Il faut bien souvent penser à lever la tête et à être attentif aux moindres détails pour remarquer les statues qui ornent les immeubles parisiens. Posées dans des niches, au sommet du bâtiment, au dessus des portes d’entrée ou autour des fenêtres, elles décorent pourtant de nombreuses façades de la capitale, tout en se fondant discrètement dans le décor. Zoom sur les plus remarquables d’entre elles.
3 TYPES PRINCIPAUX DE STATUES
Si les statues d’immeubles parisiens sont aussi nombreuses que variées, on en dénombre trois principales catégories : les cariatides, les atlantes et les angelots. Malgré les apparences, les distinguer est un jeu d’enfant. Les cariatides désignent les statues de femmes, le plus souvent vêtues de longues tuniques et les atlantes en sont leurs versions masculines. On peut les trouver en pied, c’est à dire représentées de la tête aux pieds ou le bas du corps comme enserré dans une gaine. Parfois même, on ne voit que leurs visages. Quant aux angelots, ils sont ces fameux petits anges représentés nus et dodus, également appelés chérubins. À noter cependant que certaines statues d’immeubles parisiens, plus contemporaines, exotiques ou insolites, sont elles inclassables !
LES STATUES LES PLUS REMARQUABLES
Les atlantes de la rue de Crimée
Deux atlantes aux muscles saillants semblant travailler sur le balcon du troisième étage, c’est ce que nous donne à voir la façade de l’immeuble qui fait la jonction entre la rue de Crimée et la rue Meynadier. L’un des hommes manie le burin, tandis que l’autre semble appliquer du ciment avec une truelle, deux positions peu ordinaires pour de pareilles statues d’ornement.
97 bis rue de crimée, 75019
Les atlantes de la rue Saint-Roch
Figurant parmi les plus beaux atlantes de Paris, ceux de l’immeuble de la rue saint-Roch représentent un homme d’âge mûr et un plus jeune aux torses virils. Ils ornent la façade de la Société des cuisiniers de France dont le bâtiment a été construit en 1917 par l’architecte Bruno Pellissier.
45 rue saint-Roch, 75001
L’atlante et la cariatide de la rue de Grenelle
Rue de Grenelle, c’est un duo de cariatide et d’atlante que l’on admire sous le balcon du 2ème étage du numéro 148. On observe que la femme, d’allure juvénile, tourne son regard vers l’extérieur, tandis que l’homme semble lui concentré sur l’intérieur, le visage presque collé au mur !
148 rue de Grenelle, 75007
Les têtes égyptiennes du Passage du Caire
Bel exemple de statues « inclassables » car plus exotiques que les autres, les incongrus visages égyptiens de l’immeuble du passage du Caire ne peuvent qu’attirer notre attention ! Ils rendent hommage à la campagne de Napoléon en Égypte. Tout l’immeuble est d’ailleurs un pastiche mêlant influence néogothique et égyptomanie.
Passage du Caire, 75001
La tête de femme de l’immeuble Lavirotte
L’immeuble du 29 avenue Rapp est connu pour être l’une des Å“uvres de l’architecte Lavirotte en association avec le sculpteur Alexandre Bigot. Toute la façade est décorée, mais l’on retient principalement la porte d’entrée surmontée de deux petits personnages, ainsi que d’une tête de femme coiffée d’un chignon, représentant madame Lavirotte.
29 avenue Rapp, 75007
Les cariatides de la rue d’Abbeville
Au 16 rue d’Abbeville dans le 10ème arrondissement, on se retrouve face à deux magnifiques cariatides en pied parfaitement conservées. Ces deux représentations de jeunes filles se situent à l’angle de la rue du Faubourg-Poissonnière, sur un immeuble construit en 1899 par l’architecte Georges Massa. Très gracieuses avec leurs légers drapés, elles surmontent la fenêtre donnant sur la salle de réception du premier étage.
La cariatide de la rue de Turbigo
Haute de 3 étages, la cariatide de la rue de Turbigo est la plus intrigante de Paris : nul ne sait ce que cette immense statue drapée à l’antique fait là  ! On peut juste observer qu’elle tient dans sa main gauche de la myrrhe et dans sa main droite une petite bourse, qui feraient d’elle un symbole de la charité. C’est Auguste Emile Delange, qui en proposa le dessin en 1851 au concours des Beaux-Arts.
57 rue de Turbigo, 75003
Les atlantes de l’avenue Dausmenil
C’est vers le sommet de ce bel immeuble qui s’étale entre les rues Daumesnil et de Rambouillet qu’il faut lever les yeux pour apercevoir une dizaine de statues d’atlantes très surprenantes. Leurs corps sont représentés de profil, comme enjambant la corniche du dernier étage, et leurs torses sont percés de trous en forme de triangles. Il s’agit en réalité de la copie d’une Å“uvre de Michel-Ange, L’esclave mourant, que l’on peut admirer au Louvre.
76 avenue Daumesnil, 75012