fbpx

Que cachent ces vieilles boutiques aux spécialités étonnantes ?

Au Renard Blanc
Par Cyrielle

Il fut un temps où les centres commerciaux et les boutiques généralistes n’existaient pas et chaque échoppe possédait sa spécialité. Les rues de Paris comptaient alors des marchands de parapluies, des boutiques de chapeaux, des herboristeries, des vendeurs d’accordéon. Bref, il en fallait pour tout le monde. Si la plupart de ces boutiques ont disparu, certaines existent toujours et ont conservé leur étonnante spécialité, devenant, le temps passant, de véritables curiosités. Tour d’horizon.

Au Renard Blanc, dératiseur et destructeur de nuisibles

La boutique fondée par Étienne Aurouze en 1872 est l’une des plus insolites de Paris, mais aussi l’une des plus connues grâce à sa devanture qui interpelle. Cette dernière se compose d’une enseigne verte surmontée d’un très explicite “destruction des animaux nuisibles” et de rats empaillés et pendus en vitrine depuis leur capture aux Halles de Baltard en 1925. Néanmoins, il ne faudrait pas résumer le “Renard Blanc” à sa devanture uniquement, car la boutique est aussi l’une des plus réputées de la capitale dans son domaine (sans doute peu concurrentiel, mais soit). Son fondateur est d’ailleurs considéré comme l’inventeur de la tapette à souris !

Pancarte de la vitrine Au Renard Blanc
© capartennews

Au Renard Blanc – 8 rue des Halles, 75001
Métro : Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11, 14, RER A, B et D)
Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 18h, le samedi de 14h à 18h

À l’Oriental, fabricant de pipes en tous genres

Cette maison “créée en 1818”, comme nous l’indique fièrement l’un des écriteaux collés sur la vitrine, se positionne depuis bientôt 200 ans comme le paradis des fumeurs de pipe à Paris. Les quelques mètres carrés de cette boutique exiguë des galeries du Palais-Royal sont un empilement de pipes en tous genres. En bruyère ou en ivoire, basiques ou de luxes, Françaises ou venues des quatre coins du monde, des milliers de pipes se côtoient dans un bazar poussiéreux. Les curieux y découvriront quelques unes des (nombreuses) pipes ayant appartenu à Georges Brassens, les collectionneurs y trouveront une perle rare sculptée à la main il y a plusieurs décennies et les fumeurs y dénicheront une pipe de qualité pour un prix décent. Dans tous les cas, on ne regrette jamais d’entrer dans cette improbable boutique !

A l'Oriental
©Wassila Djellouli/Pariszigzag

À l’Oriental – 19/21 Galerie de Chartres – Palais-Royal, 75001
Métro : Palais-Royal – Musée du Louvre (lignes 1 et 7)

La Maison de la Mouche, spécialiste de la pêche à la mouche

Créée en 1934, la Maison de la Mouche Dubos est la seule boutique de Paris entièrement spécialisée dans le domaine de la pêche à la mouche. Derrière une devanture somme toute assez banale se cache tout l’attirail du parfait pêcheur : cannes, moulins, mouches, éléments de montage, vêtements, accessoires de conservation… Et puis, que l’on soit débutant ou averti, on y trouve toujours de bons conseils de la part des passionnés qui gèrent cette boutique installée sur l’Île Saint-Louis depuis plus de 80 ans.

La Maison de la Mouche
© Le Tourne-à-gauche

La Maison de la Mouche – 1 boulevard Henri IV, 75004
Métro : Sully-Morland (ligne 7)
Du mardi au samedi de 10h à 19h30

La boutique Duvelleroy, experte dans l’art de l’éventail

Depuis 190 ans, cette petite échoppe du 7e arrondissement perpétue la tradition et le savoir-faire artisanal de Jean-Pierre Duvelleroy, l’éventailliste qui a fondé la boutique en 1827. À son plus bel âge, l’affaire de Duvelleroy comptait près de 1200 ouvriers et était implantée, non seulement à Paris dans des rues d’exception (rue de la Paix, boulevard des Capucines ou passage des Panoramas), mais aussi à Londres et dans plusieurs villes de France. Aujourd’hui, seule subsiste la boutique de la rue Amélie, mais le savoir-faire est toujours au rendez-vous.

Boutique Duvelleroy
© StylinCo

Boutique Duvelleroy – 17 rue Amélie, 75007
Métro : La Tour-Maubourg (ligne 8)
Du lundi au vendredi de 10h à 18h

Au Plat d’Étain, enthousiaste marchand de soldats de plomb

Cette petite boutique qui a pignon sur rue depuis 1775 est non seulement l’une des plus anciennes de la capitale, mais aussi l’une des plus déroutantes : elle ne vend que des figurines de collections, coulées artisanalement et peintes à la main. Plats d’étain, soldats de plomb, santons, les figurines se dressant sur les étals sont de toutes sortes et d’une grande variété, tant par leur époque de fabrication que par le sujet qu’elle traite. Un véritable paradis pour les collectionneurs et une trouvaille inhabituelle pour ceux qui tombent dessus par hasard.

Boutique Au Plat d'Etain

Au Plat d’Étain – 16 rue Guisarde, 75006
Métro : Saint-Sulpice (ligne 4), mabillon (ligne 10)
Du mardi au samedi de 10h30 à 18h30

La boutique Bacqueville, virtuose dans l’art de frapper les médailles

Vous êtes-vous déjà demandé où étaient fabriquées les légions d’honneur et autres distinctions nationales remises chaque année par le Président de la République le 14 juillet ? Sans doute pas, mais on vous donne quand même la réponse : elles viennent probablement de cette petite boutique installée dans la Galerie de Montpensier, au coeur du domaine du Palais-Royal, depuis 1790. La boutique Bacqueville fait en effet partie des trois derniers fabricants détenteurs du « droit de frappe » des plus importantes médailles et décorations françaises (légion d’honneur, médaille militaire, ordre national du mérite, etc.). Une boutique dans laquelle on entre en sachant pertinemment que l’on achètera rien, mais qui vaut néanmoins le détour !

Boutique Bacqueville

Boutique Bacqueville – 6/8 Galerie de Montpensier – Palais-Royal, 75001
Métro : Palais-Royal – Musée du Louvre (lignes 1 et 7)

Cyrielle Didier