La Côte d’Azur foisonne de ces vieilles villes colorées et autres petits villages avec vue sur mer qui offrent une atmosphère paisible et quelque peu hors du temps. Nous vous emmenons aujourd’hui dans la partie historique de l’une de ces villes de Méditerranée. Un village dans la ville, perché sur sa colline où domine un superbe château, qui attira tant d’artistes qu’il fut autrefois surnommé le “Montmartre de la Côte d’Azur” ! Et son charme est toujours parfaitement d’actualité…
Un village classé au cœur de la Provence
650 habitants vivent dans cette vieille cité des Alpes maritimes située entre Nice et Cannes, non loin de Saint-Paul-de-Vence, et classée site historique en 1948. La vie s’y déroule plus paisiblement, au milieu des vieilles pierres entre lesquelles serpentent des ruelles étroites et pentues ponctuées de passages voûtés, d’escaliers fleuris et de vieilles maisons aux façades colorées.
Cette ancienne place forte perchée à 91 mètres d’altitude, se situe au cœur de la Provence. Dès 1388, le Var, fleuve tout proche, devient la frontière naturelle entre le Comté de Provence et le pays niçois, c’est-à-dire entre le Royaume de France et les États de la Maison de Savoie (actuelle Italie). Ce qui fait également de ce bourg, situé sur la seule route reliant ces deux zones, un bourg frontière. Une situation qui lui valut d’être maintes fois attaquée et pillée au cours des grandes guerres qui ont frappé l’Europe à partir du XVIe siècle.
La naissance du “Montmartre de la Côte d’Azur”
Vers 1620, la situation est bien plus radieuse tandis que Jean-Henri Grimaldi fait transformer le château-fort bâti en 1309 par Rainier Ier Grimaldi en fastueuse résidence seigneuriale. Ce qui n’empêchera malheureusement pas les guerres et invasions qui reprendront de plus belle sous les règnes de Louis XIV et Louis XV. En 1789, la famille Garimaldi est chassée de la ville et le château laissé à l’abandon. Il est racheté et restauré par un particulier en 1875, puis acheté par la municipalité en 1939 et classé Monument Historique en 1948.
Si, à la Révolution Française, la ville compte moins de 1400 habitants, essentiellement des paysans vivant de la culture de la vigne, de l’olivier, du chanvre, des agrumes et primeurs, c’est une population un peu plus nombreuse et d’un autre genre qui vient s’y installer à partir du début du XXe siècle. En effet, en 1903, conquis par le climat, le paysage et la lumière, le célèbre peintre impressionniste Renoir déposa ses pinceaux, jusqu’à sa mort en 1919, au Domaine des Collettes, aujourd’hui Musée Renoir.
La ville compte alors pas moins de 3000 habitants et attire, jusque dans les années 60, de nombreux autres artistes en tous genres qui s’installent ou séjournent en majorité dans le bourg médiéval qu’on surnomme alors le “Montmartre de la Côte d’Azur”. Parmi les personnalités les plus célèbres, outre Pierre Auguste Renoir, on peut citer Joséphine Baker, le peintre expressionniste Chaim Soutine, l’artiste plasticien Yves Klein, père du plus beau bleu du monde, l’écrivain belge Georges Simenon, la chanteuse Suzy Solidor, le chanteur-compositeur aux multiples talents Mouloudji, ou encore Brigitte Bardot…
Le Haut-de-Cagnes, une escapade pittoresque
On se promène aujourd’hui dans le bourg de Haut-de-Cagnes pour flâner dans ses ruelles pavées de galets et sur les terrasses ensoleillées de ses restaurants, pour admirer ses vieilles pierres, ses maisons fleuries, ses fontaines, ses boutiques et ses galeries d’art, tout en s’imprégnant de son âme bohème baignée d’art et d’histoire sur un fond de ciel souvent bleu. Pour profiter aussi des merveilleux panoramas qu’il dévoile sur la ville de Cagnes-sur-Mer, sur la Méditerranée et sur le Massif du Mercantour depuis son château Grimaldi.
C’est aussi l’occasion aussi de découvrir son patrimoine religieux. On trouve en effet l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, restaurée et agrandie aux XVIe et XVIIIe siècles, dont l’accès se fait par la tribune à l’étage, et qui abrite, dans sa petite nef, les tombeaux des Grimaldi. Mais aussi la Chapelle Notre Dame de Protection, construite au XIVe siècle, et dont les fresques colorées ornant l’abside depuis 1530 furent découvertes par hasard, en 1936, tandis qu’elles avaient été recouvertes d’enduit ! Une découverte inédite qui valut à l’édifice d’être classé Monument Historique en 1939. Vous l’aurez compris, le Haut-de-Cagnes, vieille ville de Cagnes-sur-mer, est l’un de ces villages dont on peut facilement tomber amoureux. On vous aura prévenus !
Pour préparer votre visite du château-musée Grimaldi, c’est par ici !
(Actuellement fermé pour travaux, le musée rouvrira ses portes le 21 février 2024)
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Photo en Une : Ruelle du Haut-de-Cagnes – Montmartre de la Côte d’Azur © AdobeStock_dbrnjhrj
Mélina Hoffmann