Ah, la Bretagne… sa côte sauvage, ses stations balnéaires qui s’avancent dans l’Océan Atlantique, sa côte de granit rose et autres paysages grandioses comme cette crique sauvage paradisiaque, ou ce site sublime classé monument historique… L’évocation de cette région de l’Ouest de la France fait toujours un peu rêver… Et ça n’est pas prêt de s’arrêter car nous avons quelques villes et villages au charme fou à vous faire découvrir, comme celle-ci, connue pour les nombreux peintres qui y ont séjourné, dont l’un d’eux mondialement célèbre.
La cité des peintres
C’est ainsi que l’on surnomme cette commune rurale du sud du Finistère, non loin de Concarneau. Elle est le dernier leu de passage du la rivière l’Aven, avant que celle-ci ne se jette dans l’océan. Ce qui vaut à la ville quelques paysages bucoliques et enchanteurs. D’autant que de nombreux moulins à eau, dispersés sur ses berges et ilots, animèrent pendant longtemps le quotidien des lavandières.
C’est à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, grâce au développement du réseau ferré, que la petite ville commence à s’ouvrir sur l’extérieur et à être représentée par des artistes. Henri Bacon, un jeune peinte américain, en parlera même en ces termes : « C’est le plus joli village de France que j’avais vu jusqu’à présent, avec son pont étrange au-dessus d’une rivière rapide, qui fait tourner plusieurs roues à eau pittoresques et s’en va vers la mer, à peu de distance. »
Dès lors, de nombreux peintres de diverses nationalités viennent s’approprier le charme de ce village bordé par l’océan, et s’inspirer de ses paysages de campagne, de son port lumineux devenu port de plaisance, et de son Bois d’Amour, en plein cÅ“ur de la forêt. D’autant que le coût de la vie y est faible, ce qui est un argument de poids. Les artistes y sont alors de plus en plus nombreux. Pont-Aven s’adapte, les ateliers et boutiques de matériel de peinture fleurissent.
Photo de une – Pont-Aven AdobeStock © Pictures news
Quand soudain, Paul Gauguin…
C’est en été 1886 qu’un peintre français aujourd’hui mondialement célèbre vient découvrir ce cadre paisible et inspirant et y crée sa célèbre école de peinture : École de Pont-Aven. Paul Gauguin, précurseur de l’art moderne, y enseignera aux côtés d’Émile Bernard, Paul Sérusier, Henry Moret et bien d’autres, et y peindra ses plus célèbres toiles. Il peint les paysages, les hommes et leurs traditions, le sacré aussi, dans un style primitif et symbolique où s’expriment les formes et les couleurs vives. Ce qui lui vaut de devenir l’inspirateur et l’icône du mouvement nabi, un mouvement artistique postimpressionniste indépendant du 19ème siècle, qui regroupait de jeunes peintres en quête d’un style nouveau, s’éloignant du style académique.
Paul Gauguin séjourne à plusieurs reprises dans “la pension Gloanec“, située sur une place qui porte aujourd’hui son nom, et effectue son dernier séjour en 1894 à l’hôtel Gloanec avant de quitter définitivement la France pour Tahiti puis les îles Marquises, en quête d’exotisme. On peut également admirer le buste de Gauguin, sculpté par Émile Vaillant, sur la fontaine de la place de l’Hôtel de Ville.
Différentes époques ont ainsi vu venir des vagues d’artistes à Pont-Aven. Même le cinéma immortalisa la ville dans le film de 1975, Les Galettes de Pont-Aven, avec Jean-Pierre Marielle ! Le Musée de Pont-Aven permet de marcher sur les traces de ces artistes à travers ses 4 500 Å“uvres et documents d’archives, dont 432 peintures des XIXe et XXe siècles parmi lesquelles quelques Å“uvres originales de Gauguin, et ses deux expositions temporaires annuelles. Une soixantaine de galeries parsèment également cette commune d’à peine 2800 habitants. La cité des peintres est donc loin d’avoir donné son dernier coup de pinceau…
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Mélina Hoffmann