fbpx

Restauration du cinéma La Pagode : polémique après la destruction d'un mur historique et classé de 1896

Par Cyrielle

Racheté en 2017 par le cinéphile américain Charles Cohen, le cinéma historique La Pagode, institution du 7e art nichée au coeur du 7e arrondissement, subit actuellement d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement. Ouvert à la fin du XIXe siècle et uniquement composé de deux salles, le cinéma d’art et d’essai est sur le point d’accueillir deux salles supplémentaires. Un chantier bienvenu mais qui a causé plusieurs dommages, à savoir l’abattage d’arbres centenaires, et plus récemment, la destruction de l’un de ses murs classés aux monuments historiques. Une situation inacceptable pour les défenseurs du patrimoine.

Un cinéma historique

Construit en 1896 par l’architecte Alexandre Marcel, le Cinéma La Pagode est l’un des lieux les plus insolites et historiques de Paris : sa façade, ses toitures et sa grande salle sont classés aux monuments historiques, de même que son sublime jardin japonais entourant la demeure. Fermé depuis 2015, en raison de la vétusté des lieux, le cinéma devrait rouvrir à l’automne 2022, après quelques travaux d’agrandissement et de rénovation. Moins bonne nouvelle cependant, le chantier ne cesse de soulever des polémiques.

Alors qu’en mai 2020, trois arbres légendaires de l’endroit avaient été abattus, c’est aujourd’hui l’abattage d’un mur de l’ancien jardin, classé aux monuments historiques et datant de 1896, qui pose question. Effectivement, la démolition d’une partie du mur d’enceinte malgré son classement a de quoi faire bondir le défenseurs du patrimoine qui ont saisi la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), seule compétente à autoriser une telle démolition, afin d’en savoir plus. D’autant plus que, dans le projet de restauration initial, le mur était censé être conservé !

Un chantier qui fait polémique

Autre polémique : selon Julien Lacaze, le président de l’association “Sites & Monuments”, le chantier n’est pas conforme à ce qui doit être fait dans le cadre d’une rénovation d’un monument historique. “On est en train d’en faire un gros cinéma, de vouloir rajouter deux salles supplémentaires. Ce qui est terrible c’est qu’on a dû sacrifier ces jardins (…) on ne pourra plus planter d’arbres ici alors qu’on avait des arbres centenaires, un hêtre pleureur extraordinaire“, se désole-t-il au micro de BFM TV. En effet, comme deux nouvelles salles seront construites en souterrain, le jardin sera sur une dalle, ce qui ne permet pas la plantation d’arbres. De notre côté, on espère que le lieu ne sera pas trop défiguré à sa réouverture…

À lire également : Gaudi sera à l’honneur dans une grande expo au musée d’Orsay en 2022