L’art et Paris, c’est une histoire d’amour qui dure depuis maintenant plusieurs siècles. Si la capitale a hébergé au fil de son histoire bon nombre de grands artistes français et internationaux, il n’y a pas que les musées qui témoignent de la richesse artistique de Paris. Depuis quarante ans maintenant, le street art s’est imposé comme un formidable moyen d’expression et a trouvé en Paris un lieu d’exposition parfait. Tour d’horizon des artistes à ne pas manquer en ce moment dans les rues de la capitale !
Invader
Si vous levez bien les yeux et que vous avez un certain talent pour repérer les choses anormales sur les façades parisiennes, vous avez sans doute déjà aperçu ces petits extraterrestres colorés en mosaïque. Des drôles de créations que l’on croirait tout droit sorties d’un vieux jeu vidéo en pixels et, cela tombe bien, c’est un peu l’idée. De son vrai nom Franck Slama, le street-artist Invader rend un peu hommage au célèbre jeu de tir Space Invaders. L’artiste décrit son travail comme une rencontre entre pixels et mosaïque, jeu virtuel et réalité, écran et architecture, où cet art viral pourrait s’emparer de notre univers visuel.
Monsieur Chat
Outre les fresques et créations monumentales qu’on peut difficilement louper, l’un des enjeux du street art est de repérer ce petit graffiti ou dessin parmi l’immense collection de détails sur une façade parisienne. Un grand chat jaune au sourire démesuré, cela vous dit-il quelque chose ? Cette œuvre que l’on doit au bien nommé Monsieur Chat, dont le vrai nom est Thomas Vuille, se retrouve un peu partout dans Paris. D’un regard moqueur, le chat du street artiste se cache à chaque fois dans des endroits inaccessibles comme en haut d’un mur ou sur le coin d’un toit.
Jef Aérosol
C’est assurément l’une des œuvres de street art les plus connues de Paris, voire dans le monde entier, et nous l’avons tous déjà vu au moins une fois. Située à côté de l’église Saint-Merri, qui abrite un détail aussi étonnant que terrifiant, la fresque gigantesque en noir et blanc d’un homme faisant “chut” est un classique du street art à Paris. Une œuvre que l’on doit à Jef Aérosol, aussi bien pochoiriste que photo-graphiste, qui fut autrefois un professeur d’anglais répondant au nom de Jean-François Perroy. Si vous admirez son travail, allez guetter ces autres créations cachées à Beaubourg ou dans le 13e arrondissement.
Levalet
Vous les avez déjà aperçus, ces personnages en noir en blanc dessinés à l’encre de Chine qui sont parfois au cœur d’un message politique ou tout simplement humoristique ? L’un d’entre eux, “La Chute”, est à découvrir sur le mur du 27 rue Alphand dans le 17e arrondissement. Une œuvre emblématique que l’on doit à Charles Leval, Levalet de son nom d’artiste, qui se sert des murs pour mettre en scène des êtres de papiers avec un langage corporel très prononcé. Ces derniers se retrouvent à chaque fois dans des scènes absurdes et drôles qui tournent en dérision notre quotidien, et c’est bien pour cela qu’on apprécie ces œuvres.
C215
Armé de sa bombe et de son spray, le portraitiste C215 s’est donné une mission de taille : transformer les murs gris et sales de la capitale en des modèles d’esthétisme. Désormais, ces tristes parois se retrouvent habillées de portraits tous plus colorés les uns que les autres, réalisés au pochoir ou à main levée. Les visages sont ceux d’anonymes qui peuplent le quartier et qui, d’une certaine manière, redonnent à celui-ci de la vie et de la couleur. Si vous voulez admirer par vous-même, rendez-vous dans le 13e arrondissement, aux alentours du quai François Mauriac ou sur l’avenue de Choisy.
Mosko
C’est un drôle de spectacle auquel on peut assister dans le quartier de la Moskova : la zone populaire du 18e arrondissement, un peu délaissée, accueille depuis quelques années des animaux de la savane. Un contraste forcément saisissant, d’autant plus quand on y croise des zèbres multicolores. C’est en 1989 que Gérard Laux a commencé à peindre des animaux de la Savane signés MOSKO dans le quartier en péril de la Moskova. Si son ambition est d’embellir la rue, le message est un peu à l’image de son combat : il veut du beau, de la gaieté, de la vie là où il y a du laid, du sombre et des ruines. Mission accomplie, non ?
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