Ce sublime village, parmi les Plus Beaux Villages de France, dispose d'un panorama époustouflant !

Et si nous allions prendre un peu d’altitude ? On vous parle souvent de ces superbes villages médiévaux perchés sur un éperon rocheux et dominés par d’imposants châteaux, témoins d’un riche patrimoine historique. Mais on va prendre un peu plus de hauteur encore, cette fois, en vous faisant découvrir la plus haute commune d’Europe, qui est aussi l’un des Plus Beaux Villages de France ! Quant à son nom, elle le doit à une terrifiante légende…

Un village pittoresque niché au milieu des alpages

Direction le Parc Naturel Régional du Queyras, dans les Hautes-Alpes ! Ça commence bien… Préparez-vous à un air pur, des panoramas époustouflants, et environ 300 jours de soleil par an ! En d’autres termes : du dépaysement ! En se promenant dans ses ruelles étroites, on retrouve plusieurs éléments caractéristiques des villages de montagne. Ses six Croix de Mission, sa vingtaine de cadrans solaires de la Renaissance, dont l’un, réalisé en 1840 sur une maison par le peintre Zarbula, est inscrit aux monuments historiques depuis 1996, tout comme son église paroissiale  Mais aussi son organisation en quartiers, dont chacun possédait sa fontaine, son four à pain, et parfois une fruitière.

On peut aujourd’hui encore observer trois de ces fours à pain, toujours utilisés de manière traditionnelle, bien que la farine ne soit plus produite sur place depuis les inondations de 1957 qui ont eu raison du moulin du village, ainsi que les quatre fontaines au style très particulier.

En effet, elles sont non seulement construites en bois de mélèze, mais elles comportent également deux parties : l’une, ronde, dans laquelle les animaux venaient boire et les habitants s’approvisionner en eau pour leurs besoins domestiques, et l’autre, rectangulaire, destinée à laver le linge.

L’un des Plus Beaux Villages de France au charme d’antan

L’architecture unique en Europe des maisons du village, qui servaient à la fois d’habitation, d’écurie et de grange pour stocker les récoltes, témoigne d’un mode de vie adapté à la vie en haute altitude. Ainsi, dans la partie inférieure de la maison, construite en murs de pierres épais, hommes et animaux cohabitaient durant l’hiver, profitant de la chaleur des uns et des autres, tandis que les étages et les balcons bâtis en troncs de mélèzes empilés, partie appelée fuste, accueillaient les récoltes de foin et de seigle qui pouvaient, de cette façon, plus facilement sécher. Autrefois construite en retrait de cet espace, puis intégrée dans la façade à partir du XXème siècle, une aile en pierre aux murs épais et aux fenêtres étroites, appelée caset, abritait une cuisine et une ou deux chambres, principalement occupées l’été.

On peut d’ailleurs visiter La Vieille Maison Traditionnelle, habitée jusqu’en 1976, dans laquelle tout est resté en l’état, ainsi que le Musée Le Soum, qui se trouve dans la plus ancienne maison du village datant de 1641, et qui témoigne de la vie paysanne du XIXème au XXème siècle. En effet, si le site fut d’abord connu et exploité pour ses mines de cuivre, ce sont l’élevage, l’agriculture et l’artisanat qui se sont ensuite rapidement imposés. On y trouve d’ailleurs toujours des sculpteurs sur bois ainsi qu’un coutelier.

Un record à l’échelle de l’Europe

Classée parmi les Plus Beaux Villages de France, la commune a pourtant été soumise à l’épreuve du feu à plusieurs reprises. En réaction aux terribles incendies qui ont frappé le village en 1526, des espaces coupe-feu, c’est-à-dire non construits, entre les quartiers ont d’ailleurs été créés par les habitants pour éviter la propagation du feu à l’avenir. En 1874, le village fit l’acquisition d’une pompe à incendie qui fonctionna jusqu’en 1967 et que l’on peut toujours voir près de la mairie, et dès 1870, ce n’est plus en rondins de mélèze mais en pierre que sont reconstruites les maisons.

Mais si, avec à peine plus de 250 habitants, ce village fait parler de lui, c’est aussi grâce à un record qui a de quoi donner le vertige ! En effet, « Le village où les coqs picorent les étoiles » culmine à 2042 mètres d’altitude et s’impose ainsi comme la plus haute commune d’Europe ! En effet, si d’autres villages s’élèvent bien plus haut, comme Chamonix, en haute-Savoie, dont l’altitude est de 4 810 mètres, leur centre se situe toujours bien plus bas tandis qu’ici, l’école, la mairie et l’église paroissiale, se trouvent toujours au cœur du village. Créé en 1974, son Observatoire du Pic de Châteaurenard, qui ravira les passionnés d’astronomie, nous fait même grimper encore plus haut puisqu’il se trouve perché à 2 936 mètres !

Saint-Véran et la légende du dragon !

Et si la commune la plus haute d’Europe s’appelait autrefois Sainte-Marie-Madeleine, elle doit son nom actuel à une légende… monstrueuse qui remonterait au XIème siècle ! On parle d’un dragon féroce et gigantesque, un couloubre ailé plus précisément, qui terrorisait et égorgeait les hommes et les animaux dans toute la vallée du Vaucluse.

À la demande de la population, Saint-Véran, alors évêque de Cavaillon, entreprit de libérer les campagnes des environs de la bête féroce. Il se rendit jusqu’à sa caverne muni d’une croix, lui ordonna de se montrer, ce qu’elle fit, l’enchaîna, et la traîna jusqu’au sommet du mont Lubéron. Il accorda de lui laisser la vie sauve à condition qu’elle quitte la région et ne fasse plus jamais de mal à quiconque. Des variantes racontent une histoire d’empoisonnement…

Toujours est-il qu’en disparaissant à travers les airs, le dragon laissa couler quelques gouttes de sang qui expliqueraient l’existence, en Isère, Rhône et Saône-et-Loire, de six communes portant le nom de Saint-Véran ou Saint-Vérand ! Mais, pas d’inquiétude, plus aucun cracheur de flammes ne hante les lieux, et le charmant village de Saint-Véran, dans les Hautes-Alpes, est une destination paisible et idéale à découvrir à l’approche de l’hiver !

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Image en Une : Village de Saint-Véran couv © Christophe Cappelli / Adobe stock

Mélina Hoffmann