourt), le cimetière britannique du Faubourg d’Amiens (Arras) ou encore le mémorial de la 9e division écossaise (Athies).
Un dépaysement bienvenu à moins d’1h de la capitale
Malgré un conflit ravageur, la ville d’Arras a su se reconstruire et cultive aujourd’hui un “art de vivre” qui fait immédiatement sensation auprès des curieux qui viennent le temps d’un séjour. À moins d’une heure de Paris en TGV, on ne pourra qu’apprécier les terrasses des nombreux cafés et restaurants qui bordent les deux places les plus célèbres des Hauts-de-France. Le Nord de la France étant également réputé pour son amour de la gastronomie, Arras ne fait pas exception à la règle avec une spécialité gourmande à ne surtout pas louper : les cœurs d’Arras, des petits pains d’épices en forme de cœur. Le samedi matin, les doux parfums des spécialités locales embaument d’ailleurs le cœur du village, grâce au marché où l’on peut venir admirer andouillettes, rats en chocolat, confits de chicon, sans oublier les bières artisanales. En parlant de spécialité locale, celle-ci ne se déguste pas mais demeure tout de même un véritable régal : Au Bleu d’Arras, un atelier de décoration sur porcelaine, seul établissement à perpétuer ce savoir-faire né au XVIIIe siècle. Malgré les préjugés sur les conditions climatiques de la région, Arras et ses environs demeurent également un formidable terrain de jeu pour les activités en plein air et même aquatiques. À quelques minutes du centre-ville, la base nautique Riverside Park de Saint-Laurent-Blangy s’adresse aux passionnés de kayak, canoë, rafting, hydrospeed, mais aussi VTT, tir à l’arc ou encore course d’orientation. À moins que l’on ne profite d’une pause en pleine nature pour en apprendre toujours plus sur la riche histoire d’Arras. Direction pour cela la citadelle construite par Vauban au XVIIe siècle, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco et véritable poumon vert proche du centre-ville pour des balades originales au fil de ses bastions et d’un environnement de nature préservé. Une nouvelle occasion d’apprendre, tout en s’amusant, dans cette ville riche de merveilles.
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Image à la une : Arras © Adobe Stock