Croiser les cavaliers et cavalières de la Garde Républicaine fait toujours son petit effet. Cette section d’élite de la gendarmerie est tout à fait unique en France. À cheval ou en moto, elle a fait rêver plus d’un enfant. Le dernier régiment monté de l’armée a de multiples secrets à nous révéler.
Du roi à la République
Initialement, la Garde de Paris est créée sous le Roi Soleil pour protéger la ville, ses habitants et surtout le roi. Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir, il n’entend pas se limiter à Paris et décide de donner une mission pour le moins importante à la Garde : la conquête de l’Europe ! Rien que ça. Cette unité d’élite devient la Garde Républicaine de Paris à partir de 1870 – au moment de la proclamation de la Troisième République – et adopte comme écusson les couleurs de la ville de Paris.
Missions et composition
La Garde Républicaine a deux missions principales : assurer protocolairement une escorte à cheval et veiller à la sécurité publique à Paris. Bien qu’elle se rende régulièrement sur l’ensemble du territoire français, la plupart des quartiers de cette institution d’exception se trouve en Île-de-France. L’État-Major, la fanfare et le premier escadron de cavalerie sont situés dans le Quartier des Célestins, à Bastille. Quant aux deuxième et troisième escadrons, ils résident au Quartier Carnot de Vincennes.
La robe assortie
On a l’impression, lorsque l’on voit passer les fiers cavaliers de la Garde Républicaine, que tous les chevaux sont semblables. Pas exactement ! En effet, les chevaux de chacun des trois escadrons de cavalerie ont une robe spécifique. Tous les chevaux du premier escadron ainsi que ceux de la fanfare sont alezan, ceux du deuxième sont bais et ceux du troisième escadron sont bais-bruns. Si vous croisez un cheval gris, c’est parce que les trois chevaux de l’étendard et les deux timbaliers de la fanfare se distinguent par leur couleur.
La fanfareÂ
Parlons justement de la fanfare ! Il s’agit d’un travail exigent puisqu’il faut être à la fois bon cavalier et bon musicien. À l’inverse des autres sections, il n’y a que des hommes. Les chevaux de la fanfare sont sûrement les plus minutieusement sélectionnés, puisqu’il faut qu’ils réagissent bien à la musique des trompettes. On les habitue d’abord à un instrument, avant d’en rajouter d’autres petit à petit pour qu’ils puissent finalement supporter d’être entourés par la fanfare.
Chacun son cheval
Chaque Garde possède son propre cheval. Cela permet de nouer des liens forts entre le cavalier et sa monture, ce qui est indispensable pour pouvoir agir en toutes circonstances. Le garde est chargé de s’occuper de son cheval, du petit jour à la nuit tombée. Ce ne sont donc pas des palefreniers, mais les gendarmes eux-mêmes qui sont chargés de nourrir et nettoyer leur monture.
Un élevage à la baguette
L’éducation de ces montures d’exception se fait à Saint-Germain-en-Laye, dans le Quartier Goupil. Les chevaux sont achetés à l’âge de trois ans, après quoi ils sont débourrés pendant six mois pour pouvoir apprendre à défiler. Les élus doivent mesurer 1m65, afin que les cavaliers puissent être en position de surplomb. Les montures sont habituées dès leur plus jeune âge à travailler en groupe et à ne pas s’enfuir devant les situations de danger.
Les maréchaux-ferrants du Quartier Carnot
Vingt maréchaux-ferrants s’occupent de protéger les sabots des chevaux de la Garde Républicaine. Ils accomplissent notamment cette tâche au Quartier Carnot, situé à deux pas du château de Vincennes. Les fers doivent être renouvelés tous les mois et demi. Au total, ce sont plus de 8 000 fers qui sont forgés chaque année grâce à la méthode des Trois marteaux. Trois personnes frappent en rythme avec trois marteaux sur barre de métal, afin de lui faire prendre la bonne forme. La méthode pour fixer le fer au sabot du cheval est dite « à la Française » : le cavalier tient le pied de son cheval pour que le maréchal ferrant soit plus libre de ses mouvements.
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