Zouk, ska, raï, reggae, électro-rap : l’exposition “Paris-Londres, Music Migrations (1962-1989)” examine l’influence des vagues de migrations sur la scène musicale londonienne et parisienne, à la lumière de l‘Histoire politique des deux capitales. Une plongée passionnante sur l’héritage culturel incroyable laissé par les diasporas. À découvrir d’urgence au Musée national de l’Histoire de l’Immigration.
Un éloge du cosmopolitisme en musique
Tout commence en 1962 : les accords d’Evian signent l’indépendance de l’Algérie, tandis que La Jamaïque se libère du joug de l’Empire britannique. Cette année symbolique devient le point de départ de “Paris-Londres” qui à l’aide de plus de 600 archives (photographies, costumes, vinyles, affiches de concerts, fanzines, vidéos…) retrace jusqu’en 1989 les évolutions musicales de deux villes alors de plus en plus peuplées par des populations immigrées : à Londres, les jamaïcains et trinidadiens élisent domicile à Notting Hill ; à Paris, les algériens trouvent refuge dans le 5ème et 18ème arrondissement.
Des cafés kabyles de Barbès aux cafés afro-caribéens du quartier de Brixton, l’exposition propose un parallèle pertinent entre les deux villes capitales d’anciens empires coloniaux, qui bien qu’imprégnées par des relents racistes et xénophobes, vont progressivement accorder une place aux cultures étrangères. Certains styles vont éclore au grand jour et infuser des générations : le punk de Rachid Taha, le ska de Demon Dekker, l’afro-beat de Fela Kuti…
Pour les chanteurs et musiciens immigrés qui souhaitent se faire une place dans les charts, la musique constitue une opportunité à la fois artistique et politique. Elle devient le lieu de revendications égalitaires et anti-racistes. Avec intelligence et lucidité, le parcours de l’expo insère une réflexion politique et sociale sur trois décennies de musiques infusées de rythmes maghrébins, caribéens, asiatiques…
Une expo riche et nécessaire à voir absolument !
Paris-Londres, Music Migrations (1962-1989
Du 12 mars 2019 au 5 janvier 2020
Musée national de l’Histoire de l’Immigration
293 Avenue Daumesnil, Paris 12
Tarif unique : 6 euros
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