Johnny Hallyday aura laissé son empreinte sur la chanson française, c’est incontestable. Revenons ensemble sur les lieux parisiens qui ont compté dans la vie du plus célèbre des rockeurs français.
Le 23 rue Clauzel
C’est dans cet atelier de peinture que le futur Johnny Hallyday a failli naître. Ses parents habitaient ce logement d’artiste très lumineux en 1943. Tandis qu’Huguette Clerc, sa mère, est sur le point d’accoucher, l’ambulance arrive assez vite pour transporter la future maman à l’hôpital. Aujourd’hui l’atelier est devenu un restaurant.
La clinique Marie-Louise
C’est donc le 15 juin 1943, peu de temps après l’arrivée de sa mère à la clinique Villa Marie-Louise, dans le 9e arrondissement, que Jean-Philippe Clerc nait. Pas encore Jean-Philippe Smet ni Johnny Hallyday, le nourrisson voit le jour à 13 heures et pèse 3,5 kg. Le nom Clerc lui vient de sa mère Hugette Clerc, Léon Smet, son père, ne l’ayant pas encore reconnu.
L’Église de la Sainte-Trinité
Johnny est devenu officiellement catholique dans la petite église de la Sainte-Trinité le 10 septembre 1944. Pour la petite anecdote, ses parents se seraient mariés trois jours plus tôt, ce qui aurait permis à son père Léon de le reconnaître et de lui transmettre le nom de famille des Smet. Jean-Philippe a un an.
13 Rue de la Tour des Dames
La même année, la future icône est confiée à Hélène Mar, sa tante paternelle. Cette ancienne vedette du cinéma muet vit au sein d’un appartement de deux pièces avec son mari, ses filles et, donc, le petit Jean-Phillipe. Les conditions de vie sont difficiles, comme pour beaucoup de Parisiens à l’époque. La famille ne dispose pas de douche et ils sont obligés de se rendre aux douches municipales rue des Martyrs. La future star est proche de sa tante qu’il accompagne au marché tous les matins. Johnny Hallyday déclarera, plus tard, qu’il la vénérait et qu’en parler lui procurait toujours « une grande émotion ».
Le jardin des Tuileries
C’est un des endroits préférés de Johnny enfant. Il y va souvent le dimanche afin d’y faire flotter sa maquette de bateau dans le bassin des Tuileries. En grandissant, c’est également ici qu’il retrouve, nombre de fois, ses amis musiciens.
Le barbier du chanteur
Ce salon officie depuis 1935 et pourtant il n’a jamais désempli. Alain, surnommé « le barbier des stars », ne s’occupe pas que des célébrités, tout le monde peut venir se faire couper et entretenir la barbe. Le maître-barbier, situé au n°8 de la rue Saint-Claude dans le IIIe, a l’honneur de s’occuper du fameux bouc de Johnny. Il y a même un rasoir de collection crée spécialement pour le chanteur exposé dans le salon.
Premier revers à l’Orée du bois
1958. La cousine de Johnny, Desta, et son petit ami de l’époque jouent un spectacle à  l’Orée du Bois, célèbre restaurant parisien aujourd’hui disparu. Le jeune rockeur a seulement 15 ans, mais n’a déjà pas froid aux yeux : il profite de l’occasion pour s’essayer une première fois à la scène. Le public n’apprécie pas ce nouveau style de musique, Johnny se fait huer et sera renvoyé dès le deuxième soir. Le restaurant, situé autrefois à l’entrée du Bois de Boulogne, a fermé définitivement en 2001 suite à un incendie.
La boutique préférée du chanteur quand il est jeune
C’est au Carreau du Temple dans le IIIe arrondissement que le rockeur se fournit en cuir. À la fin des années 1950, Johnny peaufine son style yéyé, dont il deviendra l’une des figures dans les années 1960. Dans cette friperie, on trouve, entre autres, des jeans, des vestes en cuir et même des bandanas… Tout ce qu’il faut pour ressortir avec la panoplie du parfait yéyé. Et en plus, tout est d’occasion ! Parfait pour les petits budgets. Sauvé de la démolition et classé monument historique, le lieu accueille aujourd’hui des événements culturels.
Le Golf-Drouot
En 1958, le guitariste commence à fréquenter le Golf Drouot avec ses amis, qui ne sont autres que Jacques Dutronc et Eddy Mitchell. Pour un franc, il est possible de franchir les portes de cette adresse mythique, la première discothèque rock de Paris. Aujourd’hui, cette institution a été remplacée par un McDonald…
Le Cinéma Marcadet Palace
Pas encore idole des jeunes, le jeune Johnny Hallyday est sélectionné pour enregistrer l’émission « Paris-Cocktail », le 30 décembre 1959 au Cinéma Marcadet Palace. Cette date est importante dans la carrière de Johnny, car il s’agit de sa toute première télévision ! C’est également ici qu’il rencontre le duo de paroliers Jil et Jan. Ces derniers, enthousiasmés par la prestation du chanteur, vont donner un coup de boost à sa carrière. Ils le présentent à la maison de disques Vogue. Johnny Hallyday signe alors son premier contrat le 16 janvier 1960. Le chanteur souhaitait s’appeler « Halliday » et non « Hallyday », mais lorsque sort son premier 45 tours, l’imprimeur se trompe sur la pochette et met un « y » à la place du « i ». L’artiste juge inutile de rectifier l’erreur et adopte finalement cette orthographe. Le cinéma Marcadet Palace a depuis été détruit et remplacé par une superette.
Les premières parties à l’Alhambra
À partir du 20 septembre 1960, Johnny fait la première partie de Raymond Devos pendant 3 semaines à l’Alhambra. Le chanteur casse les codes, se roule par terre et déborde d’énergie sur scène. Adulé par les jeunes, c’est le choc avec l’ancienne génération. En effet, la partie la plus âgée du public le hue. Raymond Davos prend même sa défense, menaçant de s’en aller, lui aussi, si Johnny est congédié par les représentants de la salle. L’Alhambra est détruite en 1967 et reconstruite 300 mètre plus loin, 21 rue Yves-Toudic. À l’emplacement d’origine, on trouve aujourd’hui un Pôle Emploi.
Place de la Nation
Le 22 juin 1963, pas moins de 200 000 Parisiens se pressent place de la Nation pour le premier anniversaire de « Salut les copains ».  Une des têtes d’affiche de ce concert est Johnny Hallyday. La place est noire de monde. Des gens se pressent même sur les toits pour tenter de profiter de ce concert. Après cette soirée, le showman sera à tout jamais couronné idole yéyé. Pour preuve, l’événement fait les gros titres dans la presse le lendemain. Le Monde déclare alors « le temps des yéyés ».
Le 108 rue Saint-Lazare
Le Snack-Spot Bar est le QG du jeune Jean-Philipe Smet et de ses amis en 1958. La bande joue au billard et écoute les disques du jukebox présent sur place. En 1984, Johnny revient exactement au même endroit pour les besoins du film « Détective » de Jean Luc Godard. Il ne s’agit déjà plus d’un bar, mais d’un hôtel de luxe.
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