Comment la sainte patronne de Paris protégea la capitale de l’envahisseur Attila au Vème siècle…

Le 3 janvier de chaque année, après un jour de l’an à récupérer la fête de la veille et un 2 janvier un peu morose, on fête la première sainte du calendrier grégorien en France : la Sainte Geneviève. Connaissez-vous l’histoire et la vie de cette femme considérée comme la sainte patronne de Paris ?

Une sainte aux pouvoirs mystiques

Née à Nanterre vers 420 et morte vers 502 (ou 512) à Paris, nous n’avons que très peu d’informations sur sa vie : elle est seulement narrée dans la Vita de Geneviève, un texte anonyme datant du début du VIe siècle. Remarquée par saint Germain d’Auxerre et saint Loup de Troyes, elle mène une vie pieuse et religieuse dès ses seize ans. Ce n’est qu’en 440, à la mort de ses parents, qu’elle s’installe à Paris, sur l‘île de la Cité.

Le contexte historique aide à la compréhension de sa canonisation. En effet, dès 451, la Gaule est le théâtre de combats : Attila, roi des Huns, envahit les terres avec une armée composée de Burgondes, d’Alamans, de Francs et d’autres peuples germaniques. Il prend ainsi possession d’une grande partie des terres à l’est de Paris et, se rapprochant vers la ville, ses habitants prennent peur et commencent à fuir. C’est alors qu’intervient cette jeune femme âgée de 28 ans, dont la parole est restée célèbre :

Gens de Paris, mes amis, mes frères, on vous trompe, vos prétendus défenseurs qui courent aux armes ne vous effraient que pour mieux vous rançonner ; Attila s’avance, il est vrai, mais il n’attaquera pas votre ville, c’est au nom de Dieu que je vous en donne l’assurance.

Et, contre toute attente, Attila n’est jamais venu à Paris. C’est le premier miracle de cette sainte en devenir.

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Une femme vénérée

Ainsi, Geneviève s’impose comme une femme d’affaires qui possède des terres et aide les Parisiens en difficulté. Propriétaire de riches terres dont elle a fait profiter les plus pauvres, et femme politique avisée proche de Clovis, de sa femme Clotilde, et de son père Childéric. Ce dernier décidant d’un autre siège de Paris, il ferme les portes de la ville et bloque les arrivées de vivres dans la capitale. Après avoir ramené de la nourriture au peuple de la ville par bateau, elle rejoint Childéric en dehors de Paris et lui arrache la libération des prisonniers. Le deuxième et le troisième miracles sont là.

Canonisée en 1962 par le pape Jean XXIII, elle est, pour les catholiques, une femme de foi et de courage qui a marqué l’histoire de Paris. Aujourd’hui, Sainte-Geneviève est vénérée dans la capitale, considérée comme la sainte-patronne protectrice de la ville. Plusieurs statues lui sont ainsi consacrées dans la capitale, comme celle du pont de Tournelle ou encore un autre dans le jardin du Luxembourg. Le quartier du Panthéon, en hauteur, est aussi surnommé la montagne Sainte-Geneviève, tout comme une rue y menant. Et, juste en face, une immense et magnifique bibliothèque porte son nom, laissant de joyeux souvenirs aux étudiants et étudiantes des universités voisines…

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Photo à la Une : La statue de Sainte-Geneviève © Adobe Stock