Tout à l’est de la capitale, le petit village de Charonne fut pendant longtemps un village paisible, peuplé seulement de maraîchers de paysans. Intégré à la ville de Paris en 1860, Charonne a toutefois gardé certaines traces d’une ancienne vie rurale, en témoigne sa délicieuse église du XIIe siècle. En bordure de cette petite paroisse de campagne, son cimetière nous invite, en particulier, à renouer avec l’esprit bucolique et tranquille de l’ancien village…
L’un des derniers cimetières paroissiaux de Paris
Il y a quelques années, la petite église Saint-Germain de Charonne faillit être démolie, à cause de la vétusté de ses fondations. Grâce aux efforts des passionnés et des restaurateurs, la municipalité assuma la charge des travaux de rénovation et permis de sauvegarder ce joyau du patrimoine religieux, à l’aspect unique en son genre. L’église est à nouveau visitable depuis peu, et ce pour notre plus grand plaisir !
Après avoir goûté au précieux silence de l’intérieur de l’église de Charonne, le flâneur peut poursuivre sa promenade bucolique en longeant très floral jardin du presbytère (résidence du curé), constitué d’arbres fruitiers et de légumes, pour arriver enfin au cimetière. Bien loin des dimensions de son voisin le Père Lachaise, le cimetière de Charonne nous offre une immersion reposante dans un cadre verdoyant et propice au recueillement. Le cimetière est ainsi l’un des rares espaces clos (un peu moins de deux hectares) accessible aux Parisiens, dans lequel la tranquillité est aussi palpable.
Daté du moyen âge, le cimetière de Charonne nous renseigne également sur les mœurs de nos ancêtres. La tradition médiévale voulait en effet que les cimetières soient des lieux proches des vivants et du centre-ville, car les morts avaient alors une fonction d’intercesseur auprès de Dieu. C’est ainsi que le cimetière de Charonne fut installé en plein cœur du village et à proximité de la paroisse du village. Une position géographique qui permettait aux habitants de sentir la présence et l’âme de leurs proches ; une tradition touchante qui a donc traversé les âges.
Le cimetière de Charonne fut encore utilisé au XXe siècle et y sont enterrés certaines personnalités connues de l’histoire de France : en premier lieu le sulfureux écrivain antisémite Robert Brasillach. Les deux fils de Malraux y ont également une sépulture. Moins connu, mais à l’origine très ancienne, on peut également rencontrer la tombe de François Bègue, dit le père Magloire, peintre en bâtiment sous la révolution qui avait prétendu être secrétaire de Robespierre.
Cimetière de Charonne. 119, rue de Bagnolet, Paris 20
Métro : Porte de Bagnolet (ligne 3).
Horaires d’ouverture : 8h-18h.
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Crédit photo de Une : Flickr @Groume