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Avant le périphérique, il y avait la Route de la Révolte

Voie Bois de Boulogne

La route de la Révolte est le nom d’une ancienne voie construite pour relier Versailles à Saint-Denis et Compiègne tout en évitant Paris. Comme si, trois siècles auparavant, il fallait déjà éviter de circuler dans la capitale

Louis XV dans la tourmente

Le terme de “route de la Révolte” n’apparaît qu’en 1750… À cause d’un événement bien particulier. Cette année-là, plusieurs enlèvements d’enfants ont lieu à Paris et soulèvent une vive émotion parmi la population. On accuse notamment le roi de commander ces enlèvements et de se baigner dans le sang des disparus. La réaction des Parisiens ne se fait pas attendre. Un proche du lieutenant général de la police est battu à mort et son corps déposé devant son domicile.

Un vent de contestation qui arrive jusqu’aux oreilles de Versailles et de Louis XV. Le monarque est particulièrement préoccupé car il doit rendre visite à sa fille Louise de France, qui réside à Saint-Denis. Il lui faut alors trouver une solution pour ne pas circuler dans ce Paris mécontent.

Route de la Révolte
En 1730, Roussel et Le Rouge dressent une carte des environs de Paris

Une solution de secours pour éviter Paris

Venant de l’allée Royale du Bois de Boulogne, il existe alors une route qui passe par l’actuelle Porte Maillot et se prolonge en ligne droite jusqu’à Saint-Denis, en passant par l’actuel carrefour Pleyel. Son gros avantage ? Cette voie évite la capitale. Le roi décide donc d’emprunter ce fameux trajet en juin 1750, ce qui agace profondément les Parisiens. C’est ainsi que la voie est rapidement baptisée Route, ou Chemin, de la Révolte.

Déjà visible sur le Plan de Paris et de ses environs de 1730, cette voie n’était qu’un petit chemin dans les bois. Louis XV aurait alors exigé que la voie devienne carrossable. En effet, l’ancien chemin était dans un état pitoyable, à tel point que le cortège funèbre de son arrière-grand-père Louis XIV s’était embourbé dans un virage. La route semble décidément liée à l’histoire de Louis XV, car son propre convoi funèbre suivra également ce tracé en 1774, de Versailles jusqu’à la basilique de Saint-Denis.

De 1848 à 1926, la route change de nom et devient l’avenue de la Porte de Maillot. La construction des fortifications de Thiers interrompt le tracé direct entre certains bastions. La route départementale n° 11 assure alors la continuité en contournant les forts par l’extérieur. Puis viendra finalement le périphérique, une autre source de révolte pour les Parisiens…

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