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Connaissez-vous cette sublime cathédrale gothique aux 6500m² de vitraux surnommée « lanterne du Bon Dieu » ?

Par Melina

700 000 visiteurs se pressent chaque année pour admirer ce monument extraordinaire, le plus visité de cette ville du Nord-Est de la France. Ce n’est rien de dire que ce chef d’œuvre de l’art gothique surnommé “lanterne du Bon Dieu” rayonne avec ses 6500m² de vitraux couvrant huit siècles d’histoire ! Cette cathédrale hors-normes méritait bien que nous nous intéressions à elle.

Un seul toit pour deux églises

Il est venu le temps des cathédrales… et surtout celui du style gothique qui, un siècle après son apparition, connaît alors un large essor en France et en Europe. C’est donc celui que choisit naturellement l’évêque Conrad de Scharfenberg pour édifier cette cathédrale construite en pierre de Jaumont, un type de pierre calcaire à la couleur jaune ocre extraite en Moselle. Une construction qui prit tout de même trois siècles puisqu’elle démarra vers 1240 et s’acheva en 1552, le chantier ayant été suspendu à plusieurs reprises pour des raisons financières et politiques. Et malgré les nombreuses restaurations et transformations qui eurent ensuite lieu au fil des siècles, l’édifice conserve une esthétique cohérente ce qui est assez admirable.

Cathédrale de metz © AdobeStock_monticellllo

Pour mieux comprendre les formes de sa silhouette, et notamment la présence de son clocher au milieu de bâtiment plutôt qu’à son extrémité, il faut savoir que cette majestueuse bâtisse est en réalité la réunion de deux édifices religieux qui se faisaient face : la basilique Ottonienne, datant du Xe siècle et dont on peut encore admirer la crypte sous le chœur de la cathédrale, et la collégiale Notre-Dame-la-Ronde bâtie vers 1186, et dont l’un des portails est d’ailleurs l’actuelle entrée de la cathédrale, le portail de la Vierge.

Un édifice aux dimensions impressionnantes !

Ce véritable joyau de notre patrimoine se distingue par deux caractéristiques majeures qui lui valent le surnom de “lanterne du Bon Dieu”. À commencer par ses dimensions impressionnantes puisqu’avec ses 3500 m² de surface, sa splendide nef d’une hauteur sous voûte de 42 mètres et ses deux tours culminant à 69 et 90 mètres, elle s’inscrit comme l’une des cathédrales les plus élevées de France après celles d’Amiens et de Beauvais.

Pour soutenir un tel édifice et lui permettre de s’élever vers le ciel, des innovations architecturales majeures ont été nécessaires, aussi bien à l’extérieur pour soutenir les murs avec les arcs-boutants, qu’à l’intérieur où l’on peut observer les arcs brisés et aux croisés d’ogives qui ont remplacé les arcs en plein cintre. Les voûtes ont été élevées par l’architecte Pierre Perrat qui qualifia le monument d’”aboutissement de l’art gothique”.

La “lanterne du Bon Dieu” et sa somptueuse collection de vitraux

Mais ce n’est pas tout. Autres dimensions exceptionnelles : celles de ses surfaces vitrées qui couvrent pas moins de 6500m² de vitraux soit, à titre d’exemple, 2,5 fois plus que la cathédrale de Chartres ! Ce qui en fait non seulement l’un des édifices les plus vitrés au monde, mais lui confère aussi un ancrage temporel particulier puisque la conception de cette incroyable collection de vitraux couvre une vaste période s’échelonnant du XIIIe au XXe siècle !

Vitraux cathédrale de Metz © AdobeStock_photogolfer

On compte ainsi les contributions de nombreux artistes verriers notamment celles, flamboyantes, du maître-verrier Valentin Bousch (XVIe siècle), ou d’Hermann de Münster (XIVe siècle), dont l’œuvre se laisse admirer sur la façade ouest. Mais aussi celles d’artistes contemporains du XXe siècle chargés de reconstruire les vitraux détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme Jacques Villon dont les vitraux ornent la chapelle du Saint-Sacrement, du peintre et graveur russe Marc Chagall avec ses célèbres vitraux inspirés de l’Ancien Testament, ou encore de l’artiste coréenne Kimsooja, qui a remporté le concours public organisé à l’occasion des 800 ans de la cathédrale en 2020, et dont on peut admirer les créations dans la chapelle Saint-Nicolas.

La cathédrale Saint-Étienne de Metz, joyau du patrimoine

Pour contempler cet édifice prestigieux classé à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1930, admirer ses vitraux, sa luminosité exceptionnelle, l’incroyable sculpture qui orne toute ses façades, la richesse de sa crypte et de son trésor, ou encore monter admirer le superbe panorama depuis la Tour de la Mutte, il faut vous rendre sur la colline Sainte-Croix, en plein centre-ville de Metz.

Cathédrale de Metz la nuit © Flickr Silvin

Si elle est le monument le plus visité de la ville qu’elle domine et illumine merveilleusement, la cathédrale Saint-Étienne de Metz n’en est toutefois pas le plus haut puisqu’elle a été détrônée par le temple de Garnison qui culmine à 97 mètres depuis sa construction en 1881. Situé Square du Luxembourg, il est quant à lui consacré au culte protestant. Ce qui n’enlève évidemment rien à la majestuosité de la “lanterne du Bon Dieu”.